26 septembre 2011

Fonds de tiroir

Le centre commercial de la Praille n'est pas content de l'horaire de certains matches joués par Servettte dans le stade voisin, et voudrait bien qu'on les change, ces horaires, pour que les matches ne commencent pas alors que le centre commercial est encore ouvert. Parce qu'il a la trouille, le centre commercial : les matches contre Lausanne, Grasshoper ou Bâle risquent d'être « chauds », question état d'esprit et taux d'alcoolémie de certains supporters... or il est prévu qu'ils commencent à 17 heures 45 le samedi, où le centre commercial est ouvert jusqu'à 18 heures... et on s'inquiète pour la sécurité des marchandises, de la clientèle et des bagnoles dans les parkings... Ah ben vous l'avez voulu, le stade à côté du centre commercial, ça a même été le moyen de faire accepter le centre commercial (Jelmoli était au départ l'un des investisseurs dans la construction du stade, parce qu'il savait que qu'en faisant passer le stade, on faisait en même temps passer le souk), alors maintenant ça serait bien de l'assumer... et d'assumer les dommages collatéraux du sport-pognon : pas seulement les trous financiers du stade, mais aussi les trous dans les neurones des supporters...

315'000 personnes se sont blessées en Suisse en 2009 en faisant du sport, dont plus de 90'000 en pratiquant des « jeux de balles » (foot, tennis etc...), plus de 90'000 également en pratiquant des sports d'hiver, et environ 10'000 en pratiquant des sports de montagne -qui ont tué 70 personnes cette année là. Y'a pas à dire, le sport, c'est la santé.

Vous vous souvenez de Marc Roger ? Mais oui, allez, vous savez bien, l'ancien patron du FC Servette et du Stade de la Praille, bouc-émissaire officiel de toutes les foirades du sport-pognon local... eh bien Marc Roger vient de se prendre une baffe de plus. Faut dire qu'il les a collectionnées. Il avait sollicité de pouvoir bénéficier de l'assistance juridique pour pouvoir faire recours au Tribunal fédéral contre une décision de la justice genevoise lui imposant de rembourser à un ancien mécène du SFC, Olivier Maus, une avance d'un million et demi de francs que ce dernier avait consenti pour que le club puisse obtenir sa licence de jeu, et que Roger considérait comme un don alors que Maus affirmait qu'il ne s'agissait que d'un prêt. Mais pouvoir faire recours du TF, Roger devrait débourser 12'000 balles. Et, totalement ruiné, il ne pouvait donc faire recours qu'en bénéficiant de l'assistance juridique. Qui lui a été refusée. Il ne fera donc pas recours. Et reste avec sa dette d'un million et demi, devenu deux millions avec les intérêts, à rembourser à l'un des plus gros contribuables de Genève. Et l'un des plus élégants, aussi, à voir comment il s'acharne sur un type déjà au fond du trou pour tenter de lui faire cracher un pognon dont lui, le gros contribuable, n'a absolument pas besoin...

« Nouveaux soupçons de corruption à la FIFA » (la fédération internationale du foot-pognon, donc), titre la «Tribune » : le secrétaire général de la fédération thaïlandaise de foot, et membre du comité exécutif de la FIFA, a trouvé le moyen de faire développer, grâce à une aide de la FIFA (pour un million de dollars) des infrastructures footballistiques sur des terrains lui appartenant. Et on apprend par ailleurs, au moment où la Jeunesse Socialiste dépose à Berne une pétition pour abolir les privilèges fiscaux accordés à la FIFA, que celle-ci paie un loyer dérisoire pour un restaurant sélect qu'elle exploite à Zurich à côté du siège qu'elle s'est fait construire pour 240 millions de francs. Le sport populaire avance à grands pas.

Le « sport-pognon », ça existe pas, c'est rien que des menteries, de la diffamation produite par des antisportifs pour abaisser la religion médiatique du temps : le sport professionnel. Bon, cela dit, un contrat de cinq ans portant sur 140 millions de francs, et valable dès le championnat 2012-13, a été signé entre le comité (pardon : le « commitee ») de la Swiss Football League et la société Cinetrade (Teleclub, Swisscom TV), c'est-à-dire une entreprise de télé payante, qui retransmettra les 180 marches de la saison matches en direct, le service public (la SSR) n'ayant plus que les droits de 36 matches par saison -et encore, sous réserve d'un accord financier. Et c'est pas du sport pognon, ça ? Meuh non, c'est les lois du marché, zêtes bouchés ou quoi ?