La grosse pétuffe genevoise de l'Euro 2008 (le ballon de foot géant
que des taborniaux avaient eu l'idée de faire flotter au dessus du
jet-d'eau) finit son destin en sacs à main après avoir été léguée à
une artisane de Corsier. Nous on voulait la crever, cette baudruche,
mais elle s'est dégonflée toute seule. Et on en revoit donc des
bouts sur les étals d'un marché de Corsier. Alors on prévient nos
copines: la première qu'on voit avec un truc pareil, on lui cause
plus... y'a quand même des limites au mauvais goût...
Les promoteurs de la candidature des Grisons à l'organisation des
Jeux Olympiques d'hiver 2022 ont réduit vendredi dernier de 38
millions le budget des Jeux (s'ils se font aux Grisons, une votation
populaire en décidant le 3 mars). C'est bien, mais le budget est
toujours astronomique : près de 2,5 milliards de francs. Et plus de
250 millions de déficit, malgré un milliard espéré de la
Confédération. Encore heureux que celle-ci ne veuille pas aller
au-delà, mais ce milliard c'est déjà dix-sept fois de plus que ce
qu'elle était prête à verser au Valais pour les JO 2006, dont le
budget n'était inférieur « que » de moitié à ceux des Grisons. La
Commission des finances du Conseil National recommande de ne pas
approuver la contribution fédérale d'un milliard tant que des
réponses n'auront pas été apportées aux questions soulevées,
notamment s'agissant du coût de la sécurité, des transports et de la
logistique. Et elle insiste : ça sera un milliard, et pas un pfennig
de plus. Et si le trou est plus profond que d'un milliard ? Les
Grisons se démerderont. Qui ça, aux Grisons ? Les communes
organisatrices ? Elles n'en ont pas les moyens. Le canton ? Il ne
boucle déja son budget que grâce à l'aide des autres cantons. Alors
qui ? L'Emir du Qatar, peut-être ? Bon, bref, si les JO d'hiver sont
organisés en Suisse, ils coûteront un milliard aux caisses
fédérales, plus ce qu'ils coûteront aux caisses cantonales et
municipales grisonnes. C'est marrant : on nous répète ad nauseam que
c'est le temps des économies, qu'il ne faut pas gaspiller l'argent
public... et puis voilà, une fête à neuneu sportive est projetée et
les caisses s'ouvrent comme par miracle, et un milliard de francs en
sort tout frétillant. C'est beau, la magie du sport-pognon.
19 février 2013
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