15 mars 2007

Recours contre le cadeau de 11 millions d'argent public à la Fondation du stade de la Praille

COMMUNIQUE DE PRESSE DE LA CONFERENCE DE PRESSE DU 14 MARS 2007

Genève, le 14.03.07 – Le Comité de citoyennes et de citoyens contre tout nouveau crédit public pour le stade de la Praille (Comité Praille) annonce qu'il a déposé deux recours au Tribunal fédéral et un recours au Tribunal administratif contre la décision du Fonds d'équipement communal (FEC) d'accorder à la Fondation du stade de la Praille (FSG) un don lui permettant de payer sa dette de 11 millions auprès de l'entreprise Zschoke (Implenia)

L'entourloupe consiste à accorder un don princier de 11 millions de francs, puisés dans le FEC, afin de permettre à la FSG de payer l'ardoise laissée auprès de l'entreprise Zschokke (Implenia) (voir dossier de presse, document 3). Dans un premier temps, on remplit les caisses d'un organisme intercommunal (FEC) en puisant dans celles des communes, pour ensuite puiser dans les caisses du FEC pour payer les factures d'une fondation privée.

Mais l'exercice ne se limite pas au racket, il atteint au sublime dans le déni de démocratie: moins de deux après que les citoyennes et les citoyens de la Ville aient refusé à une majorité écrasante (73%), de prêter 2,5 millions à la FSG, on contraint la Ville par l'intermédiaire du FEC à payer au moins 3 millions à la même fondation.

Pour éviter un référendum populaire, le Conseil d'État et les dirigeants de l'Association des communes genevoise (ACG) et du FEC n'ont pas hésité à violer la loi, les ressources du FEC ne pouvant servir à financer des projets privés, ni à régler des dettes privées. Nous signalons que la proposition de ponctionner le FEC n'a été portée à l'ordre du jour des délibérations ni du FEC ni de l'ACG (voir dossier de presse, documents 4 et 5).

En l'absence de recours déposés par les municipalités, en premier lieu la Ville de Genève, qui s'est contentée d'alerter la Cour des comptes - laquelle ne peut annuler la décision du FEC - nous avons en tant que citoyens, déposé nous-même un recours auprès du Tribunal administratif et deux recours auprès du Tribunal fédéral (voir dossier de presse, voir documents 6 et 7).

D'autre part nous avons invité les communes, toutes contributrices au FEC, à dénoncer auprès de l'ACG la méthode utilisée pour leur faire supporter la dette privée de la fondation privée du stade (voir dossier de presse, document 8). Nous tenons ici à saluer la proposition du Conseil administratif de la Ville de Genève de convoquer une assemblée extraordinaire de l'ACG pour débattre de cette méthode pour le moins innaceptable.

Nous remercions les groupes du Conseil municipal de la Ville qui sont intervenus pour exiger du Conseil administratif qu'il donne les explications légitimes, et qu'il agisse comme il se doit pour faire respecter le vote de l'écrasante majorité de ses citoyennes et citoyens.

Nous saluons également la démarche entreprise par 21 conseillères et conseillers communaux de la Ville de Meyrin, représentant les deux tiers et presque tous les partis du Conseil municipal, et exprimant au Conseil d'État, à l'ACG et au FEC leur indignation (voir dossier de presse, document 9).

Nous signalons que le même genre de procédé utilisé pour contourner la démocratie à propos du stade de la Praille, est réutilisé pour faire payer à la collectivité les frais liés à l'organisation de l'EuroFoot 2008 à Genève et exclure un référendum populaire.

Nous invitons les politiciennes et politiciens genevois à sortir du budget de l'État les crédits couvrant l'organisation de l'EuroFoot 2008 et à les soumettre au référendum obligatoire comme les autorités de la Ville de Berne l'ont décidé pour leur part. Nous saluons, comme elle le mérite cette décision bernoise.

