21 décembre 2007

LETTRE AU MEDIATEUR

Comité de citoyennes et de citoyens contre tout nouveau crédit public
Pour le Stade de la Praille

Genève, le 19.12.07

Monsieur Gérard Page
Médiateur suppléant
CHA-DAJ
Case 3964 - 1211 Genève 3

Concerne : LIPAD-RIAD/8_2007-2008_FEC-ACG

Monsieur,

Votre courrier du 14 décembre courant a retenu toute notre attention.
Vous soulignez avec raison que les décisions des Tribunaux concernant nos recours sont déjà connues, alors que nous n'avons toujours pas pu obtenir les documents que nous réclamons en vain depuis le début de nos démarches.
Cette rétention d'information, qui perdure au-delà des dates des prononcés des tribunaux, ne saurait invalider notre demande auprès de vous, sauf à justifier une pratique qui empêche les justiciables de défendre leur cause, faute d'informations pertinentes.
C'est pourquoi nous jugeons nécessaire de maintenir notre demande, tant pour le principe, que pour nous permettre une éventuelle nouvelle démarche juridique, au cas où les documents que nous attendons viendraient à ne pas correspondre aux allégations soit du Conseil d'Etat, soit du FEC, soit encore de l'ACG.
Nous vous remercions de bien vouloir nous indiquer si une demande de citoyen ou de citoyenne auprès de votre instance est susceptible ou non d'entraîner des frais de leur part.
Veuillez agréer, Monsieur, nos salutations distinguées.

19 décembre 2007

Lettre à la Cour des Comptes

Comité de citoyennes et de citoyens ontre tout nouveau crédit public pour le stade de la Praille
Case postale 2003 - 1211 Genève 2

Genève, le 12.12.07

Mme Antoinette Stalder,
Présidente de la Cour des comptes
27 Bd. Helvétique
CP 31 59 - 1211 Genève 3

Concerne : dépenses publiques au bénéfice des manifestations de l'UEFA

Madame la Présidente,

Permettez-nous, par la présente, de demander à la Cour des Comptes d'étudier le montant des diverses dépenses publiques induites par les manifestations de l'UEFA et de nous en fournir un décompte détaillé.
En effet, nous souhaitons connaître le montant exact du financement public des frais occasionnés par les manifestations prévues pour les trois matchs de l'UEFA à Genève, notamment :
· le coût des nouveaux équipements effectués au stade de la Praille, à la demande de l'UEFA
· le coût des heures de travail effectuées par les services de police, y compris celui des heures supplémentaires déjà annoncées
· le coût des aménagements des festivités prévues sur la Plaine de Plainpalais et au Bout du Monde
· le coût des aménagements pour l'accueil spécifique des visiteurs venus d'ailleurs
· le coût de l'aménagement des sanitaires
· le coût des installations de santé et du personnel médical
· le coût de toute autre dépense publique liée à ces manifestations.

En vous remerciant de l'attention que vous porterez à la présente, nous vous prions d'agréer, Madame la Présidente, nos salutations distinguées.

17 décembre 2007

Lettre à des magistrats municipaux

Comité de citoyennes et de citoyens contre tout nouveau crédit public pour le stade de la Praille
Case postale 2003 - 1211 Genève 2

Genève, le 12.12.07


M. P.Mugny, Maire de la Ville
Mme. François Joliat , Maire de Confignon
M. René Longet, Maire d'Onex
Mme. Jeannine de Haller, Maire de Carouge


Concerne : nouvelle manœuvre du Conseil d'Etat visant à financer une fondation de droit privé avec de l'argent public


Mesdames, Messieurs,

En janvier dernier, le Conseil d'Etat a une première fois utilisé le Fonds d'équipement communal (FEC) pour octroyer 11 millions d'argent public à la Fondation de droit privé du Stade de la Praille, en évitant par cette manœuvre de devoir déposer un projet de loi devant le Grand Conseil.
Nous apprenons qu'il entend renouveler cette manœuvre aujourd'hui, en demandant au FEC de financer les nouveaux travaux exigés par l'UEFA pour le Stade, à hauteur de 8 millions.
Nous estimons qu'une fondation de droit privé n'a pas à bénéficier de l'argent public.
Nous relevons que la loi 10077 à laquelle se réfère le Conseil d'Etat n'est pas respectée, du fait que la Fondation du Stade de la Praille n'est pas un équipement public et ne peut dès lors être comparée aux TPG, exemple pris à l'époque par le Conseil d'Etat devant le Grand Conseil pour faire passer cette loi.
Nous relevons que cette loi précise qu'à l'avenir les projets cantonaux financés par le FEC devront être inscrits au budget de l'Etat, ce qui signifie qu'ils devront faire l'objet d'un projet de loi, avec possibilité pour le peuple de se prononcer.
Nous rappelons qu'en avril 2005, les citoyennes et citoyens de la Ville refusaient à 75% un prêt de 2,5 millions à la Fondation du Stade de la Praille.
Nous savons que les communes, seules, peuvent s'opposer à l'acceptation par le FEC d'une telle affectation de 8 millions et, le cas échéant, avoir qualité pour recourir devant les tribunaux.
C'est pourquoi nous vous demandons de bien vouloir exiger du Conseil d'Etat qu'il respecte la loi et passe par une décision du Grand Conseil, en vous opposant à toute autre procédure.
En vous remerciant de l'attention que vous porterez à ce courrier, nous vous présentons, Mesdames, Messieurs, nos salutations distinguées.

15 décembre 2007

Pétition au Conseil municipal de la Ville

A L'INTENTION DU CONSEIL MUNICIPAL DE LA VILLE DE GENEVE

PETITION
Pour la transparence des dépenses financières de la Ville occasionnées par les manifestations de l'UEFA

Les personnes sous signées considèrent que :
· les manifestations de l'UEFA occasionneront d'importantes dépenses
· ces différents dépenses seront noyées dans divers postes du budget de la Ville
· les citoyennes et les citoyens de la Ville ont intérêt à connaître le montant total des dépenses publiques induites par les manifestations de l'UEFA.

Elles demandent au Conseil Municipal de la Ville de fournir aux citoyennes et aux citoyens de la Ville un décompte détaillé des coûts occasionnés par les manifestations de l'UEFA, une fois celles-ci terminées, notamment le coût :
· des heures de travail effectuées par les employé-e-s de la Ville en général
· des heures de travail effectuées par les ASM et les AM
· des heures de travail effectuées par le service du SIS
· des heures de travail effectuées par le service de la Protection Civile
· des heures de travail de la Voirie
· du total des heures supplémentaires accomplies
· des festivités prévues sur la Plaine de Plainpalais et au Bout du Monde, ainsi qu'au Palladium
· des aménagements pour l'accueil spécifique des visiteurs venus d'ailleurs
· de l'aménagement des sanitaires
· des installations de santé et du personnel médical
· de toute autre dépense publique liée à ces manifestations (cadeaux, frais de déplacement, frais administratifs, frais de publicité, etc).


Nom Prénom Adresse Signature


A renvoyer au : Comité de citoyennes et citoyens
Case postale2003-1211 Genève 2

Genève, le 22.12.07

14 décembre 2007

Lettre aux partis de l'Alternative

Comité de citoyennes et de citoyens contre tout nouveau crédit public pour le stade de la Praille

Case postale 2003 – 1211 Genève

Aux Président-e-s des Partis de l’Alternative


Concerne : nouvelle manœuvre du Conseil d’Etat visant à financer une fondation de droit
privé avec de l’argent public

Mesdames, Messieurs,

En janvier dernier, le Conseil d’Etat a une première fois utilisé le Fonds d’équipement communal (FEC) pour octroyer 11 millions d’argent public à la Fondation de droit privé du Stade de la Praille, en évitant par cette manœuvre de devoir déposer un projet de loi devant le Grand Conseil.
Nous apprenons qu’il entend renouveler cette manœuvre aujourd’hui, en demandant au FEC de financer les nouveaux travaux exigés par l’UEFA pour le Stade, à hauteur de 8 millions.

Nous estimons qu’une fondation de droit privé n’a pas à bénéficier de l’argent public.

Nous relevons que la loi 10077 à laquelle se réfère le Conseil d’Etat n’est pas respectée, du fait que la Fondation du Stade de la Praille n’est pas un équipement public et ne peut dès lors être comparée aux TPG, exemple pris à l’époque par le Conseil d’Etat devant le Grand Conseil pour faire passer cette loi.

Nous relevons que cette loi précise qu’à l’avenir les projets cantonaux financés par le FEC devront être inscrits au budget de l’Etat, ce qui signifie qu’ils devront faire l’objet d’un projet de loi, avec possibilité pour le peuple de se prononcer.

Nous rappelons qu’en avril 2005, les citoyennes et citoyens de la Ville refusaient à 75% un prêt de 2,5 millions à la Fondation du Stade de la Praille.

Nous savons que les communes, seules, peuvent s’opposer à l’acceptation par le FEC d’une telle affectation de 8 millions et, le cas échéant, avoir qualité pour recourir devant les tribunaux.

C’est pourquoi nous vous demandons de bien vouloir demander à vos magistrates et magistrats des diverses communes du canton d’exiger du Conseil d’Etat qu’il respecte la loi et passe par une décision du Grand Conseil, ainsi que de s’opposer à toute autre procédure.

En vous remerciant de l’attention que vous porterez à ce courrier, nous vous présentons, Mesdames, Messieurs, nos salutations distinguées.

02 décembre 2007

JEUX OLYMPIQUES ET PIQUE ET COLERE GRAVE

Lorsque la Chine a été désignée pour accueillir les Jeux Olympiques de 2008, elle s'était engagée à faire des progrès sur le terrain du respect des droits humains.
Tu parles.
Moins d'un an avant l'ouverture des JO de Pekinb, le 8 août 2008, Amnesty International et Reporters sans frontières observent une intensification des violations des droits humains, et l'utilisation par les autorités des JO 2008 comme prétexte pour intensifier la répression. Ainsi, dans le cadre des opérations de "nettoyage" de Pekin, un recours accru à la détention sans jugement est constaté. Quant à la liberté d'expression, les seuls à avoir pu bééficier d'un petit relâchement de la répression sont les journalistes étrangers. Commentaire du Comité international olympique : on n'en a rien à cirer, c'est pas notre problème.
Ca n'a d'ailleurs jamais été son problème : le CIO a organisé des jeux à Rome sous la fascisme, à Berlin sous le nazisme, à Moscou sous le bréjnévisme, il peut en organiser à Pekin dans le régime de l'économie de marché à parti unique.

27 novembre 2007

europroxos

EUROPROXOS
La coalition "Euro 08 contre la traite des femmes" annonce une "campagne de grande envergure contre la traite des femmes" à l'occasion de l'Eurofoot, pour rendre le "grand public (...) attentif à la nécessité de mieux protéger les victimes de la traite des femmes et de la prostitution forcée". La coalition va lancer une pétition demandant une meilleure protection des victimes et des témoins, pétition qui sera lancée dans la semaine du 8 mars, journée internationale des femmes, et qui sera accompagnée, jusqu'à l'Eurofoot, d'actions publiques (stands, manifestations etc...) puis, avant et pendant l'Euro, de la projection d'un spot, sur les écrans retransmettant les matches et, "si possible", à la télévision.
Au Grand Conseil genevois, une motion socialiste demandant un renforcement de la prévention et de la répression du proxénétisme lors de l'Eurofoot a été renvoyée le 28 juin à l'examen en commission judiciaire (à une voix de majorité, contre la droite qui n'en voulait pas, et contre le Conseiller d'ERtat socialiste Moutinot, qui n'en voyait pas l'utilité vu qu'il n'y a pas à Genève "de réseaux mafieux qui contrôlent la prostitution" et que la police fait déjà bien son travail. Pourtant, le chef de la section compétente à l'état-major de la police genevoise, Jean Nobs, déclarait une semaine auparavant dans GHI qu'on assistait à Genève à une véritable "explosion de la prostitution", avec 1500 prostituées, soit une fille pour 300 habitants, nourrissons et grabataires compris, ce qui représente plus du triple de la proportion normale pour une ville de la taille de Genève. Le nombre de prostituées recensées aurait été multiplié par vingt en cinq ans, et par quatre en un an, entre 2006 et 2007, du fait des bilatérales et de la libre circulation. Et Jean Nobs d'ajouter qu'avec l'Eurofoot 2008, "il y aura plus de mendiants, plus de voleurs et plus de prostituées". Ce que précisément la droite parlementaire niait, et dont doutait le ministre de la police.

