29 novembre 2012

Fonds de tiroir

Le double patron du Servette Hockey-Club et du Servette Football-Clug, Hugh Quennec, a annoncé à la « Tribune » qu'il était « en contact avec des partenaires russes, du Moyen-Orient et coréens », « très intéressés » à soutenir les deux clubs, ou l'un ou l'autre. Le pognon qui arrivera, s'il arrive, il est prévu de le laver et de le désodoriser avant usage ou de l'injecter tout de suite dans les clubs ?

Pas content de l'arbitre lors du match Suisse-Norvège, l'entraîneur de l'équipe de Suisse, Ottmar Hitzfeld, lui a adressé un doigt d'honneur. Et deux jours plus tard, ce dégonflé s'en excuse : « Mon doigt d'honneur était déplacé ». Et déplacé où, au juste, galopin ?

On a comme une impression de déjà vu  : le coût de l'organisation éventuelle en Suisse des jeux Olympiques d'hiver en 2022 a pris l'ascenseur avant même que les citoyennes et citoyens des Grisons se soient prononcés sur cette proposition. Les seules mesures de sécurité coûteraient 410 millions de francs, dont 250 millions à la charge des collectivités publiques (il est prévu de mobiliser pas moins de 2500 policiers et 5000 soldats pour l'occasion...). A lui seul, le canton des Grisons devrait casquer pour 180 millions. Et c'est un crédit global d'un milliard qui devrait être débloqué par le parlement.. Mais comme les partisans de ce projet se doutent bien que le peuple renâclera à cette ponction dans les caisses publiques, le Conseiller fédéral Ueli Maurer (qui est non seulement notre inénarrable ministre de la Défense, mais aussi celui des Sports...) a annoncé que le crédit, proposé aux Chambres fédérales l'été prochain, serait purement et simplement soustrait au référendum... comme naguère, à Genève, certain crédit pour le renflouement du Stade de Genève... c'est une manie, décidément, que de vouloir puiser dans les caisses publiques pour alimenter celles du sport-pognon, en privant les citoyennes et citoyens de la polssibilité de se prononcer sur ce racket... Une manie, mais une sale manie...
Le financement d'éventuels Jeux Olympiques d'hiver en Suisse a du plomb dans l'aile : le seul parti qui soit prêt à accorder un milliard de francs pour que se déroulent les JO d'hiver 2022 dans les Grisons est le petit Parti bourgeois démocratique (PBD). Tous les autres partis sont, soit opposés à ce projet, comme les Verts et le PS, soit partisans du projet mais opposés à le financer. Au fond, les raisons pour lesquelles les uns et les autres refuseront de financer l'organisation des JO d'hiver en Suisse, on avoue qu'on s'en contrefout. Ce qui compte, c'est qu'en refusant ce financement, ils condamnent ce projet nuisible à tout points de vue : financier, certes (le fric claqué là-dedans, on en a un besoin plus urgent ailleurs), mais aussi environnemental (pour l'environnement, les JO sont une véritable calamité, où qu'ils se déroulent)...

 La Ville de Zurich va, peut-être, se doter du stade le plus cher de Suisse, pour remplacer le Hardturm, fief du Grasshoper, démoli en 2008. Le nouveau projet est d'un stade de 19500 spectateurs (moins que le stade de Genève et ses 30'000 places, alors que la ville de Zurich est deux fois plus peuplée que celle de Genève, et le canton près de trois fois plus peuplé...), pour lequel un crédit de 230 millions sera déposé, dont 150 millions pour la construction et 80 millions pour le rachat du terrain au Crédit Suisse. La Municipalité prévoit pour ce stade un déficit d'exploitation annuel de 6,3 à 8,3 millions (au moins, elle n'essaie pas, contrairement à ce qui fut fait à Genève, de faire croire que l'exploitation du machin ne sera pas déficitaire). Un siège dans le nouveau stade coûterait donc 11'000 balles, ce qui en ferait le pose-cul de footballeux le plus cher de Suisse. Et on est bien contents, à Genève, d'apprendre qu'en matière de construction de stade, on a trouvé encore plus cons que nous.