Pour le comité: Jean Bart, Jean-Marc Burnod, Vincent Carrard, Luc Gilly, Pascal Holenweg, Yves Jeanmairet, Jacques Mino, Ivan Ruet, Marie-Eve Tejedor


Documents du dossier de presse (disponible sur demande):
1. Communiqué de presse
2. Quelques dates
3. Communiqué de presse de la FSG et de Implenia
4. Procès verbal de l'ACG
5. Lettre de l'ACG
6. Recours au Tribunal fédéral
7. Recours au Tribunal administratif
8. Lettre aux éluEs des communes
9. Lettre de la Commune de Meyrin

09 mars 2007

Les shadocks de l'UEFA pompent. Dans les caisses publiques

Organisatrice de l'Eurofoot, l'UEFA espère en retirer 1,5 milliard de francs de recettes, dont 900 millions de droits TV et 400 millions de sponsoring.

Pour convaincre le parlement fédéral de voter les crédits nécessaires au lancement de l''organisation de l'Eurofoot en Suisse, le Conseiller fédéral Samuel Schmid a commencé par assurer que la contribution publique "ne dépassera pas 10,5 millions de francs". Du coup, pas inquiet du tout, le parlement vote le crédit. L'arrêté fédéral qui résulte du vote précise qu'"aucune contribution ou prestation dépassant celles prévues (...) ne sera accordée par la Confédération". Mais par derrière, et dans le dos (restons polis) de tout le petit monde politique, l'UEFA avait négocié avec l'association suisse de football (ASF) un accord par lequel l'ASF s'engageait à couvrir tous les frais de l'Eurofoot. Comme l'ASF n'a pas les moyens de respecter cet engagement irresponsable, c'est évidemment vers les collectivités publiques qu'on se tourne. Et le 9 décembre 2005, un peu plus de trois ans après avoir assuré que l'Eurofoot ne coûterait que 10,5 millionbs aux collectivités publiques, le Conseiller fédéral Schmid annonce qu'en fait, il leur coûtera 182 millions, près de 18 fois plus qu'annoncé et voté. Prétexte : les dépenses de sécurité. Et la Confédération ne payera que moins de la moitié de ce que les milieux du foot-pognon imposent au caisses publiques : le reste sera à la charge des cantons et des communes, qui n'ont pas été consultés.

07 mars 2007

Brèves

La Fondation du stade a un nouveau directeur d'exploitation : Olivier Carnazzola, qui sort du Comité international olympique pour s'occuper de l'exploitation de ce qu'il décrit comme un "endroit idyllique pour le sport et pour la culture", et dans lequel il entend faire venir les Genevois pour l'Escalade et pour le Premier Août. On a besoin d'un stade pour ça ? Non, mais on a besoin de faire n'importe quoi dans le stade (y compris ce qu'on fait déjà ailleurs depuis longtemps) pour donner l'impression qu'il sert à quelque chose -disons : à quelque chose d'autre qu'à vidanger les caisses publiques.

"La Tribune de Genève" du 8 décembre nous apprend que Marc Roger, le méchant ex-patron du Servette et de la société d'exploitation du Stade de la Praille, aurait mandaté deux hommes de main pour extorquer de l'argent (150'000 francs) à l'un de ses débiteurs genevois. Les deux encaisseurs ont été arrêtés par la police, et inculpéés de tentative d'extorsion. Roro nie. Faut dire qu'il serait bien con d'user de méthodes aussi primitives pour extorquer 150'000 balles, alors qu'il suffit à la fondation du Stade de s'adresser poliment au fonds d'équipement communal pour extorquer 100 fois plus aux communes genevoises.
Marc Roger décrit ainsi sa situation actuelle : "Je suis en arrêt maladie. J'ai fait trois mois et demi de préventive. Je souffre de dépression et je suis en instance de divorce" ("La Tribune de Genève" du 8 décembre).
... faudrait pas que le bouc émissaire nous claque entre les mains, on serait obligés d'en trouver un autrre avant l'Euro2008...