23 novembre 2007

Europoulets

Un match amical entre la Suisse et les Pays-Bas, le 22 août à la Praille, a permis à la gendarmerie genevoise de tester le "concept sécurité" élaboré pour l'Euro 2008. Le commandant de la gendarmerie, Christian Cudré-Marcoux, se dit satisfait du test, quoique un peu inquiet des problèmes de billetterie (lecture des code-barres à l'entrée du stade) et de buvette (manque de personnel) : "c 'est le cumul de ces microproblèmes qui peut poser des problèmes", résume le pandore en chef.

Par ailleurs, la presse s'est faite l'écho de rumeurs selon lesquelles des militants islamistes arrêtés récemment en Autriche et au Canada projeteraient des attentats dans les villes hôtes de l'Euro, pendant l'Euro. Les autorités suisses et autrichiennes ont démenti.
A toutes fins utiles, nous adressons un message à Oussama Ben Laden : si vous voulez balancer un avion sur le stade de la Praille, faites-le quand il est vide. Vous n'aurez que l'embarras du choix du moment.

En attendant, le Conseiller fédéral Samuel Schmid et le Conseiller d'Etat Mark Muller se font rassurants : "l'Eurofoot ne prendra pas les allures d'un nouveau G8" ("Le Temps" du 24 août), "les vitrines genevoises ne seront pas barricadées" et l'Euro2008 sera "avant tout une fête populaire"... S'ils le disent...
Mais le G8, finalement, ça a bien été une grande fête populaire...

Selon le Conseiller fédéral Samuel Schmid, on surestime les risques de violences pendant l'Euro 2008 : 0,4 pour mille des spectateurs du Mondial 2006 ont été des perturbateurs (9000 interpellation pour, au total, 22 millions de spectateurs). Ce qui, sur 90'000 spectateurs attendus à Genève, fait tout de même entre 350 et 400 fouteurs de merde pour notre bonne ville.

Le canton de Genève va adhérer à un concordat intercantonal instituant des mesures contre la violence lors de manifestations sportives, concordat dont le texte est mis en consultation auprès des ministres cantonaux de la police. Le concordat prévoit des mesures d'interdiction de périmètres des obligations de se présenter à la police, des gardes à vue etc... Et si les cantons ne parvenaient pas à s'entendre, le Conseil fédéral agite la menace de légiférer lui-même pour sécuriser les stades.
La loi actuelle, en vigueur depuis janvier, prévoit déjà la création d'une banque de données (opérationnelle depuis le 1er mars) recensant les hooligans et la possibilité de les interdire de s'approcher d'un stade ou de se rendre à l'étranger. Elle prévoit aussi la possibilité de leur imposer de se présenter à la police, ou de les mettre en garde à vue (s'ils ont au moins 15 ans, les autres mesures s'appliquant dès l'âge de douze ans. Mais ce dispositif est limité dans le temps, et deviendrait caduc dès la fin 2009, d'où l'idée d'un concordat entre cantons, qui pourrait prendre la suite.

La grande fête populaire annoncée pour l'Euro 08 a une drôle de couleur (vert de gris) : Un engagement de police intercantonal "de dimensions exceptionnelles" est prévu pour l'Euro 2008, et une demande d'aide auprès de pays étrangers est possible "en dernier ressort", notamment pour un apport de flics allemands et français. Un seul match à risque devra mobiliser 900 policiers pour le seul maintien de l'ordre. De plus, les villes hôtes ont été invitées par notre glorieuse armée à préparer un "modèle de requête de soutien pour l'Euro-08" : le comique de la chose tient au fait qu'on se retrouve avec une armée si peu convaincue de sa propre utilité qu'elle va proposer ses services aux autorités civiles, pour des tâches ne relevant nullement d'une mission militaire. L'histoire du gros truc inutile à quoi on cherche désespérément une affectation utile, ça ne vous rappelle un peu l'histoire du stade de la Praille ?

20 novembre 2007

Petites nouvelles du racket

Le ministre neuchâtelois des Finances, Jean Studer se demande, comme nous, si les collectivités publiques ne sont pas en passe de se faire joliment empapaouter par les organisateurs de l'Euro2008 : selon lui, les coûts de sécurité du machin seront largement supérieurs aux 64,4 millions annoncée (partagée entre la Confédération, pour 35,7 millions, les cantons et les villes (28,7 millions), puisque cette projection ne tient pas compte des coûts supportés par les cantons non-hôtes des matches, mais devant tout de même contribuer à la mobilisation des forces de l'ordre : les cantons romands (hors Genève) devraient ainsi payer 16 millions, et les cantons alémaniques (hors Zurich, Bâle et Berne) au moins autant, ce qui fait déjà monter la facture à 100 millions, soit 50 % de plus que prévu. Et sans compter les frais de sécurité liés à l'installation des écrans géants dans des villes et des cantons n'accueillant pas de matches.
En revanche, le coût de l'appel à des flics étrangers (français et allemands) serait couvert. On est rassurés.

Le Conseil administratif Pierre Maudet assure qu'il va "remettre en cause" la pratique de la Ville de céder gratuitement l'usage du domaine public à des privés ("Tribune de Genève" du 21 septembre 2008), et qu'il va donc revenir sur les largesses de son prédécesseur, Andrà Hediger.
On verra ça lors de l'Euro 2008, quand la plaine de Plainpalais sera squattée par les organisateurs de la fête à beaufs.

17 novembre 2007

Fonds de corbeille

ENCARTE
Depuis le 27 juin, un certain Jérôme Valke est devenu le numéro deux de la fédération internationale du foot-pognon, la FIFA. Valke, ancien journaliste, puis dirigeant de sociétés, avait pourtant été licencié le 15 décembre 2006 de la FIFA, pour avoir indûment favorisé la société Visa, au détriment de la société MasterCard, dans la négociation d'un contrat de sponsoring. Du coup, Sepp Blatter, président de la FIFA, licenciait VBalke... qui revenait donc six mois plus tard à la FIFA, après que celle-ci et MasterCard aient commercialement divorcé pour les coupes du monde 2010 et 2014, et que la FIFA ait choisi Visa (la candidate de Valke, précisément) comme partenaire pour toutes ses compétitions entre 2007 et 2014.
Entre coquins, on finit toujours par s'arranger comme entre copains.

BASTONS
Le 23 septembre, lors d'un match opposant en Haute-Savoie Ayze à Magland, un joueur de l'équipe de Magland a tenté de lâcher son chien (un molosse) contre l'arbitre après que celui-ci ait sanctionné l'un de ses coéquipiers. Fuite des uns, prise du chien à partie par les autres. Le joueur à cléb rd rejoint son équipe dans les vestiaires, et le chien, pas sectaire, attaque le gardien et le mord à le cheville.
Ce qui nous confirme que la place du football n'est pas dans les stades, mais dans les chenils.

POURQUOI TANT DE HENTSCH ?
Le "parc Gustave et Léonard Hentsch" va-.t-il naître des décombres du stade des Charmilles ? Le Grand Conseil dont encore avaliser un projet de loi du Conseil d'Etat, modifiant les limites de zone, et un protocole d'accord entre la fondation Hippomène, la Ville et le canton doit encore être signé. Quant tout ça sera bouclé, il faudra encore attendre plusieurs mois pour que le parc voie le jour, et deux bonnes anéées pour que les logements promis suivent. Benedict Hentsch assure que 130 logements seront mis sur le marché, dont une quarantaine de logements subventionnés, ce qui paraît insuffisant à la Ville, dont le Conseil municipal a demandé une vingtaine de logements HBM en plus -réponse de Hentsch : c'est trop tard.

INCERTITUDES
Le coordinateur de l'Euro2008 pour Genève, Michael Kleiner, dit vouloir "céer une fête formidable avec cet Euro et présenter une Genève festive et chaleureuse". Et pour cela, il espère des matches engageant la France et l'Italiue, ou éventuellement, on n'est pas difficiles, l'Espagne ou le Portugal, vu la force des communautés espagnoles et portugaises à Genève. "Il y aurait de l'ambiance", soupire Kleiner, qui visiblement ne compte pas trop sur les indigènes pour mettre ladite ambience.

EUROBURP
Aucune bière et aucun autre alcool ne seront vendus dans les stades suisses pendant l'Euro2008, a annoncé l'UEFA. Quoique... d'une part, cette interdiction ne vaut que dans l'0enceinte des stades -à l'extérieur, on pourra se biturer. Et d'autre part, cet antialcoolisme ne frappe que le spectateur de base : dans les loges VIP, on pourra trinquer sans limite ni remord. "on présume que les nantis savent gérer l'alcool et le bon peuple un peu mois", regrette le directeur de l'Institut suisse de prévention de l'alcoolisme.
Et on a tort de présumer ?

11 novembre 2007

TERRAIN VAGUE ET VAGUES TERRAINS

- Le 22 juillet, Servette reçoit Kriens à la Praille : 2158 spectateurs. Le stade est vide à 93 %
- le 28 juillet, Servette reçoit Wohlen à la Praille : 1890 spectateurs. Le stade est vide à 94 %
- le 22 août, la Suisse reçoit les Pays-Bas en match amical à la Praille : 24'000 spectateurs. Le stade est rempli à 80 %, mais "Le Temps" écrit, le lendemain, que "l'escale de la Nati en République genevoise où l'Euro dresse déjà ses étendards dans les rues n'a éveillé qu'une curiosité éparse et civilisée, à peine décente". Comme disait Jean-Jacques Tillmann, "la ferveur populaire ne se quémande pas"... à quoi l'organisateur de l'Euro à Genève répond, confiant : "on peut compter sur les communautés étrangères de Genève pour mettre de l'ambiance"... Ah, l'ambiance d'un bon match Serbie-Croatie...
- le 25 août, Servette reçoit Yverdon à la Praille : 1728 spectateurs. Le stade est vide à 94 %
- le 9 septembre, Servette reçoit Delémont à la Praille : 900 spectateurs. Le stade est vide à 97 %
- le 20 septembre, Sion reçoit Galatasaray à la Praille : 15'000 spectateurs. Le stade est à moitié plein ou à moitié vide, comme on voudra.
- le 23 septembre, Servette reçoit Bellinzona à la Praille : 1585 spectateurs. Le stade est vide à 95 %

Du 28 au 30 septembre, le stade de la Praille a accueilli "Eros 2007", salon de l'érotisme, avec la participation de Rocco Siffredi, et une soixantaine de "shows érotiques". Les organisateurs du machin y attendaient "au moins 25'000 personnes", mais on dût se contenter de 12'000 (mais là, le stade bande mou...) Le directeur du stade, Olivier Carnozzola, admettant que "le football ne suffit pas à faire fonctionner le stade" (c'est en effet le moins qu'on puisse dire), ajoute que "cela ne nous a pas posé de problème de conscience d'accorder la tenue de ce salon" à la Praille. Et le Conseiller d'Etat Mark Muller se "réjouis de constater que le stade peut accueillir toutes sortes d'événements". Ils ont raison, le directeur et le Conseiller d'Etat: les promoteurs du stade ayant déjà entubé tout le monde, tenir un salon de l'érotisme (ou de ce qui en tient lieu dans le monde de la marchandise) dans le stade ne pose "aucun problème".
Sauf que plutôt qu'un stade, on aurait dû construire un bordel à la Praille : ça aurait coûté moins cher, ça aurait été plus souvent plein, ça aurait rapporté plus et ça aurait été plus utile.

