31 juillet 2014

Fonds de tiroir

Comme on sait que vous avez suivi avec passion les matches de la Coupe du Monde de balopied, on vous donne quelques nouvelles de là ousqu'elle fut organisée : au Brésil, donc. Et le Brésil, c'est pas que le foot : c'est aussi le troisième producteur agricole mondial, où le secteur de l'agriculture pèse 40 % des exportations. Et où un milliard de litres d'agrotoxiques (engrais et fertilisants chimiques, pesticides, herbicides, fongicides, acaricides, amérindienicides...) sont répandus chaque année, ce qui fait plus de cinq litres par habitant. Un tiers des denrées alimentaires ingérées par les Brésiliens en sont infectées, ce qui fait d'eux les plus gros consommateurs au monde de ces saloperies -donc certaines, comme le Paraquat (Gramoxone), commercialisé par l'entreprise suisse Syngenta, sont interdits dans le pays de leur invention (depuis 25 ans, dans ce cas) mais utilisés sans problème chez les rastaquouères -d'autant que leur importation au Brésil est exemptée d'impôts. Ouala, c'était notre rubrique « sous les stades de foot, la merde »...

06 juillet 2014

Fonds de tiroir


Petit rappel, puisé dans « Gauche Hebdo », du contexte social brésilien au moment de l'ouverture du Mundial : à Fortaleza,  la nouvelle ligne de métro construite pour l'occasion à provoqué l'expulsion de 10'000 personnes de leur logement, et la destruction de 3000 logements. Dans l'ensemble du pays, ce sont 250'000 personnes qui ont été expulsées de chez elles pour les chantiers des infrastructures du Mundial. Pour faire propre, on a aussi visé les enfants des rues : des milliers d'entre eux ont été victimes d'exactions policières. Voilà, c'était notre rubrique sportive. Paraît qu'il en faut une.

On observe avec satisfaction que pendant le Mundial de foot, les poubelles de la Ville sont équipées de sacs aux couleurs de l'équipe de Suisse, avec le slogan « Hop Suisse ! ». Et on se dit qu'en effet, la poubelle est la destination idéale de l'intérêt porté au Mundial, au foot, à l'équipe de Suisse et à toutes les autres équipes..

Petite chronique du foot-pognon : on vous rappelle que Sepp Blatter n'est pas le seul Blatter qui sévit dans le milieu -son neveu Philippe est directeur d'une société qui gère la moitié des droits télévisuels du Mundial, et a des participations dans une entreprise mexicaine qui contrôle la vente des billets et les loges « VIP » dans les stades. Et comme on ne connaît pas toute la famille Blatter,  on n'exclut pas qu'il y en ait d'autres membres qui profitent du parrainage du padrino de 78 ans, qui vient de réussir à convaincre une majorité des délégués de la FIFA de renoncer à placer une limite d'âge ou de mandats successifs à qui voudrait la présider. Mais il va de soi que c'est par pure conviction personnelle et choix éthiques que les délégués ont ouvert la voie à un cinquième mandat présidentiel de Sepp Blatter, qu'aucun d'entre eux n'a subi de pression ou n'a été acheté, et qu'il n'y a eu aucun marchandage. Promis, juré, cochon qui s'en dédit. Et ceux qui doutent ne sont rien que des mauvaises langues, comme l'ancien président de la fédération anglaise de foot, David Triesman, qui a « bien peur que la FIFA ne se conduise comme une famille de mafieux. Elle possède une longue tradition  de pots-de-vin, de magouilles et de corruption ». Sans blague ? C'est probablement pour éviter de s'en rendre compte officiellement que le parlement fédéral suisse s'apprête à poubelliser un projet de loi déposé par le socialiste genevois Carlo Sommaruga, qui proposait de poursuivre d'office (sans attendre une plainte) les cas de corruption dans le secteur privé, et donc dans le secteur des grandes organisations sportives internationales genre FIFA, incapables de s'autoréguler -à supposer même qu'elle en aient le début du commencement d'une vague intention. La Suisse abrite une soixantaine de fédérations sportives internationales, dont le CIO, la FIFA et l'UEFA. Toutes officiellement « sans but lucratif », bien entendu...  Or la FIFA a annoncé la semaine dernière un chiffre d'affaire de 1,4 milliard de dollars, des réserves de 1,43 milliard de dollars et un bénéfice 72 millions. Alors, hein, les gauchistes, on touche pas l'arrosoir...