Le sport, c'est la santé : selon une enquête de l'Agence française de lutte contre le dopage, 10 % des jeunes sportifs français (15 % des jeunes sportifs américains) ont accès à des produits dopants, 2 à 3 % en prennnt en toute connaissance cause, un pourcentage indéterminé en prennent parce qu'on les leur fait prendre, sans qu'ils sachent précisément ce qu'ils consomment, et les jeunes sportifs sont confrontés pour la première fois à un âge situé entre 9 et 13 ans à la "recherche de l'amélioration chimique de la performance physique". En Espagne, selon "Le Monde", plusieurs clubs de foot, dont le Real de Madrid et Barcelone, et peut-être le FC Valence et le Betis Seville, ont été clients du bon docteur Fuentes, grand dispensateur de produits dopants à injecter, et dont les clients connus se retrouvaient surtout, jusqu'à présent, dans le cyclisme, et qui confirme au "Monde" (du 7 décembre) avoir eu comme clients "athlètes, joueurs de tennis, footballeurs, joueurs de handball, boxeurs"... pas de joueurs de pétanque ni de pelote basque ? Les clubs de foot accusés nient. Ils n'ont pas dopé leurs joueurs, promis, juré.Ou alors à l'insu de leur plein gré ?
En Suisse, selon le Bureau de prévention des accidents, le sport fait 300'000 blessés et 135 morts par année, les accidents du sport représentent un coût économique et social de deux milliards par an, et la tendance est à la hausse du nombre des victimes et du coût des accidents, en raison du nombre croissant d'activités sportives, et de la manière de plus en plus violente (pour soi-même ou les autres) de les pratiquer.

Un "kit euro2008" va être proposé aux écoles primaires de toute la Suisse par le comité organisateur du machin. On n'est pas sûrs de savoir ce que ce kit contient : une seringue, une épèrouvette, de l'EPO, de la fausse monnaie, une pompe à fric et un cocktail Molotov nous paraissent en tous cas indipensables.

Un projet de réaménagement de la plaine de Plainpalais est en cours. Dédé Heddiger a annoncé une séance d'information et de débat lundi 29 janvier. L'installation du parc à huîtres de l'Eurobeaufs2008 suffit pas à embellir la plaine (et faire chier les riverains) ?

Un supporter du Servette, Pal Matyas, a payé de sa poche une amende (de 5400 francs) infligée au club par la Ligue suisse de foot, après des incidents occasionnés par des supporters genevois à Chiasso, en septembre 2006. Beau geste. Pour une fois qu'un privé met la main au portefeuille, on ne peut que le saluer. Et envoyer l'exemple à Jelmoli, au Crédit Suisse et à Benedict Hentsch.
Qui, il est vrai, n'en ont plus rien à cirer, puisque les travaux du stade ont été payés. En puisant dans les caisses publiques.

La SSR a décidé de ne plus retransmettre les grands prix bagnolesques de Formule 1, pour économiser 55 millions (qu'elle espérait obtenir d'une augmentation de la redevance, plus importante que celle qu'elle a finalement obtenue). Comme de toutes façons les grands prix en question sont déjà retransmis par une palanquée de chaînes télé qu'on reçoit en Suisse de toutes les manières possibles (par air, par cable, par satellite, par internet, par téléphone), personne n'y perdra rien.
Mais on se demande pourquoi la SSR a claqué- des centaines de millions (combien, au juste ?), encaissés par l'UEFA, pour retransmettre les matches de l'Eurofoot, qui eux aussi seront retransmis par la même palanquée de chaînes télé qu'on reçoit en Suisse de toutes les manières possibles (par air, par cable, par satellite, par internet, par téléphone).

Panique dans les clubs de sport suisses : le ministre fédéral des Finances, Little Merz, propose de soumettre à la TVA les cotisations de leurs membres, les finances d'entrées aux manifestations, les tombolas, les lotos... actguellement, les clubs sont exemptés de la TVA, et Merzeli propose d'abolir ces exemptions. Hurlements dans le milieu du sport, où, comme d'habitude, on fait dans la dentelle et la nuance : Merz "veut tuer le tissu social qui fait la force d'un village ou d'une ville. Il préfère que les jeunes aillent zoner", déclare l'entraîneur Yves Debonnaire... C'est cela, voui, Merz est un anarchiste masqué. Très bien masqué, même : jusqu'à présent, on le prenait pour le nain de jardin de Blocher...