Pendant le premier (été 2007) des quatre tours du championnat 2007-2008 de "Super League" du foot suisse, la fréquentation des stades où résident (ou qu'utilisent, faute de mieux), les dix équipes de la ligue a atteint en moyenne 12'000 spectateurs par matrch, en 45 matches. L'objectif de la ligue est une moyenne de 15'000 spectateurs, "lorsque toutes les conditions seront réunies".
Pour la "Swiss Football League", s'exprimant par la voix de son directeur Edmond Isoz, de nouveaux stades, dans les villes qui n'en ont pas, sont une "nécessité absolue", et les clubs qui n'en auront pas "seront condamnés à disparaître de l'élite". Ces nouveaux stades devront comporter au moins 10'000 places, dont au moins les deux tiers en places assises sur sièges individuels, avec des espaces dévolus aux "invités d'honneur", aux supporters des clubs adverses, au personnel médical, aux handicapés et aux media,. Les clubs qui ne satisferaient pas à ces exigences pourraient être privés de licence.
Ces dix équipes utilisent les stades suivants (et, le cas échéant, espérent en la réalisation des projets suivants :
- Aarau : stade du Brügglifeld (9249 places), datant de 1924. Le peuple ayant refusé en octobre 2006 un projet de nouveau stade au centre ville, un nouveau projet a été lancé, de stade de 10'000 places à Torfeld, pour 37 millions de francs
- Bâle : nouveau Parc Saint-Jacques : 38'500 places assises, pour 220 millions de francs
- Berne : le Stade de Suisse (32'000 places, 350 millions de francs) a remplacé le Wankdorf
- Lucerne : 13'500 places dans l'Allmend, datant de 1934. Projet d'un nouveau stade de 15'000 à 20'000 places, soumis au vote populaire le 24 février 2008.
- Neuchâtel : nouveau stade de la Maladière (12'000 places)
- Saint-Gall : le stade de l'Espenmoos (11'300 places) laissera place au nouveau stade de l'AFG Arena (21'000 places, pour 340 millions de francs)
- Sion : stade du Tourbillon (16'000 places), projet d'un nouveau stade de 20'000 places, mais on sait pas précisément où : Chablais, Martigny, Riddes ?)
- Thoune : stade du Lachen. Refus par le peuple le 12 février d'un projet de nouveau stade. Nouveau projet soumis au vote le 9 décembre (10'000 places, financement totalement privé))
- Zurich : dernier match le 1er septembre dans le vieux stade des Grasshopers, au Hardturm, datant de 1929 Projet d'un nouveau Hardturm de 50'000 places. Démolition du vieux stade du FC Zurich, au Letzigrund, datant de 1925. Nouveau stade de 26'600 places.

A Bienne, la municipalité a annoncé avoir trouvé un financement pour ses nouveaux stades, par l'octroi d'un droit de superficie de 99 ans pour 42 millions de FS à un partenaire privé, la vente de son vieux stade du Gurzelen à ce partenaire (l'entreprise HRS), la vente d'une parcelle voisine à Rolex et l'encaissement d'une subvention cantonale. La ville mettra le terrain à disposition de HRS, qui construira un stade de foot de 6000 places et une patinoire de 7000 places et les remettra ensuite à la ville.
Tant de bonté émeut.

07 novembre 2007

FOOTBALLEURS AU NOIR

Le président à vie de la Ligue des Tessinois, "Nano" Bignasca, a écrit dans son canards, "La Regione", le 26 août, que l'équipe nationale suisse de foot alignait "trop de joueurs noirs", et que la Suisse n'ayant jamais colonisé l'Afrique (elle a seulement profité de la colonisation de l'Afrique par d'autres), "un footballeur de couleur chocolat est acceptable, mais trois, c'est décidément trop". Pour le président de la LICRA, Elie Elkaim, Bignasca n'a rien dit d'autre "qu'un Suisse noir n'a pas la même valeur qu'un autre Suisse". Or, selon le ministère public tessinois, Bignasca n'a pas commis de discrimination raciale en le disant. Quant à l'Association suisse de foot, elle se dit "consternée" par les propos de Bignasca, mais les reltivise : "il s'agit d'un politicien isolé". Comme Le Pen en France, qui depuis la victoire de la France au Mondial de 1998 attaque systàmatiquement l'équipe nationale "black blanc beur", trop black et trop beur. Isolés, donc, Bignasca et Le Pen. Isolée peut-être, mais pas solitaires : il y a fort à parier que des conneries du genre de celles proférées par le Nano, un bon paquet de Suisses normaux, blancs, les pensent (et un bon paquet de supporters les disent, à leur manière, en poussant dans les stades des cris de singes dès qu'un joueur noir a le ballon).

04 novembre 2007

Bénévoles à la tire

RECRUTEMENT DE BENEVOLES POUR UNE POMPE A FRIC
La campagne de recrutement de bénévoles en vue de l'Euro2008 a débuté (elle va se poursuivre jusqu'àé fin octobre, et reprendra en décembre), et les syndicats s'inquiètent. 2700 volontaires sont recherchés dans les villes-hôtes, dont 400 à Genève, en plus des 5000 bénévoles recrutés directement par "Euro 2008 SA". Ces volontaires, baptisés (évidemment en anglais) "host city volonteers", seront chargés notamment de l'information du public, de l'accueil des supporters, de l'aide à la "mobilité du trafic", de l'entretien et du nettoyage, du transport de personnes... toutes tâches qui auraient pu être confiées à des professionnels, mais voilà : les professionnels, faut les payer. Les syndicats, notamment UNIA, ont fait savoir que s'ils n'étaient pas opposés en principe au bénévolat, c'était à la condition qu'ils ne servent pas des dessins lucratifs. Or la société organisatrice de l'Euro, Euro2008 S.A., est une société à but lucratif, et elle entend bien exploiter (gratuitement) des bénévoles plutôt que de payer des salariés, pour des tâches nécessitant des compétences professionnelles (informatique, travail avec les media). "Il n'est pas acceptable qu'une entreprise qui retirera d'énormes bénéfices de l'événement fasse alors travailler des personnes grauitement". Pas acceptable, certes, mais pas surprenant non plus : quant on pompe des millions dans les caisses publiques, on peut aussi en gratter d'autres sur les salaires.
UNIA exige donc des organisateurs de l'Euro2008 qu'ils garantissent des conditions de travail correctes pour les milliers de volontaires et de salariés impliqués dans l'Euro2008, qu'ils respectent les conventions collectives et que là où il n'y a pas de convention collective, un salaire horaire minimal de vingt francs de l'heure soit respecté.
On peut toujours rêver.

01 novembre 2007

Pompe à fric

On le sait, les promoteurs de l'Euro2008, et leurs commis politiques, ont largement évoqué les mirifiques avantages ("retombées") économiques de la chose pour les pays et les villes hôtes, tous les grands événements sportifs étant supposés être largement bénéficiaires. Mais bénéficiaires à court terme, et quand on ne tient pas compte des coûts d'infrastructure, des effets de substitutions (touristes évitant les lieux où se déroulent les manifestations sportives, supporters restreignant leurs dépenses de visiteurs pour amortir le coût d'un billet), de la charge financière des nuisances liées aux manifestations et aux infrastructures, des éventuelles désordres liés au hooliganisme...
On se rappellera utilement que trente ans après les jeux olympiques de Montréal (1976), les habitants de la ville payent encore la dette (1,5 milliard d'euros) laissée par les infrastructures des jeux, et que quinze ans après les jeux olympiques d'Albertville (1992), les équipements olympiques sont sous-utilisés.
On se rappellera surtout que l'essentiel de l'impact économique positif du sport (pour ne rien dire de son impact social positif) vient de sa pratique en amateur. En France, celles-ci génèrent un chiffre d'affaire de plus de 25 milliards d'euros, alors que le sport business en génère sept fois moins (3,3 milliards) ("Le Monde" du 4 septembre).

29 octobre 2007

Bourrages de crânes

CULTURLUTUTU EURO POINTU
Le projet (alibi) de faire accompagner l'Euro2008 de manifestations culturelles risque fort d'être un bide : le seul projet à l'échelle nationale, imaginé par le Musée du sport de Bâle ("1924, nous allons reconquérir le titre") pourrait lui-même être annulé, faute d'argent. Le budget public initial de 3,5 millions a été réduit de plus de la moitié (il n'en reste qu'un million et demi), et les sponsors se font très, très rares.

ECOLEURO
L'Euro 20008 sera écologique, si, si, ce sont les ministres suisse et autrichien de l'environnement, Moritz Leuenberger et Josef Pröll, qui l'ont assuré en signant le 25 juin une "charte pour un Euro 2008 durable". ça veut dire quoi, un "Euro 2008 durable" ? ça veut rien dire.
Ah si : dans les stades, des gobelets réutilisables seront utilisés, et les supporters devront trier leurs déchets.
Quant aux hooligans, ils sont priés de confectionner les cocktails Molotov avec de l'essence sans plomb, et les flics de taper sur les hooligans avec des matraques Max Havelaar.

26 octobre 2007

Bourrages de crânes

Grâce (ou à cause) d'un projet scolaire binational austro-suisse, "Fait Play Euro Schools" (l'anglais étant comme chacun sait la langue commune de l'Autriche et de la Suisse), un mini-Euro mixte sera organisé en juin, opposant des écoles moyennes (le Cycle d'Orientation, à Genève) de Suisse d'Autriche, chaque équipe représentant un pays européen (participant ou non à l'Euro officiel). Au sort, Genève a tiré l'Allemagne.
Cette compétition devant opposer des ados (en gros, de 12 à 15 ans), fallait trouver quelque chose pour les plus petits. Donc, dans la perspective d'une "promotion durable du sport", toutes les classes primaires qui le désirent (et quelques unes qui ne le désirent pas mais à qui on va tout de même l'imposer) recevront un "Euro-kit", destiné aux enfants de cinq à dix ans. De cinq à dix ans d'âge légal. Parce que si on devait le distribuer à tous les supporters de cinq à dix ans d'âge mental, les stocks seraient insuffisants.

Bien marrie, la Migros qui avait cru pouvoir surfer sur une hypothétique vague d'enthousiasme féminin pour le foot à l'approche de l'Euro, et qui avait annoncé à Genève, Neuchâtel, Fribourg, Bulle, Sion et dans le canton de Vaud des cours de son Ecole-Club sur les règles du foot (trois séances de cinquante minutes, pour 50 balles), en proclamant avec un peu de précipitation que ce cours est de tous ceux prévus dans la perspective de l'Euro celui "qui a rencontré le plus large écho"... Résultat : à Genève, le cours de juin a été annulé faute de participantes, aucune inscrption n'était enregistrée pour les cours d'octobre et de novembre, itou à Neuche, Fribourg, Bulle et Sion, et dans le canton de Vaud ce sont tous les cours de foot qui ont été annulés.
La femme est décidément l'avenir de l'homme.

Et tout ça n'empêche pas l'entraîneur-adjoint de l'équipe suisse, Michel Pont (comme la lune) d'affirmer dans "la Tribune de Genève" (du 22 août) que "l'identification de la population à l'équipe helvétique concerne toutes les régions du pays".

La chaîne de grands magasins Manor a aussi eu l'idée d'ûtiliser l'Euro2008 pour sa propre pub : elle a lancé une opération "ballon rouge" en s'inspirant du concept des relais de la flamme olympique, le ballon en question étant intelligemment placé au départ au sommer du Cervin, pour ensuite se promener en Suisse jusqu'à Bâle, où il arrivera la veille du match inaugural de l'Eurofoot, le 6 juin 2008. "On tient à passer par tous les endroits connus situés à proximité de nos magasins", explique le responsable du sponsoring de Manor, Markus Laub : en Valais, ça a par exemple été la vigne de Farinet, et à Lausanne le Musée olympique. A Genève, on sait pas. Mais y'a sûrement des chiottes publiques pas loin des magasins Manor.

On ne comptera en tous cas pas sur la presse romande pour une critique de l'Euro 2008 : les huit principaux quotidiens régionaux romands (La Tribune de Genève, 24 Heures, L'Express, l'Impartial, la Nouvelliste, la Liberté, le Journal du Jura et le Quotidien Jurassien) mettent leurs "forces en commun" pour servir la soupe à l'Euro2008, proclamé carrément "plus important événement sportif du siècle organisé en Suisse". Ce siècle n'ayant que six ans, on admire la prescience du pool de supporters pour les 93 années à venir après l'Euro.
On notera l'abence dans cette belle équipe du "Temps" (probablement considéré comme un quotidien national, et non régional) et du "Courrier", vraisemblablement considéré comme potentiellement trop critique).

Quant à la télévision nationale (la SSR, donc), elle a conclu un partenariat avec l'UEFA pour l'Euro 2008 : "UEFA EURO 2008 with SRG SSR idée suisse". On notera le "with" plutôt que le "mit", "avec" ou "con" (qui même en français s'imposerait). Mais on a quand même échappé à une devise tout à fait nationale idée suisse, proposée par le dirgé de la SSR, Armin Walpen, pour "motiver le personnel" de la boîte, au cas où il aurait quelque réticence à se mettre à la botte de l'UEFA : "We light the Euro fire"...

