19 février 2013

Fonds de tiroir

La grosse pétuffe genevoise de l'Euro 2008 (le ballon de foot géant que des taborniaux avaient eu l'idée de faire flotter au dessus du jet-d'eau) finit son destin en sacs à main après avoir été léguée à une artisane de Corsier. Nous on voulait la crever, cette baudruche, mais elle s'est dégonflée toute seule. Et on en revoit donc des bouts sur les étals d'un marché de Corsier. Alors on prévient nos copines: la première qu'on voit avec un truc pareil, on lui cause plus... y'a quand même des limites au mauvais goût...

Les promoteurs de la candidature des Grisons à l'organisation des Jeux Olympiques d'hiver 2022 ont réduit vendredi dernier de 38 millions le budget des Jeux (s'ils se font aux Grisons, une votation populaire en décidant le 3 mars). C'est bien, mais le budget est toujours astronomique : près de 2,5 milliards de francs. Et plus de 250 millions de déficit, malgré un milliard espéré de la Confédération. Encore heureux que celle-ci ne veuille pas aller au-delà, mais  ce milliard c'est déjà dix-sept fois de plus que ce qu'elle était prête à verser au Valais pour les JO 2006, dont le budget n'était inférieur « que » de moitié à ceux des Grisons. La Commission des finances du Conseil National recommande de ne pas approuver la contribution fédérale d'un milliard tant que des réponses n'auront pas été apportées aux questions soulevées, notamment s'agissant du coût de la sécurité, des transports et de la logistique. Et elle insiste : ça sera un milliard, et pas un pfennig de plus. Et si le trou est plus profond que d'un milliard ? Les Grisons se démerderont. Qui ça, aux Grisons ? Les communes organisatrices ? Elles n'en ont pas les moyens. Le canton ? Il ne boucle déja son budget que grâce à l'aide des autres cantons. Alors qui ? L'Emir du Qatar, peut-être ? Bon, bref, si les JO d'hiver sont organisés en Suisse, ils coûteront un milliard aux caisses fédérales, plus ce qu'ils coûteront aux caisses cantonales et municipales grisonnes. C'est marrant : on nous répète ad nauseam que c'est le temps des économies, qu'il ne faut pas gaspiller l'argent public... et puis voilà, une fête à neuneu sportive est projetée et les caisses s'ouvrent comme par miracle, et un milliard de francs en sort tout frétillant. C'est beau, la magie du sport-pognon.