Panique dans le foot anglais : de sales étrangers pleins d'argent pas forcément propre rachètent à tour de bras les clubs de foot anglais. Après Manchester United et Chelsea, c'est Liverpool qui se vend (et à un arabe, en plus : Sameer Al-Andsari, de Dubaï, qui a acheté le club pour environ 450 millions de livres, soit plus d'un milliard de francs suisses. Liverpoll est le septième club anglais en sept ans à passer sous le contrôle de milliardaires étrangers, ou d'entreprises étrangères : West Ham (Londres) a été racheté par un consortium islandais, Aston Villa par un homme d'affaire américain, Portsmouth par le Russe Gaydamak, Chelsea par le Russe Abramovitch, Manchester par l'Américain Glazer et Fulham par l'Egyptien Al Fayed. Les quatre premières places du championnat anglais sont occupées par des clubs appartenant à des étrangers, et on n'est pas très rassurés sur l'origine des fonds : l'origine des fortunes d'Abramovitch et d'Al Fayed est mystérieuse, Gaydamak est le fils (et probablement le prête-nom) d'un trafiquant d'armes, et l'argent qui a servi à racheter Liverpool pourait bien venir de la caisse personnelle de l'émir de Dubaï, qui se confond avec le budget de l'Emirat.
Et dire qu'à Genève, comme acheteur étranger, on n'a trouvé que Marc Roger... On pouvait pas demander à Ben Laden ?

A Zurich, l'entrepreneur immobilier Sven Hotz, 77 ans, a cédé la présidence du club de foot (FC Zurich) à un membre du directoire d'Ernst & Young, Ancillo Canepa, 53 ans, époux de la dirigeante richissime du leader mondial de l'implant dentaire, Nobel Biocare. Pour maintenir son club à flots, l'ancien président y avait injecté cinq millions par saison pendant vingt saisons.

Les autorités chinoises ont dépensé près de 50 milliards de francs pour équiper Pekin dans la perspective (exaltante) des Jeux Olympiques de 2008 : nouvelles autoroutes, extension du métro, nouveau terminal d'aéroporet -et au passage, destructions de quartiers anciens, expulsion de leur population à la périphérie...
Les sponsors, parrain s et investisseurs ont afflué.
Et forcément, y'a de mauvaises têtes qui sont de mauvaise humeur et qui râlent : les organisations internationales de défense des droits de l'homme ont accusé la Chine de profiter de l'organisation des JO pour accentuer la répression et les violations des libertés fondamentales, Amnesty International accuse le gouvernement chinois de violer "l'esprit olympique" (qui a déjà subi tous les outrages possibles, du racisme au terrorisme en passant par le dopage et la corruption, sans oublier la récupération politique), Reporters sans frontières classe la Chine au 163ème rang sur 167 pays en ce qui concerne le respect de la liberté de la presse, les organisations de défense de l'environnement rappellent que Pekin est l'une des villes les plus polluées du monde (en novembre, les habitants ont été priés de rester chez eux, tellement l'air était pollué)...
Et puis quoi ? Qui se préoccupe des conditions politiques, sociales, environnementales, dans lesquelles les pays organisateurs de grandes compétitions sportives les organisent ?P
Lors de la visite du président du Comité international olympique en Chine, les gardes-frontières chinois ont abattu une jeune fille de 17 ans qui tentait de passer la frontière entre le Tibet et l'Inde.
Les compétition de tir ont commencé.