Enfin, un barman genevois, Daniel Pion, a créé des "coktails officiels de l'Euro 2008", dont un sans alcool : nectar de fraises du Valais et d'abricot, avec un jus de pomme pétillant.
C'était inutile : le cockail officiel de l'Euro, on le connaît déjà : un tiers de nectar d'arnaque, un tiers de jus de racket et un tiers de blabla. Servir tiède, mais réchauffer si besoin est.

23 octobre 2007

19 octobre 2007

SLEEP IN EN SOMMEIL

Le programme "sleep-in", supposé permettre aux spacxtateurs des matches de l'Euro de se faire louer une chambre ou un appartement par des indigènes, fait un bide à Genève : non seulement il n'y a que 42 hôtes à s'être annoncés pour louer une chambre ou un appart', mais la majorité de ces hôtes crêchent dans le canton de Vaud ou en France.
L'autre programme d'accueil, destiné celui-ci aux victimes des nuisances provoquées autour de la plaine de Plainpalais par les réjouissances de la fête à blaireaux installée sur la plaine pendant l'Euro, fait un bide encore plus retentissant : cinq personnes, en tout et pour tout, se sont annoncées. Seule réaction de Mark Muller : tant pis pour les riverains, il faudra qu'ils soient compréhensifs à l'égard des bruits de la fête.
Le société NEPSA du député radical Frédéric Holh a prévu d'installer deux écrans géants pour la retransmission des matches, trois ou quatre concerts "géants" en plein air. L'autre radical de service, Pierre Maudet, assure que "tous les services" dont il a la charge (pompiers, voirie, pritection civile, agents de ville) seron t "sur le pied de guerre pendant le mois de juin". Ils ne seront pas les seuls : les riverains de Plainpalais aussi.

16 octobre 2007

MILLE ET UNE NUITS (EN VINGT-CINQ VOLUMES)

Le Secrétariat d'Etat à l'économie (Seco) a décidé d'autoriser sans préalable ("devoir d'autorisation") l'ouverture des commerces (et dont la mise au travail de leurs employés) jusqu'à minuit et le dimanche dans les villes hôtes des matches de l'Euro 2008, du 7 au 28 juin, pendant la compétition, mais également dans les villes qui ont prévu des écrans géants rediffusant les matches (par exemple Lausanne, Nyon, Vevey, Yverdon). Le SECO renonce donne donc une autorisation globale, mais les autorisations définitives resteront de la compétence des autorités locales (municipales ou cantonales, selon les cantons : cantonales à Genève). A Berne, les autorités (municipales) sont très réticentes à autoriser des ouvertures prolongées en semaine. Evidemment, les chtis commerçants (et plus encore les gros) sont enthousiastes, au prétexte d'éviter que "les touristes ne trouvent une ville morte". Evidemment aussi, les syndicats protestent : le Seco (en l'ocurrence sa direction du travail, dirigée par l'ancien syndicaliste USS Serge Gaillard) s'est fondé uniquement sur des critères consuméristes, en occultant totalement les intérêts des travailleurs. En voilà une surprise. L'Etat s'apprête à ouvrir des négociations, les syndicats à organiser des actions de blocage, les commerçants, persuadés que l'Euro2008 aura un effet favorable sur leurs recettes, à produire un "projet commercial global".
Le département cantonal genevois de l'économie et de la santé (celui d'Unger) se dit favorable à une "animation" impliquant l'ouverture prolongée des commerces : "animation" venant, étymologiquement, d'"anima", l'âme, on dira que Genève aura l'âme qu'elle mérite.

13 octobre 2007

JELMOLI, JELMOLO ET JELMOLLAH

Jelmoli a ouvert à Alger fin juin le chantier d'un Centre commercial inspiré de celui de la Praille, à Genève. Ce sera le premier centre commercial algérien, après celui de Riadh el Feth. Il s'étendra sur 32'000 m2, comprendra en sus 17'000 m2 de bureaux, emploiera un millier de personnes et sera situé dans le quartier de Bab Ezzouar, entre Alger et son aéroport. L'ouverture du centre est prévue à l'automne 2008. Le devis du projet atteint 70 millions de francs suisses. Jelmoli espère pouvoir ensuite construire d'autres centres commerciaux à Oran, Annaba, Constantine, et un second centre à Alger. Jelmoli a créé en Algérie une société par actions, de droit algérien, au capital de 10 millions de dinars (en viron 180 millions de francs suisses), détenu à 45 % par Jelmoli et à 55 % par deux sociétés genevoises, Darsi et Valartis. Le partenaire bancaire algérien du projet est le Crédit populaire algérien (CPA), en voie de privatisation, ce qui, déclare le directeur général de Jelmoli, Alain Rolland, a "renforcé notre confiance". Alain Rolland a en outre souligné "les excellentes conditions d'implantation" dont Jelmollah a bénéficié en Algérie, "grâce à une administration efficace et rigoureuse", a affirmé n'avoir jamais rencontré en Algérie "la moindre forme de corruption" et a exprimé sa convictio n qu'on devrait assister en Algérie "à une prompte diversification des ressources du pays et une hausse du pouvoir d'achat de ses habitants".
On est toujours ébahi devant la sincérité et la pertinence des déclarations de Jelmolo.

Un mois après avoir ouvert son chantier algérois, et deux mois après avoir vendu à la Coop la marque Fust, pour 990 millions de FS, Jelmoli (plus précisément sa filiale immobilière) vend à un consortium d'investisseurs israéliens 98 immeubles (et les impôts qui vont avec), plus des options pour le rachat du centre commercial de la Banhofstrasse zurichoise et la Jelmoli Bonus Card. La valeur de ces 98 immeubles (grands magasins, boutiques, bureaux, centre commerciaux, pour une surface totale équivalant à une centaine de terrains de foot) était estimée à 2,7 milliards de francs, et la vente a atteint 3,4 milliards, soit le tiers de toutes les transactions immobilières effectuées en Suisse en 1996 (quand on pense que Jelmoli ne voulait pas payer quelques millières de cette somme pour renflouer le stade de la Praille, que cette modeste entreprise avait réussi à coller aux genevois pour faire passer son centre commercial...). Le portefeuille immobilier de Jelmoli en Russie est exclu de la transaction.
Les biens vendus par Jelmoli comprennent d'ailleurs le centre commercial de la Praille (et celui de Carouge), ainsi que le Globus de Genève (ex-Grand Passage). On n'aurait pas pu en profiter pour fourguer le stade (dont Jelmoli est l'un des principaux actionnaires) au consortium acheteur, pour le franc symbolique qu'il vaut (et encore, on est optimistes) ?

09 octobre 2007

Le racket était légal

Le Conseil administratif de la Ville avait des doutes sur la légalité du procédé utilisé par le canton pour faire à la Fondation du stade un cadeau lui permettant de régler sa dette à l'égard de l'entreprise Zschokke (devenue Implenia), et pour faire financer ce cadeau par le Fonds d'équipement communal. L'exécutif municipal avait donc saisi la Cour des Comptes, en février. En juin, la Cour a rendu son verdict : le racket était légal, le canton avait parfaitement le droit d'instrumentaliser le Fonds d'équipement communal pour payer les dettes d'une fondation privée. Cela dit, la Court précise tout de même qu'elle ne se prononce ni sur la constitutionnalité du procédé, ni sur la question de savoir s'il respecte ou non les droits des citoyens.
La Ville formulait trois reproches : le versement aurait été décidé sans l'accord de l'Association des communes, il aurait servi à payer la dette d'une fondation privée, ce qui serait contraire aux buts du FEC, et la dette ainsi payée était antérieure aux dispositions de la loi permettant au FEC de financer des investissements de ce genre.
Réponses de la Cour des comptes :
1. les magistrats communaux (y compris ceux de la Ville) et l'ACG étaient parfaitement informés des intentions du Conseil d'Etat. En clair, les magistrats de la Ville ne peuvent pas faire croire qu'ils se sont fait rouler à l'insu de leur plein gré, ils étaient consentants.
2. Ce qui importe n'est pas le statut (privé ou public) de la fondation bénéficiaire (celle du stade, en l'ocurrence), mais la vocation publique ou non de l'installation qu'elle gère. Et pour la Cour, le trou de la Praille a une vocation publique.
3. Une attribution en décembre 2006 pour une prestation réalisée antérieurement ne contrevient pas aux statuts du fonds (mais peut-être à la loi ? mystère...)

03 octobre 2007

Fonds de corbeille

Avant le match du 20 septembre entre Sion et Galatasaray (Turquie), à la Praille, la police a rappelé "les règles élémentaires de bonne conduite" : pas d'alcool, pas d'armes, pas de propos racistes. "Elementaires", en effet, ces règles.
Le problème n'est pas qu'on les rappelle. Le problème, c'est qu'il faille les rappeler.

"Je veux mettre mes compétences et mon enthousiasme au service de notre canton", proclame fièrement le candidat libéral au Conseil national Christian Luscher, dans un pavé publicitaire...
Christian Luscher ayant précédemment mis ses compétences et son enthousiasme au service du FC Servette, qu'il a présidé avant de le remettre à Marc Roger, on peut déjà annoncer la mise en vente du canton, ou on attend le retour de Roro à Champ-Dollon ?

On ne comptera pas sur la presse romande pour une critique de l'Euro 2008 : les" huit principaux quotidiens régionaux romands" (La Tribune de Genève, 24 Heures, L'Express, l'Impartial, la Nouvelliste, la Liberté, le Journal du Jura et le Quotidien Jurassien -merci pour le Temps et le Courrier) mettent leurs "forces en commun" pour servir la soupe à l'Euro2008, proclamé carrément "plus important événement sportif du siècle organisé en Suisse" ("Tribune de Genève" du 22 août)
Ce siècle n'ayant que six ans, on admirera la prescience du pool de supporters pour les 93 années à venir après l'Euro.

Le directeur du stade de la Praille, Olivier Carnozzola, admettant que "le football ne suffit pas à faire fonctionner le stade" (c'est en effet le moins qu'on puisse dire), ajoute que "cela ne nous a pas posé de problème de conscience d'accorder la tenue (d'un salon de l'érotisme" à la Praille, du 28 au 30 septembre ("Le Matin bleu" du 12 septembre)
Il a raison, le directeur : les promoteurs du stade ayant déjà entubé tout le monde, un salon de l'érotisme (ou de ce qui en tient lieu dans le monde de la marchandise) n'y pose "aucun problème".
Sauf que plutôt qu'un stade, et quitte à se faire baiser, c'est un bordel qu'on aurait dû construire à la Praille : ça aurait coûté moins cher et ça aurait été plus souvent plein.

"On ne peut plus tolérer que les pouvoirs publics versent l'argent du contribuable à une manifestation sportive sans avoir des garanties sérieuses qu'il n'y aura pas de triche, donc de dopage", déclare (sérieusement ?) le Conseiller d'Etat Mark Muller dans "Le Matin dimanche" du 5 août...
... Faut dire que MM parle du Tour de Romandie. Pas de l'Eurofoot. A quoi les pouvoirs publics ont décidé d'attribuer des million s d'"argent du contribuable" sans "garantie sérieuse qu'il n'y aura pas de triche, donc de dopage".
L'éthique sportive de Muller et de ses comparses, c'est celle du deux poids, deux mesures. On fait la fine bouche devant le cyclisme, on raque pour le foot business.

Quant au président de l'UEFA, Michel Platini, il joue carrément les andouilles : "Je ne crois pas à un dopage organisé dans notre sport" ("Tribune de Genève" du 7 juin).
C'est le même genre de déclarations qu'on entendait dans le cyclisme professionnel il y a une dizaine d'années.

Le maire socialiste de Bieenne, Hans Stöckli, se dit persuadé que la construction d'un nouveau stade et d'une nouvelle patnoire "accroîtront la motivation pour le sport et déboucheront sur des promotions" des équipes locales de foot et de hockey en ligues supérieures.
Les belles promesses rendent les fous (de foot) joyeux : à Genève, le FC Servette n'avait pas plutôt posé ses crampons sur le nouveau stade qu'il chutait en ligue inférieure. Il y marine toujours.

