24 février 2008

Les mendiants sont de retour. Ah bon, ils étaient partis ?


Au vieux précepte selon lequel « les plaisanteries les plus courtes sont les meilleures », la Fondation du stade de la Praille et les Conseillers d’Etat Hiler, Cramer et Muller préfèrent le comique de répétition. Et donc, rebelote et re-racket, ils ont demandé et obtenu grâce au dégonflage des représentants des communes, sauf la Conseillère administrative de la Ville Sandrine Salerno, seule à s’y opposer, de pomper huit nouveaux millions dans le Fonds d’équipement communal, s’ajoutant aux onze millions déjà raflés en 2007. Avantage de la méthode : on évite une demande de crédit devant le Grand Conseil, et donc un référendum, un débat démocratique, et une défaite devant le peuple. On est démocrates, mais surtout prudents.

Mercredi, 18 heures, rue du Rhône : un brave mendiant rom tend sa sébile, agenouillé devant une boutique de luxe. A deux pas, une manchette de la Tribune annonce que grâce à Zappelli (on fait la campagne électorale qu’on mérite), tous les mendiants vont être mis à l’amende. Tous les mendiants ? Non. Car du côté de la Praille, un carré de gros mendiants résiste. En fait, ces gros résistants n’ont même pas besoin de résister. D’abord parce qu’ils ont une dispense : eux ont le droit de mendier. Ensuite, parce qu’ils n’ont pas besoin de tendre une sébile, et qu’il leur suffit de bramer « Eurofoot » pour que la manne publique leur tombe dessus comme la vérole sur le bas clergé breton. Le brave mendiant rom sera racketté par la puissance publique. Et le produit de son amende ira remplir les caisses publiques. Que le gros mendiant stadier ira ensuite vider.
Et c’est ainsi que Genève, cité de savants, invente le mouvement perpétuel.