04 mars 2007

terrains vagues

Selon les chiffres officiels de fréquentation des stades où se sont joués les matches de "Super League" dans la première partie du championnat 2006-7, la moyenne générale de fréquentation des stade a été de 9274 spectateurs (soit, en gros, entre un tiers et la moitié de la capacité des stades). A Bâle (19776 spectateurs en moyenne), Berne (15'725 spectateurs) et Sion (12'342 spectateurs), les stades ont remplis à plus de la molitié de leur capacité -mais partout ailleurs, il y avait en moyenne plus de places inoccupées que de places occupées.

Le 10 décembre, Servette reçoit YF Juventus à la Praille : 2453 spectateurs. Le stade est à plus de 90 % vide.
Le 13 janvier, un match remplit le stade à 60 % : c'est un match de rugby, entre Irlandais et Français.

A Lausanne, on se prépare à patauger dans le même genre de marigot que celui dans lequel on barbotte depuis des années à la Praille : faut remplacer le stade de la Pontaise, comme il fallait remplacer celui des Charmilles. Et on entend déjà les mêmes arguments foireux que ceux dont nous avons eu les oreilles rebattues à Piogre : un nouveau stade est vital pour l'équipe phare, le football moderne exige des installations capables d'attirfer non seulement les spectateurs, mais aussi les sponsors et les investisseurs, et quand on aura un nouveau stade tout beau, le club phare du canton se portera comme un charme.
Si des copains lausannois ont besoin d'un petit coup de main pour empêcher qu'on fasse les mêmes conneries à soixante kilomètres de distance, on est disponibles.

On est aussi disponibles pour aider nos copains français : onze projets de nouveaux stades sont lancés en France (où les stades appartiennent en général aux municipalités, et sont loués aux clubs), pour un coût moyen de 50 millions d'euros, mais pour 200 à 250 millions à Lyon, et 300 millions à Lille.
On a pas eu le temps de demander à l'abbé Pierre combien de sans-abri on pouvait loger avec 300 millions d'euros, il est parti dégoûté de la connerie du monde avant qu'on ait pu lui poser la question.

Pendant ce temps, à Genève, le parc public qui devait remplacer le stade des Charmilles n'est toujours ni parc, ni public. Le stade n'est toujours pas démoli. En octobre 2004, le banquier Bednedict Hentsch lançait à grands fracas médiatique le projet de réaménagement de la parcelle occupée par le stade, et sur laquelle devaient prendre place (pour 2008) un immeuble et un parc public.La parcelle est propriété de la fondation Hippomène, dont le but n'est pas de réaliser des opérations immobilières mais de construire les parcs et de "favoriser la pratique et le développement de tous les sports athlétique" à Genève, et en particulier de soutenir le Servette FC. Qui joue désormais à la Praille (dans un stade vide), stade dans la construction duquel ni Hentsch, ni sa fondation n'ont investi un fifrelin. Par ailleurs, le don à la fondation du Stade de Genève des terrains d'entraînement de Balexert n'a toujours pas été fait. Il avait pourtant été promis.
Mais bon, vous savez ce que c'est, les promesses des privés, dans l'histoire du stade de Genève, on aurait pu en paver le stade. Et revendre les pavés ensuite pour payer le stade.

Le "taux de remplissage" moyen des stades les plus récents est de 92 % en Angleterre, de 83 % en Allemagne, de 73 % en France, de 71 % en Espagne, de 52 % en Italie.
Et de moins de 10 % à Genève.

La tendance dans l'économie du football (disons : le foot-pognon) est de donner aux stades non pas le nom de la ville où ils sont situés ou de l'équipe qui y joue, mais de l'entreprise privée qui y a investi, précisément pour que le stade porte son nom : le stade d'Arsenal se nomme donc "Emirates Stadium", du nom d'une compagnie aérienne; le stade du Bayern de Munich l'"Allianz Arena" (assurances), celui du Borussia Dortmund le "Signal Iduna Park" (assurances) et le stade du HV Hambourg l'"AOL Arena" (communication).
Pour le stade de la Praille, on propose le "Trou du fonds d'équipement communal" s'impose donc, de toute évidence.