09 septembre 2007

Fonds de corbeille

VROUM VROUM
Le Conseil national a accepté de lever l'interdiction de courses
automobiles en Suisse. L'ancien patron d'écurie automobile Peter Sauber
s'en réjouit, avec cet argument curieux que la F1 est un sport écologique
puisque la grande majorité de ceux qui s'y intéressent le regardent à la
télé (mais alors, qu'on les organise en Suisse ou en Patagonie, ça change
quoi ?).
Heureusement, comme le constate Sauber, "il y a encore beaucoup d'obstacles
à franchir" avant qu'une course F1 ait lieu chez nous : d'abord, il y a de
moins en moins de courses F1 organisées en Europe; ensuite, la construction
d'un circuit coûte très cher (plusieurs centaines de millions de francs).
Enfin, parce qu'il y aura "des résistances et oppositions aux émissions
sonores". Pas seulement aux émissions sonores.

LE SPORT QU'ON FAIT ET LE SPORT QU'ON MATE
L'Euro2008 a déjà fait une victime : le marathon de Genève. Le sport qu'on
mate (le sport-pognon) a ainsi repoussé le sport qu'on fait, parce que
l'organisation du premier implique un tel engagement de la police genevoise
qu'elle ne pourra assurer le moindre autre service. Or la quatrième édition
du marathon était prévue en juin 2008, en plein Euro. On a donc dû la
reporter à l'automne suivant. Entre une véritable manifestation sportive et
une pompe à fric, le choix étzait en effet évident.

FONDS DE CORBEILLE
L'Euro 2008 sera l'invité d'honneur des Fêtes de Genève, en août prochain.
Qui se ressemble, s'assemble.

"La culture sera le parent pauvre de l'Euro2008", annonce (à regrets) "Le
Temps" du 16 juin.
Sans blague ?

Jusqu'à 20'000 prisonniers pourraient participer, dans la joie et la bonne
humeur, et sous bonne garde, à la construction des stades prévus pour
l'Euro2012 en Pologne, annonce l'AFP (21 juin)
Et on fait des misères aux Chinois sous le prétexte futile de leurs
quelques lacunes en matière de droit de l'homme, avant les JO de Pékin ?
A Genève, au moins, on n'a pas fait construire le stade par des prisonniers.
On l'a seulement fait payer par les contribuables.

Le Suisse Joseph Blatter, président de la Fédération internationale du
sport-pognon (la FIFA) depuis 1998, apparatchik de la FIFA depuis 32 ans, a
été réélu à la tête de ladite FIFA, le 31 mai, par acclamations. Il était
le seul candidat. Et il est âgé de 71 ans.
Candidature unique, vote unanime, gérontocratie : on a l'amour du sport à
la soviétique, à la FIFA.

On notera la présence de Suisses (d'âge plus ou moins respectable) dans la
nomenklatura sportive internationale : Joseph Blatter préside la fédération
internationale de foot (et siège au Comité international olympique), René
Fasel préside la fédération internationale de hoykey sur glace (et siège
aussi au CIO), Gilbert Felli est directeur exécutif de la commission du CIO
pour les JO de Vancouver (2010) et de Londres (2012), Gianfranco Kasper
préside la fédération internationale de ski (et siège au CIO), Denis Oswald
préside la fédération internationale d'aviron (et siège au CIO), Raphaël
Martinetti préside la fédération internationale de lutte. Toute une série
de fédérations sportives internationales ont par ailleurs le siège en
Suisse, comme le comité international olympique. Finalement, qu'on supporte
de temps à autre les nuisances des compétitions sportives organisées par
ces bureaucrates, ça n'est peut-être que justice...

Le président à vie de la fédération internationale de foot-pognon, Joseph
Blatter, a proposé, et obtenu de la FIFA, que désormais on n'organiserait
plus de matches internationaux au-dessus de 2500 mètres d'altitude "pour
des raisons médicales et dans un souci de mieux protéger les joueurs"
Et pas du tout parce que de tels matches ne rapportent rien. Pour des
raisonss sociales et dans un souci de mieux protéger les caisses publiques,
on pourrait aussi décider de ne plus organiser de matches internationaux
au-dessus de 2500 balles. Mais faut pas rêver.
Jouer en altitude étant supposé malmener les organismes des joueurs qui n'y
sont pas habitués, les stades de La Paz (Bolivie, 3600 m-), Bogota
(Colombie, 2640 m.), Quito (Equateur, 2800 m.), Cuzco (Perou, 3500 m), pour
ne citer que les capitales sud-américaines, seraient mis hors compétition
par la FIFA. Du coup, les présidents péruvien (Alan Garcia) et bolivien
(Evo Morales) ont lancé, soutenus par leurs homologues vénézuélien (Hugo
Chavez) et chilienne (Michelle Bachelet) une offensive pour faire annuler
la décision de la FIFA, soutenue en revanche par les Brésiliens et les
Argentins, l'idole cacochyme du foot brésilien Pelé expliquant que "jouer
en altitude a toujours désavantagé les Brésiliens", ce qui justifie sans
doute qu'on y renonce. Comme, sans plus de doute, il serait justifié de
renoncer à jouer dans des pays chauds pour ne pas désavantager les joueurs
des pays scandinaves, dans des pays froids pour ne pas désavantager les
joueurs des pays africains. Et en Suisse pour ne pas désavantager les
joueurs des pays pauvres ? Un hebdo colombien, "Semana", pose donc la bonne
question : "Si la FIFA interdit de jouer en altitude pour de raisons de
santé, pourquoi ne le fait-elle pas aussi avec les basses températures, la
neige, la pluie et la canicule ?"...
Réponse : parce que les pays qui seraient victimes d'une telle interdiction
sont plus riches que les pays victimes de l'interdiction de jouer en
altitude...

Pendant ce temps, l'ONU décide de s'appuyer sur le sport pour réunir les
populations en conflit dans des pays en crise. On ne ricane pas, côté
hooligans, au fond à droite, c'est officiel : l'ONU a décidé d'investir
dans le domaine du sport en République démocratique du Confo, au Liberia et
en Côte d'Ivoire (après les massacres, le sport) afin de "créer des liens
et des passerrelles entre les gens". L'ONU va pour cela travailler avec la
mafia du foot-pognon, la FIFA, qui organise la Coupe du monde en Afrique
du Sud en 2010. Et pour couronner le tout, le directeur du bureau de l'ONU
pour le "sport au service de la paix et du développement", Djibril Diallo,
a proclamé que le sport était "un outil majeur pour la paix". Comme en
témoigne sans doute la mobilisation de milliers de policierset de soldats
en Suisse pour assurer la sécurité autour de l'Euro 2008.

SPÉLÉOLOGIE FINANCIÈRE
Ce n'est pas le coût de la construction des stades qui constitue pour les
collectivités publiques la charge la plus lourde, mais les frais de
fonctionnement, d'entretien, de rénovation, sur deux ou trois générations :
il faut remettre l'installation aux nomes, la rénover, la réparer,
l'entretenir. Et quand on veut s'en débarrasser, il faut encore payer pour
la démolir. De ce point de vue, l'exemple de la Praille est
particulièrement éclairant : une fois construit le stade, on n'arrête pas
de payer. Et comme la rentabilité d'une installation sportive lourde est
illusoire, et que s'en aporiocher dépend directement de l'existence d'0un
club local résident, classé dans l'"élite" du football national (voire
européen), et disposant d'une "base" de supporters importante, Genève se
retrouve particulièrement mal partie, avec un club relégué en division
inférieure, et qui, même lorsqu'il oeuvrait en division supérieure, ne
mobilisait que moins de 4000 supporters, épour un stade de 30'000 places.
Le trou creusé à la Praille est ainsi voué à s'agrandir, et à s'aprofondir
au fil du temps.

06 septembre 2007

Euroro

La justice genevoise a confisqué la caution de 300'000 francs qui avait été
versée par l'ancien patron du Servette (et de la SA d'exploitation du
stade), Marc Roger, en échange de sa libération provisoire -suivie de sa
fuite en France, d'où il ne pouvait être extradé, et conclue par une
escapade en Espagne, où il a été coffré sur mandat international. La
justice espagnole a donné son accord à l'extradition de Roro, demandée par
la Suisse. L'avocat espagnol de Marc Roger ne se faisait d'ailleurs pas
d'illusions sur ses chances d'éviter son extradition (il a quand même fait
recours contre la décision espagnole) et déclarait que le Bouc émissaire
était "prêt à revenir en Suisse" (mais pas en avion), et était même "plutôt
en forme". Après quoi, sans doute pour attester de la bonne forme de
l'animal, il a produit un certificat médical tenant de l'inventaire vésalien :
Roro souffre de troubles respiratoire, d'hypertension artérielle, de
surpoids, d'un taux trop élevé de cholestérol et de dépression. Un vrai
sportif, quoi. La justice espagnole a admis que l'état de santé de Roro
était incompatible avec son transport en avion vers la Suisse. Le transport
du malade extradé devra donc se faire en train ou en bagnole. Problème :
pour aller d'Espagne en Suisse, faut passer par la France. Dont Roger est
ressortissant. Et qui n'extrade pas ses ressortissants. Si Roro sautait du
train ou de la bagnole ou s'annonçait simplement à la frontière française
en tant que ressortissant français extradé d'Espagne vers la Suisse, il
pourrait rester en France. Libre ou pas, mais en France. Et la justice
genevoise se retrouverait le bec dans l'eau. L'office fédéral de la justice
négocie certes avec les autorités françaises la garantie qu'elles ne
s'opposeront pas à l'extradition de Roger, mis cette garantie n'est pas
acquise. L'avocat des joueurs (plaignants contre Roro) du Servette
s'inquiète et propose... un transfert en bateau. Comment aller en bateau
d'Espagne en Suisse quand on ne navigue pas sur Alinghi ? Et Me Canonica de
suggérer une croisière méditerranéenne d'Espagne vers l'Italie (encore
faudrait-il ne pas passer par les eaux territoriales françaises, Roro est
capable de se foutre à l'eau pour peu qu'elle soit française), puis le
train et la bagnole d'Italie vers la Suisse.
Le feuilleton de la faillite du Servette tourne carrément à la farce.
Quant à l'extradition, elle aurait pu être contestée si les délits
poursuivis n'existaient pas en droit espagnol ou si les conditions de
détention en Suisse violaient les droits de l'homme, mais les délits
retenus contre Roger existent en Espagne et la Suisse n'est pas une
dictature militaire. Seulement, et en 2008, une dictature médiatique du
foot pognon, mais c'est pas une violation des droits de l'homme.
Roro avait pourtant commencé par refuser son extradition, en invoquant des
motifs aussi sérieux que sa gestion du Servette et du Stade : la peur de
l'avion, la claustrophobie et ses ennuis cardiaques. Résultat : il sera
extradé en train. Pourquoi pas en char à boeufs ? Parce qu'on n'a pas
trouvé de char. Les boeufs, on les avait déjà : les supporters du Servette
et les contribuables qui ont, les uns et les autres (les uns étant
d'ailleurs aussi parmi les autres) payé les conneries de Roro, et la
connerie plus gtrande encore de ceux qui lui ont filé les clefs du stade et
du club.
Bref, on attend Roro à Genève d'ici la mi-août (s'il ne trouve pas le moyen
d'échapper d'ici là). Il est inculpé de gestion déloyale, banqueroute
frauduleuse abus de confiance et faux dans les titre. Ses parrains et
soutiens genevois, eux, ne sont inculpés de rien : la connerie n'est pas un
délit.

