01 novembre 2007

Pompe à fric

On le sait, les promoteurs de l'Euro2008, et leurs commis politiques, ont largement évoqué les mirifiques avantages ("retombées") économiques de la chose pour les pays et les villes hôtes, tous les grands événements sportifs étant supposés être largement bénéficiaires. Mais bénéficiaires à court terme, et quand on ne tient pas compte des coûts d'infrastructure, des effets de substitutions (touristes évitant les lieux où se déroulent les manifestations sportives, supporters restreignant leurs dépenses de visiteurs pour amortir le coût d'un billet), de la charge financière des nuisances liées aux manifestations et aux infrastructures, des éventuelles désordres liés au hooliganisme...
On se rappellera utilement que trente ans après les jeux olympiques de Montréal (1976), les habitants de la ville payent encore la dette (1,5 milliard d'euros) laissée par les infrastructures des jeux, et que quinze ans après les jeux olympiques d'Albertville (1992), les équipements olympiques sont sous-utilisés.
On se rappellera surtout que l'essentiel de l'impact économique positif du sport (pour ne rien dire de son impact social positif) vient de sa pratique en amateur. En France, celles-ci génèrent un chiffre d'affaire de plus de 25 milliards d'euros, alors que le sport business en génère sept fois moins (3,3 milliards) ("Le Monde" du 4 septembre).

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