03 mars 2007

Eurobeaufs

Les à-côtés festifs de l'Eurofoot se précisent (si on peut dire) : Mark Muller a annoncé, confirmé ou évoqué, en vrac, l'installation d'un corral (une Fans Zone) sur la plaine de Plainpalais, une draille de la gare à Plainpalais, voire de Plainpalais à la Praille, des écrans géants à Plainpalais, au Bout-du-Monde et à la Praille, un camping au Bout-du-Monde. Mais pour tout ça, il a pas les sous (du moins officiellement), Muller. Et il craint comme la peste le référendum, Muller. Et il va donc essayer de les trouver en contournement les droits démocratiques, Muller.
A Plainpalais, où les riverains de la Plaine se souviennent du calvaire endurée lors du Mondial de foot, on se prépare au pire. L'organisateur de la fetabeaufs, Frédéric Hohl, député radical (qui votera probablement en tant que député les millions dont il aura besoin en tant qu'organisateur), noie le poisson et dit qu'il "comprend les craintes ds riverains", mais explique qu'à Genève aucun endroit ne peut accueillir jusqu'à 100'000 personnes (jusqu'à présent il prétendait être capable d'en accueillir 80'000, c'est comme pour le coût de l'organisation de l'Euro pour les collectivités publiques : c'est surinflationniste). Et Hohl de s'engager à rencontrer régulièrement les habitants. Pour leur distribuer du Lexomil et des boules Quies ?

Une rencontre entre les habitants du quartier prochainement sinistré (les riverains de la Plaine, quoi) et des représentants de la Municipalité (notamment Manuel Tornare, Véronique Purro, une Conseillère municipale membre de la Commission des pétition) et des organisateurs de l'Eurobeaufs a eu lieu fin décembre. But de l'exercice : noyer le poisson. Genre "on vous comprend très bien, les habitants, mais la plaine est un lieu de fête, et la fête ça fait du bruit, et d'ailleurs du bruit y'en a aussi ailleurs, et la fêete du foot, on peut pas l'organiser ailleurs" etc. etc.
Arguments massues (entre autres) : on ne peut pas organiser l'Eurobeaufs à la patinoire, elle est trop petite. On peut pas non plus l'organiser au Bout du Monde, la nappe phréatique nme le supporterait pas. Au Stade de la Praille, alors ? Non, la pelouse est fragile. La question de savoir s'il faut l'organiser où que ce soit n'a bien sûr pas à être posée.
Bref, ce qui attend les malheureux indigènes de Plainpalais, ce sont plusieurs semaines invivables. Du bruit avant les matches, pendant les matches, et encore plus après. Et quand il n'y aura pas de matches, on organisera des concerts (de musique à beaufs, pas de grégorien).
L'UEFA "offre" à chaque ville organisatrice, et pour la population locale, 700 ou 750 billets par match se déroulant sur son sol. Sur le total des billets qui seront vendus, c'est une paille : 290'000 billets (soit moins du tiers du total des places disponibles) seront mis en vente sur internet en mars prochain. Chaque internaute pourra réserver jusqu'à 4 billets (bonjour le marché noir) pour un seul match par jour. Les billets seront plus chers que lors de l'Euro2004, mais moins chers que lors du Mondial 2006, assure-t-on à l'UEFA. Dont on connaît la sincérité et le souci de la vérité des chiffres.

Selon un sondage par internet effectué (sans confection d'un échantillon représentatif) par "20minutes.ch", auprès d'un nombre indéterminé d'internautes, ceux-ci se divisent, en gros, en trois tiers à propos de l'Eurofoot : un petit tiers n'y trouve aucun intérêt, un gros tiers ira au match, un autre gros tiers les regardera à la télé. Avec le quatrième tiers qui est parfaitement allergique à ce machin, on aura complété l'ensemble en usant de la même arithmétique que celle dont usait le Conseil fédéral quand il annonçait que les collectivités publiques n'aurait que 10 millions à payer pour organiser la part helvétique de l'Eurofoot.