03 septembre 2007

Europoulets

Une soixantaine de pandores de la Brigade d'intervention ont envahi le 7
mai la gare de Cornavin (une semaine avant, une quinzaine de poulets
vaudois s'étaient livrés au même exercice dans la gare de Lausanne). Pas de
panique, c'était un exercice, dans la perspective de l'Euro2008 : nos
gendarmes ont simulé l'encadrement de supporters arrivés en masse par le
rail. On entraîne donc nos gentils gendarmes à accueillir gentiment les
gentils supporters des gentilles équipes du gentil Eurofoot. Et si les
supporters sont pas gentils ? Ben... Comme le suggère le commandant des
pandores de Piogre, "tout dépend des équipes que l'on recev ra : si c'est
le Liechtenstein contre les Iles Féroé, cela devrait aller". Si les phoques
des Féroé sont de bonne humeur. Et si c'est Serbie-Croatie, on fait quoi ?
On appelle l'OTAN ?
On saura en décembre, après tirage au sort des groupes du tour final de
l'Euro, quelles équipes s'affronteront dans quelles villes. On considère
généralement que les supporters européens les plus violents se trouvent en
Angleterre, en Allemagne, aux Pays-Bas, en Italie et en Pologne, mais on en
a quand même quelques centaines dans notre beau pays (où 600 supporters
violents sont interdits de stade). Dans l'Union européenne, 10'000
interdictions de stade sont en vigueur contre des hooligans et des
supporters violents. 16'000 policiers suisses seront mobilisés dans les
villes hôtes et ailleurs. 15'000 soldats pourront leur donner un coup de
main, ainsi que des flics français et allemands (on évalue le besoin de
tels renforts étrangers dans une fourchette de 400 et 650 policiers pour
Genève seulement), et des policiers en civils originaires des pays dont les
équipes seront sur le stade, et spécialistes du hooliganisme ("spotters").
A Genève, les 1650 gendarmes, policiers et employés de la police seront
privés de congés pendant toute la période de l'Euro. Dans les stades, la
surveillance sera effectuée par des privés, sous la responsabilité de
l'Association suisse de football. Les policiers ne pénétreront dans les
stades qu'en cas de grabuge

Les fans, les joueurs, les employés, les supporters et les hooligans non
répertoriés comme tels n'auront à l'occasion de l'Euro2008 besoin que d'un
seul visa pour la Suisse et l'Autriche -quand encore ils auront besoin d'un
visa. Ce visa austro-suisse sera un visa "Schengen" spécial, portant
l'indication Euro2008.

30 août 2007

Eurobaston

Le 5 avril, le quart de finale de la Coupe de l'UEFA entre Séville et
Tottenham a été ouvert par des affrontements entre supporters anglais et
policiers espagnols. Bilan : 8 blessés.
Le 10 avril, le quart de finale de la Ligue des champions entre Manchester
et Rome a été marqué par des violences : 18 personnes ont été arrêtées, et
un blessé a du être hospitalisé.
Le 15 avril, à Agrinio (Grèce), lors d'un match de 3ème division, une
bagarre générale entre joueurs et supporters des deux équipes a fait trois
blessés graves. Le même week-éend, des incidents violents se sont aussi
produits à Kalamata, Larissa, Thessalonique et Athênes, où, fin mars, un
supporter de 25 ans avait été tué dans des affrontements entre plusieurs
centaines de hooligans.
Le 26 avril, plusieurs supporters valaisans interdits de stade se sont
défoulés dans la gare d'Aarau et se sont affrontés à la police. 25
supporters ont été arrêtés, un policier a été blessé. Début avril, lors
d'une rencontre entre deux équipes juniors valaisannes à Vouvry, un joueur
d'une quinzaine d'années a été passé à tabac par des supporters de l'équipe
adverse.
Le FC Zurich a envoyé à quatre de ses supporters les plus excités une
amende de 10'000 balles qui lui (au club, donc) a été infligée à cause de
leurs "débordements" lors de matches à Zurich. La commission de discipline
de la Souisse Foutbol Ligue avait puni le FC Zurich après que ces
supporters aient lancé des objets ou allumé des feux d'artifice interdits
dans les stades ou jouait le club.
Si on peut même plus rigoler, alors...

26 août 2007

EUROBOURRAGE DE CRANE (ET VIDAGE DE CAISSES PUBLIQUES)

Une fort opportune étude du bureau zurichois Rütter+Partner (sur)évalue à
une fourchette de 1,1 à 1,5 milliard le chiffre d'affaire de l'euro2008
pour la Suisse. La valeur ajoutée de l'événement serait comprise dans une
fourchette de 637 à 859 millions, et les dépenses des visiteurs dans une
fourchette de 250 à 400 millions (le nombre de visiteurs étrangers étant
évalué entre 1 et 1,4 millions, pour 2,8 à 5,4 millions de visiteurs au
total). Tout cela est bien beau, mais d'une part la même étude constate que
pour les collectivités publiques, l'Euro2008 aboutira à un déficit d'au
moins 30 millions (les investissements publics s'élevant à au moins 140
millions, et les rentrées fiscales à au plus 110 millions), et d'autre part
une étude allemande sur les retombées économiques du Mondial allemand de
2006 constate que ces retombées ont été bien moindre que prévues, et qu'en
particulier celles dans le secteur du tourisme avaient été largement
surestimées : si un événement sportif majeur attire des spectateurs
étrangers, il pousse d'autres touristes à renoncer à se déplacer dans la
région sinistrée. Le seul domaine où le Mondial de foot semble avoir eu
quelque effet, c'est la démographie : dans plusieurs villes allemandes,
neuf mois après l'événement, on a constaté un "baby boom" (plus 20 % de
naissances à Berlin, par rapport à l'année précédente, par exemple).
Economiquement, cepenant, le Mondial n'a eu aucun effet sur la conjoncture
allemande : les bénéfices supplémentaires enregistrés dans certains
secteurs (le commerce de détail par exemple) et sous-secteurs (la
gastronomie, les articles de sport) ne se traduisent que par des retombées
tout à fait margin ales sur l'ensemble de l'économie. En Suisse, les
prévisions de Rütter+Partner sont contestées pour leur optimisme excessif
: pour un porte-parole de la Migros ("20minutes.ch" du 14 mai), le
doublement escompté du chiffre d'affaire est "illusoire". En revanche,
comme il pourrait être moins illusoire dans certains secteurs très
particuliers, les collectivités publiques organisatrices ont décidé de
soutenir financièrement une campagne contre la traite des femmes et la
prostitution forcée, après analyse des faits lors du Mondial allemand de
2006. Il faut donc bien admettrre que certains secteurs de l'économie vont
effectivement profiter de l'Euro2008, même si selon le service de
coordination contre la traite d'être humains ne prévoit pas une "flambée de
la prostitution forcée" pendant l'Euro 2008. Logique : on s'est déjà fait
baiser avant.
En Autriche également, on a produit des prédictions très optimistes sur
l'impact économique de l'Euro : des recettes de 320 millions d'euros, 5400
nouveaux emplois, dont un e moitié de longue durée, des centaines de
milliers de nuitées.

Le directeur des opérations de l'UEFA, Martin Kallen, ayant annoncé que le
tournoi austro-suisse serait "le plus réussi de l'histoire", ce qui est
assez logique puisque c'est le dernier en date, le président de l'UEFA,
Michel Platini, a nuancé : "il a du dire la même chose avant l'Euro 2004 au
Portugal, et il dira sans doute la même chose avant l'Euro 2012 organisé
par la Pologne et l'Ukraine"... C'est ce qu'il y a de bien avec l'UEFA : on
a affaire à des optimistes. Près de leurs sous, mais optimistes quand même.

Du côté des organisateurs suisses de la foire à beaufs, on est aussi
optimistes, mais on prend des précautions, au cas où l'enthousiasme
spontané des masses ne serait pas au rendez-vous. On lance donc une
campagne destinée à réveiller cett enthousiasme, ou à le susciter, ou à
faire croire qu'il est là. ça s'appelle (en anglo-zurichois, forcément, vu
qu'en français ou en italien, ça a tout de suite l'air de la chanson :
tarte) "Play Football Switzerland on Tour", ça dure 140 jours et ça doit
"ancrer le football d'un point de vue émotionnel dans toutes les régions du
pays" et y laisser "une trace tangible au-delà de l'Euro". Quelle genre de
trace, on sait pas, mais une trace.
Au cas où on aurait oublié que l'Euromachin est une grosse affaire de gros
sous, la campagne "Play Football Switzerland on Tour" est soutenue par le
Crédit Suisse et Oechsner Sport". Et bien sûr, la SSR, jamais en reste de
soutien à la ringardise.

31 juillet 2007

Euromarché (noir)


Des billets pour la demi-finale bâloise de l'Euro2008 sont déjà en vente
sur internet pour 6500 francs le jeu de quatre, soit douze fois plus cher
que leur prix normal. Ces billets sont soit mis en vente par des
particuliers les ayant obtenu normalement, ou par des revendeurs plus ou
moins légaux sachant où s'approvisionner au noir. En Angleterre, des sites
internet de vente non autorisée opérant à grande échelle font déjà l'objet
d'enquête.
C'est pas juste, faut pas tuer le petit commerce, il est inséparable de la
beauté du foot. Pour certains, il en est même le seul intérêt.
C'est ainsi que des entreprises sont prêtes à débourser des sommes
"colossales" (selon Le Matin du 29 avril) pour obtenir des places VIP
lors des matches de l'Euro 2008, histoire de s'en servir pour appâter des
clients, réceptions dans de grands hôtels à la clef (et escort girls en
prime ?). Les 80'000 billets VIP disponibles, distribués par la société
américaine IMG, sont en vene depuis la mi-avril, mais des arrangements se
négocient depuis le début de l'année, par des filières parallèles,
notamment des sociétés installées dans des paradis fiscaux (genre
Lichtenstein), qui proposaient mi-avril les trois matches du premier tour
dans le groupe de la Suisse pour 18'000 balles la place (3000 francs de
plus que le prix officiel) , avec réception dans un grand hôtel de Bâle.
Dans les coulisses de l'UEFA, on admet qu'il est possible que des
fédérations nationales de foot, malgré l'interdiction qui leur en est
faite, alimentent ce marché noir (ou gris foncé).
Quant au spectateur de base, il aura été convié à la loterie : l'UEFA a
reçu 8,7 millions de demandes de billets, pour 350'000 billets disponibles.
Sur 24 demandes, 23 n'auront donc pas été satisfaites ailleurs que sur le
marché noir. A Genève, 750 billets sont réservés à la population du canton
pour chacun des trois matches diputés à la Praille, les 7, 11 et 15 juin
2008. ça fait 2250 billets en tout, pour le vulgaire. Pour l'élite, le
Conseil d'Etat dispose de 40 billets par match à distribuer à ses petits
copains. La Fédération suisse de foot dispose en outre de 19 % des places
pour chaque match de l'équipe de Suisse, tous disputés à Bâle.
Au total, sur 1,05 million de places, un tiers sont attribuées par tirage
au sort au "grand public", 38 % aux fédérations de foot des pays qualifiés,
14 % aux sponsors, le reste se partageant entre happy few : invités
spéciaux, notables de l'UEFA et leurs copains, villes hôtes, propriétaires
des stade. Le marché noir va quant à lui se nourrir des reliefs de ces
attributions.

29 juillet 2007

Euroracket

L'Autriche investira officiellement l'équivalent de 220 millions de francs
dans l'organisation de l'Euro2008, la Suisse 182 millions. Il faut
évidemment placer l'expression "au moins" avant le chiffre officiel. Et
attendre les comptes pour savoir ce que le machin aura réellement coûté aux
collectivités publiques.

Le 17 juin, les citoyennes et yens de la Ville de Berne ont accepté, à une
courte majorité, un crédit de 5,2 millions de francs pour l'accompagnement
des matches de l'Euro2008. La votation avait, loyalement, été organisée par
les autorités bernoises sans attendre un référendum populaire, exercice
auquel s'étaient non seulement bien gardées de se livrer les autorités
genevoises, mais qu'elles avaient même rendu impossible en noyant les
crédits consentis à l'Euro dans le budget ordinaire du canton, contre
lequel aucun référendum ne peut être lancé.
Comme quoi la Sarine n'est pas seulement une frontière linguistique, mais
aussi une frontière politique, entre ceux pour qui "démocratie" est un mot
et ceux pour qui ce mot est aussi une pratique.

25 juillet 2007

EUROPROPAGANDE : LA SSR EMBARQUEE

Garde à vous ! C'est le mot d'ordre imposé par la radio et la télé publique
suisse (SSR SRG Idée Suisse) à ses collaborateurs, à propos de l'Euro 2008.
La SSR a passé un accord avec la société Euro2008 SA, et entend bien faire
en sorte que cet accord ait force de loi supérieure à la liberté d'informer
-et plus encore, évidemment, à celle de critiquer. Une missive adressée au
personnel pose clairement le diktat : "L'Eurol va devenir au cours des 13
prochains mois le sujet dominant pour tous les services des sports, mais
les émissions d'information, de divertissement et les programmes culturels
reprendront eux aussi ici et là les divers éléments marquants de cette
manifestation. "We light the Euro fire", telle est la devise que s'est
donnée la SRG SSR Idée suisse pour les mois à venir". "We light the Euro
fire" : on a bien fait d'appeler le swiss public network "idée suisse". Et
on fait bien de mettre au pas les quelques journalistes qui pourraient, à la
SSR, avoir encore quelques bribes de morceau de fantôme d'esprit critique.
Et de préciser que les collaborateurs de la SSR SRG Swiss idea devront
désormais et jusqu'au 29 juin 2008 utiliser un papier à en-tête et des
enveloppes portant le logo de l'Euro.
Le service public va donc rouler pour l'UEFA. Le pire, c'est qu'on n'est
même pas surpris de cet aplaventrissement. Ni qu'il se manifeste en anglo-zurichois dans le texte.

