26 mars 2013

Brèves

Encore une révélation bouleversifiante : le monde du sport est pourri. On nous en dira tant... Une enquête d'Europol (l'Interpol européen) a révélé une énorme affaire de matches truqués par un réseau asiatiique : 380 rencontres entre 2008 et 2011 sont concernées, dont 41 en Suisse (où en 2009, on avait déjà repéré 26 matches truqués, dont un Bâle-Sofia gagné par Bâle), et on a eu de gros doutes en 2011 sur un match Lugano-Servette gagné les doigts dans le nez par Servette.... Dans la dernière enquête d'Europol, 425 arbitres, joueurs et dirigeants de clubs sont impliqués. Les enveloppes distribuées pour perdre les marches pouvaient aller jusqu'à 100'000 euros.  Pour un bénéfice somme toute assez modeste : 8 millions d'euros... Un mois de salaire d'un top manager, quoi... Conclusion de l'éditorialiste de la « Tribune de Genève » de mardi dernier : il faut « ouvrir les yeux » et admettre que «le milieu du sport n'est pas plus puritain que notre société dans son ensemble ». Sans blaaagues... même depuis que le pognon islamiste du Qatar s'y déverse en plus de celui de toutes les multinationales possibles et imaginables ? C'est à désespérer des vraies valeurs...

Que faire d'un stade que la Fondation qui le gère qualifie elle-même d'enceinte « le plus souvent vide et tristement silencieuse » ? S'agissant du Stade de Genève, à la Praille, c'est la question qui se pose (et que nous posons) depuis sa construction (à laquelle, rappelons-le au passage, nous étions opposés). Une réponse est suggérée ces jours par des élus français de la région genevoise : une équipe française, Evian-Thonon-Gaillard (ETG), qui joue (encore) en division d'élite, et qui n'a, elle, pas de stade digne de ce nom, demande à la coupole du foot européen (l'UEFA) et à son président, Michel Platini, d'être autorisée à jouer à la Praille. Ce que l'UEFA avait refusé en 2010. Mais il paraît que depuis la proclamation de l'existence de la «Grande Genève», ETG peut se sentir chez elle à Genève. On a donc une équipe sans stade et un stade sans public, qui voudraient convoler. Une jolie histoire. Mais qui sent, comme toute l''histoire du Stade de Genève, l'eau de boudin. Parce qu'enfin, la question qui se pose toujours, et à laquelle personne n'a jamais été foutu de répondre, est : « plutôt que construire un équipement lourd et coûteux sans savoir si on en a l'utilité, et se demander une fois qu'il est construit à quoi on va bien pouvoir l'utiliser et comment le remplir, est-ce qu'il n'aurait pas été plus intelligent de se demander avant de le construire si on en avait besoin ? ». Question à laquelle on ajoutera : « la fonction de la "Grande Genève" est-elle de trouver une utilité aux machins dont Genève ne sait pas quoi faire ? »... Oui, on sait, des fois, on pose des questions bêtes.

Le public du club de foot sans stade n'ira pas remplir le stade du club de foot sans public : la coupole du foot européen, l'UEFA, a refusé l'idée du club français d'Evian-Thonon-Gaillard de pouvoir jouer dans le grand et vide stade de Genève : les statuts de l'UEFA ne permettent pas de franchir comme ça une frontière pour aller jouer à la baballe. Et c'est même pas le MCG qui les a rédigés, ces statuts.

Donc, il n'y aura pas de jeuzolympiques d'hiver et divers dans les Grisons : le peuple votant n'en veut pas, à 52,7 % de majorité. Les stations huppées de Saint Moritz et de Davos ont eu beau dire « ya  » (ou « yes », vu que ça fait des lustres qu'on n'y cause plus romanche) au projet de JO d'hiver, le reste du canton les a renvoyées à leurs rêves de grandeur. Le parlement fédéral n'aura par conséquent plus à se prononcer sur la garantie de déficit d'un milliard que Ueli der Soldat mué en commis du CIO lui proposait. A la radio, ce matin, on s'interrogera : « La Suisse est-elle condamnée à voir petit ? »... parce qu'organiser des JO, c'est voir grand? ne serait-ce pas plutôt voir gros ? Faudrait voir à pas confondre la grandeur et l'obésité...