23 juillet 2007

Euroramdam

A Genève, en plus du reste, une boîte de nuit sera spécialement aménagée à
la patinoire des Vernets pour que les supporters puissent boire et se
secouer jusqu'au bout de la nuit (la voirie les rammassera au matin).
Si la plaine de Plainpalais est surpeuplée, s'il pleut, s'il grèle, si...
les euromaniaques pourront suivre les matches sur l'écran des Vernets :
c'est une "soupage de sécurité", explique le député radical Frédéric Hohl,
organisateur de l'"événement", qui ajoute que tous les soirs une réunion
sera organisée (avec la police, entre autres) pour savoir si on ouvre ou
non le parc à beauf des Vernets en plus opu à la place de celui de
Plainpalais. Aux riverains de Plainpalais, on a une bonne nouvelle a donner :
après deux heures du matin le week end et onze heures du soir la semaine,
ujn peu de tranquillité reviendra. Un peu. Réaction des riverains :
"limiter le bruit (en le déplaçant aux Vernets), c'est toujours mieux que
de nous proposer d'aller nous installer ailleurs", ce que les braves
organisateurs du machin n'avaient pas hésité à suggérer aux malheureux
habitants.

Dans 17 villes triées par les organisateurs, une "UBS Arena" sera installée
paer la société Perron8, mandatée par la banque UBS, pour permettre au bon
peuple de "vivre l'Euro comme s'ils (les habitants) y étaient" : des écrans
de 45 m2, des arènes jusqu'à 1000 places assises et 10'000 debout (on n'a
pas les chiffres pour les places couchées). Six villes ont déjà été
désignées (Bienne, Kreuzlingen, Locarno, Lugano, Sion et Soleure), trois
ont le bonheur d'avoir déjà été mises hors course (dont Montreux et
Martigny), mais les masochistes de ces villes peuvent encore espérer la
mise en oeuvre d'un projet privé (il leur faudra se payer une licence
auprès de l'UBS). Plusieurs villes "sélectionnées" par l'UBS (heureux pays,
où une banque privée "sélectionne" des municipalités...) ont refusé le
cadeau : Fribourg, Delémont, Schaffhouse. Et Lucerne a fait savoir qu'elle
n'en voulait pas. La principale raison de ces refus tient aux coûts élevés
générés par ces sites, coûts évidemment à la charge des communes, et se
montant à plus de 100'000 francs par site.

Pour l'installation des "UBS Arena" dans 17 villes, les organisateurs
annoncent que des sponsors privés assureront "l'essentiel des coûts". Pour
l'accessoire, qui risque de coûter aussi cher (voire plus) que l'essentiel,
on fera comme d'habitude appel aux caisses publiques ?
Et dans les villes qui n'auront pas été retenues par les organisateurs pour
l'installation de ces parcs à beaufs, des privés pourront toujours monter
leurs propres parcs, mais à condition de se payer une licence. Y'a pas de
petit profit dans le sport pognon.

18 juillet 2007

Moins d'un an de sursis

Le 7 juin, dans les quatre villes hôtes de l'Eurobeauf (Bâle, Berne, Genève
et Zurich), les organisateurs du machin ont installé des compteurs à
rebours "se mettant en branle sous le regard émus des officiels locaux"
(Le Temps du 7 juin). A 18 heures ce jour là, il restait encore
31'536'000 secondes avant le coup d'envoi du premier match.
Et le délégué du Conseil fédéral pour l'Euro2008 de prédire : "Au final, je
suis persuadé que tout le monde sera emballé". Personne n'ayant d'ailleurs
le choix.
Si on n'a pas le choix d'être ou non emballés (on est déjà ficelés), on a
encore le choix de s'emballer nous mêmes ou de nous y refuser. Un sondage
(sans représentativité, et par internet) auprès des lecteurs de
20minutes.ch, a priori plutôt sensibles à ce genre d'événements, signale
que si 43 % d'entre eux se "réjouissent" à l'avance de l'Euro2008, 30 %
s'en foutent et 27 % y sont allergiques. "La sauce tarde à prendre, surtout
à Genève", observe, contrit, le prébendier de service (le député radical Frédéric
Hohl, organisateur des à-côtés festifs du machin). Normal, c'est pas une
sauce, c'est un bouillon de onze heures.

15 juillet 2007

Ravalement de façade

Dans la perspective (exaltante) de l'Euro20087, le stade de Genève va subir un "léger lifting". Léger ? Un système de contrôle d'accès, des bureaux (pour l'UEFA), des studios avec vue panoramique, un centre media pour 250 journalistes... Le tout payé par le Sport Toto et, évidemment, les caisses publiques (fédérales, en l'ocurrence). Bref, par le Sport Toto et le Sport Gogo.

10 juillet 2007

La Praille, morne trou

LA PRAILLE, MORNE TROU
Le Comité de citoyennes et yens contre les rackets de la Praille et de
l'Eurofoot avait déposé trois recours (auprès du Tribunal administratif et
du Tribunal fédéral, ceux auprès du Tribunal fédéral ayant été rejetés, sur
la forme, par celui-ci, qui a nié la qualité pour agir aux recourants)
contre la décision (et ses modalités) du fonds d'équipement communal de
pomper dans ses ressources pour payer les dettes de la fondation du stade.
Le comité a aussi dénoncé auprès du Procureur général ce qui s'apparente
objectivement (sinon juridiquement) à un détournement de fonds publics.
La décision de faire un cadeau de onze millions à la fondation du stade a
été prise, sur injonction du Conseil d'Etat, par le Conseil du fonds,
administré par le département du Territoire (celui de Bob Cramer). Le
Conseil du fonds est composé de représentants des communes et du Conseil
d'Etat. Pour le Conseil d'Etat, Robert Cramer et David Hiler. Pour la Ville
de Genève, c'était à l'époque Pierre Muller. Pour les communes, on avait
les conseillers administratifs, maires et adjoints de Meyrin (Monique
Boget) et Bellevue (Claude Etter) pour la rive droite, Cologny (Jean
Murith) et Thônex (Isabel Rochat) pour la partie Arve-Lac de la rive
gauche, Onex (Laurent Nicole) et Fernand Savigny (Perly-C ertoux) pour la
partie Arve-Rhône.
Pour le président de la fondation, Jean-Pierre Carera, "il n'y a rien de
pénal dans cette affaire, l'argent a seulement transité par la FSG pour
régler ses dettes, tout s'est fait au grand jour, personne (...) n'a triché
pour détourner de l'argent" ("20minutes.ch" du 20 avril). Une argumentation
qu'il vaut la peine de reprendre point par point :
- "Il n'y a rien de pénal dans cette affaire"... sauf que pour pouvoir
ponctionner les caisses publiques afin de payer les dettes de la fondation
privée, il a fallu contourner, voire violer, des statuts (ceux du fonds
d'équipement communal) ayant force de loi;
- "l'argent a seulement transité par la FSG" (Fondation du stade) "pour
régler ses dettes" : mais recevoir de l'argent qu'on n'était pas destiné à
recevoir, que ce soit pour régler ses dettes ou pour tout autre usage,
c'est toujours bénéficier d'un cadeau, que cet argent ne fasse que
transiter vers le créancier ou qu'il reste dans les caisses. La question
est de savoir si la fondation privée du stade était en droit d'attendre cet
argent des caisses publiques (le fonds d'équipement communal), pour payer
sa dette (privée) à l'égard d'un créancier privé. La réponse est non;
- "tout s'est fait au grand jour" ; rien ne s'est fait au grand jour, tout
s'est fait dans l'opacité, et il a fallu la maladresse d'un communiqué de
la Fondation du stade annonçant qu'elle avait payé sa dette pour qu'on
finisse par apprendre comment elle s'était procuré les moyens de la payer.
Et à ce jour, on n'a pas encore obgtenu les documents attestant des
procédures suivies pour soutirer onze millions au fonds d'équipement communal.
- "personne n'a triché pour détourner de l'argent" : les fonds du FEC sont
destinés aux équipements publics (en mains publics), aux investissements
publics et aux dettes liées à ces équipements et ces investissements; la
fondation du stade est une fondation privée, son créancier est une
entreprise privée, et sa dette est antérieure aux dispositions légales
permettant d'utiliser le fonds d'équipement communal pour autre chose que
des équipements strictement communaux. Bref, on a bien triché, et on a bien
détourné de l'argent de sa destination légale.

Quant au Conseiller d'Etat Muller, il estime que "ce qui aurait été
déloyal, c'est de ne pas régler les dettes du stade". Le Conseiller d'Etat
Muller a de la loyauté une conception qui rrangerait les dizaines de
milliers de débiteurs privés de la République : vous avez des dettes ?
adressez-vous à l'Etat, ou au fonds d'équipement communal ? ils les
régleront pour vous. En puisant dans les fonds publics. Pour régler vos
dettes privées.
C'est exactement ce qu'il a fait dans le cas du stade : la dette privée
d'une fondation privée à l'égard d'une entreprise privée a été réglée par
le fonds d'équipement communal, alimenté par 45 communes, dont 43 n'ont
strictement aucune responsabilité dans le merdier de la Praille.

06 juillet 2007

La Praille, morne plaine

Salué dans l'exaltation par la bonne presse locale et régionale, un
nouveau-né nous est donné : le futur quartier la Praille-Acacias-Vernets
(PAV), "symbole de l'entrée du canton dans le XXIe siècle" selon "La
Tribune", avec des gratte-ciel qui sont autant de "cathédrales de vie"
(Xavier Comtesse, "Le Matin" du 27 mai). On a les calendriers qu'on peut et
les cathédrales qu'on mérite, là où on les mérite. Le futur quartier,
s'exalte-t-on, accueillera 40'000 emplois (le double qu'actuellement), neuf
gratte-ciel autour de l'Etoile et du stade, allant jusqu'à 175 mètres de
hauteur, et 9000 logements (3000 actuellement). Cette "Défense genevoise"
(pour qui connaît la sinistre Défense parisienne, c'est tout un programme)
aurait un densité d'habitants comparable à celle du quartier des
Eaux-Vives, et le Conseiller d'Etat Mark Muller nous promet "un vrai
quartier, avec commerces, lieux d'activités" et tout et tout... Le gros
bébé (prénommé PAV, pour Praille-Acacias-Genève) a été présenté à la presse
enthousiaste (forcément enthousiaste) par ses trois parrains, les
Conseillers d'Etat Cramer, Unger et Muller. Le dernier cité a fort
justement résumé le principal intérêt du projet : "le nouvel eldorado
genevois de l'immobilier". Qui a surtout l'avantage de pouvoir être réalisé
dans une zone industrielle à 85 % en mains publiques. Et déjà sinistrée par
des centres commerciaux et un stade.

02 juillet 2007

La Cour des comptes valide le racket du fonds d'équipement communal


Instituée par un vote populaire l'an dernier, la Cour des comptes est
entrée en fonction le 1er janvier 2007 ; elle siège avec 3 magistrats
titulaires mais comprend des magistrats suppléants. Elle a recruté 13
collaborateurs en contrat de droit privé pour l'accomplissement de sa
mission : effectuer des audits de légalité, de régularité, de gestion des
comptes et des activités des collectivités publiques. Elle veille en fait
au bon emploi des fonds publics.

En six mois, elle a été sollicitée à 13 reprises. Elle a refusé une entrée
en matière, travaille sur 4 à 6 dossiers en ce moment et vient rendre ses
trois premiers rapports. Pour deux d'entre eux, la Cour des comptes estime
que l'opération soumise à l'audit était conforme à la légalité (11 mo du
fonds d'équipement en faveur de la Fondation du Stade de Genève et
fondation de valorisation des actifs de la BCG).

29 juin 2007

La Praille, morne stade

LA PRAILLE, MORNE STADE
Le 14 avril, Servette reçoit Locarno à la Praille : 1743 spectateurs. Le stade est vide à 94 %.
Le 22 avril, Servette reçoit Winterthur à la Praille : 1518 spectateurs. Le stade est vide à 97 %
Le 5 mai, Servette reçoit Baulmes à la Praille : 1457 spectateurs. Le stade est vide à 97 %
Le 12 mai, Servette reçoit La Chaux de Fonds à la Praille : 1636 spectateurs. Le stade est vide à 95 %.
Le 19 mai, Servette reçoit Bellinzona à la Praille : 2010 spectateurs. Le stade est vide à 93 %.

Le 31 mai, un match a opposé à la Praille l'équipe des régies immobilières et l'équipe du Crédit Suiisse. Les régies ont battu la banque 10 à zéro. Un match entre régies et banque, c'est le seul genre de match où les deux équipes peuvent jouer à domicile à la Praille.

26 juin 2007

Y'a pas que le foot dans la vie : A propos des Jeux Olympiques de Pékin

8 Revendications pour Pekin

Le 8 août 2008, les Jeux olympiques s’ouvriront à Pékin. La Charte
olympique prescrit que l’olympisme repose sur « le respect des principes
éthiques fondamentaux universels ». En avril 2001, le représentant du
Comité de candidature de la capitale chinoise aux JO avait affirmé : « En
confiant à Pékin l’organisation des Jeux, vous contribuerez au
développement des droits de l’Homme ».

Les promesses des dirigeants chinois sont à ce jour démenties par les
faits. La répression de toute forme de contestation du pouvoir en place
reste systématique contre les pétitionnaires, les avocats défendant des
causes sensibles, les journalistes et cyber-dissidents, ainsi que les
adeptes du Falungong et d’autres groupes religieux indépendants du pouvoir.
La situation des minorités reste également particulièrement préoccupante,
notamment chez les Ouïghours et les Tibétains. Pourtant, de nombreux signes
témoignent de la vitalité de l’aspiration de la société civile pour plus de
démocratie et pour un État de droit. Les citoyens chinois revendiquent
courageusement leurs droits en dépit des risques qu’ils courent. Les
expressions contestataires sur Internet sont légion.

La période précédant les JO est cruciale pour prendre au mot les autorités
chinoises et attirer l’attention de l’opinion mondiale sur les avancées
nécessaires en Chine dans le domaine des droits de l’Homme. Ce rendez-vous
mondial va attirer sur la Chine l’attention d’un nombre exceptionnel de
médias ; nombreux sont les citoyens chinois qui espèrent que cet événement
provoquera une évolution en faveur des libertés.

Le Collectif Chine JO 2008 a été initié par neuf associations françaises et
internationales, soucieuses de rappeler aux autorités chinoises, qu’en
accueillant les JO, elles se sont engagées à améliorer la situation des
droits de l’Homme. Rejoint par des associations très diverses, le collectif
soumet au gouvernement chinois ces « Huit revendications pour Pékin »
applicables immédiatement. La Chine restituera ainsi tout leur sens aux
valeurs de l’Olympisme « au service du développement harmonieux de l’homme
en vue de promouvoir une société pacifique, soucieuse de préserver la
dignité humaine ».

Plus d’info sur le collectif : http://pekin2008.rsfblog.org/

La campagne "Revendications pour Pékin"

1 - Libérer les personnes emprisonnées depuis les manifestations de Tian An
Men (1989) et tous les prisonniers d’opinions.

2 - Mettre fin au contrôle de l’information, y compris sur internet.

3 - Suspendre les exécutions sur tout le territoire chinois en vue
d’aboutir à l’abolition de la peine de mort.

4 - Supprimer la détention administrative.

5 - Mettre un terme à la pratique systématique de la torture.

6 - Permettre la constitution de syndicats libres et indépendants.

7 - Supprimer l’article 306 du Code Pénal, qui permet la répression des
avocats.

8 - Mettre fin aux expulsions forcées des citoyens de leur logement ou de
leurs terres.

Les membres du collectif:

- Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (ACAT France)
- Agir pour les droits de l’Homme (ADH)
- Amnesty International (AI-France)
- Comité de soutien au peuple tibétain (CSPT)
- Ensemble contre la peine de mort (ECPM)
- Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH)
- Ligue des Droits de l’Homme (LDH)
- Reporters Sans Frontières (RSF)
- Solidarité Chine

8 revendications pour Pékin

1 - Libérer les personnes emprisonnées depuis les manifestations de Tian An
Men (1989) et tous les prisonniers d’opinion

La plupart des prisonniers politiques chinois sont emprisonnés sous des
prétextes divers (tentative de subversion, trahison de secrets d’Etat,
troubles à l’ordre public, diffusion de rumeurs mensongères, etc.) mais non
recensés comme tels. Il est donc difficile d’évaluer leur nombre à l’heure
actuelle. Nous savons toutefois que plusieurs centaines de participants aux
manifestations démocratiques de 1989, condamnés à des peines pouvant aller
jusqu’à vingt ans de réclusion, seront toujours incarcérés au moment des
Jeux Olympiques de 2008. Se comptent également par centaines ou milliers
les individus qui croupissent injustement dans des prisons ou des camps de
rééducation par le travail : avocats, journalistes, internautes, militants
pour la défense des droits civiques, de l’environnement, du droit à
pratiquer la religion de son choix, de parler sa langue lorsque l’on
n’appartient pas à l’ethnie majoritaire Han, etc. Les tensions
s’accroissent entre la population et le gouvernement parce que le discours officiel, qui affirme le respect des droits fondamentaux, est contredit par le maintien d’une répression très dure
vis-à-vis de ceux qui sont perçus comme une menace au pouvoir en place.

2 - Mettre fin au contrôle de l’information, y compris sur Internet

Les médias et Internet sont considérés par le gouvernement chinois comme
l’un des secteurs stratégiques à ne pas abandonner aux "forces hostiles",
régulièrement dénoncées par le président Hu Jintao. Le Département de la
propagande, la sécurité publique et la cyber police, bastions des
conservateurs, sont ainsi chargés de faire appliquer la censure sur des
sujets sensibles, notamment le mouvement démocratique de 1989.

Au moins trente journalistes et cinquante internautes sont actuellement
emprisonnés, certains depuis les années 1980. Le gouvernement bloque des
milliers de sites d’information, dont celui de la BBC. Les programmes en
chinois, tibétain ou ouïghour d’une dizaine de radios internationales sont
brouillés. La loi sanctionne lourdement la divulgation de secrets d’Etat,
la subversion et la diffamation, notions définies de manière très floue et
opportuniste. Bien que les régulations concernant les journalistes
étrangers aient récemment été assouplies, il est toujours impossible pour
les médias internationaux d’employer des journalistes chinois, ou de
voyager librement au Tibet et au Xinjiang.

3 - Suspendre les exécutions sur tout le territoire chinois en vue
d’aboutir à l’abolition de la peine de mort

La Chine est le pays qui exécute le plus grand nombre de personnes chaque
année. Pourtant, les statistiques relatives aux condamnations à mort et aux
exécutions sont classées secret d’Etat, ce qui rend toute évaluation
difficile. Les estimations de certains chercheurs chinois font état de 8
000 à 10 000 exécutions par an. La peine de mort est généralement prononcée
au terme de procès parfaitement inéquitables. Elle est prévue pour un grand
nombre de crimes : 68 chefs d’inculpation, y compris des infractions
non-violentes telle que la corruption. Enfin, depuis le 1er juillet 2006,
l’accord du condamné est demandé pour effectuer un prélèvement d’organes.
Toutefois, un tel consentement est, par définition, inopérant s’agissant
des personnes condamnées à mort compte tenu des mesures coercitives dont
elles risquent de faire l’objet.

4 - Supprimer la détention administrative

La détention administrative (en chinois laojiao : rééducation par le
travail) s’applique à des infractions dont la gravité est insuffisante pour
qu’elles soient punies aux termes du Code pénal.

La durée des peines de « rééducation par le travail » peut aller d’un an à
trois ans, etpeut être prolongée d’un an. Elle est fixée arbitrairement par
la police, sans inculpation, sans procès ni contrôle d’une autorité
judiciaire. La torture et les mauvais traitements sont liés à cette forme
de détention.

Il arrive aussi que des citoyens chinois soient enlevés et maintenus au
secret, pendant des durées illimitées, dans des dépendances de camps
militaires ou dans des centres d’hébergement gérés par la police ou la
sécurité publique. Pendant les JO, le champ d’application de la rééducation
par le travail sera élargi pour assurer la sécurité de Pékin. Le
vagabondage, la mendicité, l’exercice de la profession de taxi sans
licence, les activités commerciales non autorisées, feront partie de ces «
comportements délictueux ».

5 - Mettre un terme à la pratique systématique de la torture

En novembre 2006, Wang Zhenchuan, l’un des sept procureurs adjoints du
parquet suprême de la République populaire a reconnu que « presque chaque
verdict erroné prononcé ces dernières années est la résultante
d’interrogatoires illégaux ». Pour le Rapporteur spécial des Nations unies
: « La torture, bien qu’en déclin, en particulier dans les zones urbaines,
reste une pratique répandue en Chine ». Plusieurs facteurs contribuent à
perpétuer la pratique de la torture, notamment les règles de preuve, qui
incitent à obtenir des aveux sous la torture, la durée excessive de la
garde à vue, l’absence de culture juridique reposant sur la présomption
d’innocence, l’accès limité à un défenseur et l’obligation de clore
l’enquête dans des délais très courts.

Selon les témoignages des victimes, la liste des tortures utilisées est
impressionnante, allant des coups de poing, de matraque électrique, de la
privation de sommeil aux sévices psychologiques, en passant par des
positions très douloureuses, dans lesquelles le prisonnier, suspendu ou
menotté, peut être abandonné seul pendant des heures ou des jours entiers.

6 - Permettre la constitution de syndicats libres et indépendants

La Fédération nationale des syndicats chinois constitue la seule
organisation légale de défense des intérêts des travailleurs. Depuis 1949,
elle ne sert en fait qu’à relayer la politique du gouvernement auprès des
ouvriers et des employés. Depuis 25 ans, les réformes économiques ont
engendré de nouvelles inégalités et conflits sociaux. En l’absence
quasi-totale de liberté d’expression, le mécontentement populaire s’est
traduit par des émeutes, des soulèvements et des grèves. Depuis 1995, ces
protestations s’étendent aussi au monde du travail, dénonçant des
privatisations opaques et responsables de nombreux licenciements. Bien que
préoccupé par la crise sociale, le Parti communiste préfère privilégier la
performance économique du pays pour s’assurer l’intérêt des investisseurs
étrangers, plutôt que de reconnaître aux ouvriers leurs droits les plus
élémentaires. De peur de remettre en cause son pouvoir, il refuse de
consentir à l’indépendance des syndicats dont les représentan!
ts sont toujours désignés par le Parti et non élus par les travailleurs.
Quant aux associations indépendantes qui tentent de pallier les carences
sociales du gouvernement (santé, éducation, environnement), leur
fonctionnement est soumis à l’obtention d’une « unité de tutelle »
officielle et au versement d’une forte caution.

7 - Supprimer l’article 306 du Code pénal, qui permet la répression des
avocats

Pour garantir les droits de la défense et l’indépendance des juges et des
avocats, la séparation des pouvoirs devrait être reconnue. D’une part, les
juges sont nommés et révoqués par la commission Politique et Juridique du
Comité central du Parti communiste. De l’autre, les autorisations
d’exercice pour les avocats sont données par les bureaux administratifs
locaux. La profession d’avocat est actuellement considérée comme l’une des
professions les plus dangereuses en Chine, après celles de policier et de
journaliste. Outre les agressions physiques dont ils font l’objet,
l’article 306 du Code pénal de 1997 fait peser sur eux la menace d’une
accusation de faux témoignage. Si un avocat de la défense veut s’appuyer
sur des témoignages qui contredisent les assertions du procureur, ce
dernier peut se fonder sur cet article du Code pour demander l’arrestation
de l’avocat pour faux témoignage. L’article 306 a entraîné l’emprisonnement
de plus de 500 avocats.

8 - Mettre fin aux expulsions forcées des citoyens de leur logement ou de
leurs terres

A Pékin, la plupart des expulsions forcées est liée à l’organisation des
JO. Ces expulsions ont lieu manu militari et l’insuffisance des
dédommagements est à l’origine de conflits violents, durement réprimés. Les
expulsions ont lieu également à la campagne pour faire place non seulement
à des projets immobiliers mais aussi à des industries souvent polluantes.
Ceux qui demandent justice pour les victimes d’expulsion font l’objet de
poursuites, de harcèlement et d’incarcération.