Encore une révélation bouleversifiante : le monde du sport est
pourri. On nous en dira tant... Une enquête d'Europol (l'Interpol
européen) a révélé une énorme affaire de matches truqués par un
réseau asiatiique : 380 rencontres entre 2008 et 2011 sont
concernées, dont 41 en Suisse (où en 2009, on avait déjà repéré 26
matches truqués, dont un Bâle-Sofia gagné par Bâle), et on a eu de
gros doutes en 2011 sur un match Lugano-Servette gagné les doigts
dans le nez par Servette.... Dans la dernière enquête d'Europol, 425
arbitres, joueurs et dirigeants de clubs sont impliqués. Les
enveloppes distribuées pour perdre les marches pouvaient aller
jusqu'à 100'000 euros. Pour un bénéfice somme toute assez modeste :
8 millions d'euros... Un mois de salaire d'un top manager, quoi...
Conclusion de l'éditorialiste de la « Tribune de Genève » de mardi
dernier : il faut « ouvrir les yeux » et admettre que «le milieu du
sport n'est pas plus puritain que notre société dans son ensemble ».
Sans blaaagues... même depuis que le pognon islamiste du Qatar s'y
déverse en plus de celui de toutes les multinationales possibles et
imaginables ? C'est à désespérer des vraies valeurs...
Que faire d'un stade que la Fondation qui le gère qualifie elle-même
d'enceinte « le plus souvent vide et tristement silencieuse » ?
S'agissant du Stade de Genève, à la Praille, c'est la question qui
se pose (et que nous posons) depuis sa construction (à laquelle,
rappelons-le au passage, nous étions opposés). Une réponse est
suggérée ces jours par des élus français de la région genevoise :
une équipe française, Evian-Thonon-Gaillard (ETG), qui joue (encore)
en division d'élite, et qui n'a, elle, pas de stade digne de ce nom,
demande à la coupole du foot européen (l'UEFA) et à son président,
Michel Platini, d'être autorisée à jouer à la Praille. Ce que l'UEFA
avait refusé en 2010. Mais il paraît que depuis la proclamation de
l'existence de la «Grande Genève», ETG peut se sentir chez elle à
Genève. On a donc une équipe sans stade et un stade sans public, qui
voudraient convoler. Une jolie histoire. Mais qui sent, comme toute
l''histoire du Stade de Genève, l'eau de boudin. Parce qu'enfin, la
question qui se pose toujours, et à laquelle personne n'a jamais été
foutu de répondre, est : « plutôt que construire un équipement lourd
et coûteux sans savoir si on en a l'utilité, et se demander une fois
qu'il est construit à quoi on va bien pouvoir l'utiliser et comment
le remplir, est-ce qu'il n'aurait pas été plus intelligent de se
demander avant de le construire si on en avait besoin ? ». Question
à laquelle on ajoutera : « la fonction de la "Grande Genève"
est-elle de trouver une utilité aux machins dont Genève ne sait pas
quoi faire ? »... Oui, on sait, des fois, on pose des questions
bêtes.
Le public du club de foot sans stade n'ira pas remplir le stade du
club de foot sans public : la coupole du foot européen, l'UEFA, a
refusé l'idée du club français d'Evian-Thonon-Gaillard de pouvoir
jouer dans le grand et vide stade de Genève : les statuts de l'UEFA
ne permettent pas de franchir comme ça une frontière pour aller
jouer à la baballe. Et c'est même pas le MCG qui les a rédigés, ces
statuts.
Donc, il n'y aura pas de jeuzolympiques d'hiver et divers dans les
Grisons : le peuple votant n'en veut pas, à 52,7 % de majorité. Les
stations huppées de Saint Moritz et de Davos ont eu beau dire « ya
» (ou « yes », vu que ça fait des lustres qu'on n'y cause plus
romanche) au projet de JO d'hiver, le reste du canton les a
renvoyées à leurs rêves de grandeur. Le parlement fédéral n'aura par
conséquent plus à se prononcer sur la garantie de déficit d'un
milliard que Ueli der Soldat mué en commis du CIO lui proposait. A
la radio, ce matin, on s'interrogera : « La Suisse est-elle
condamnée à voir petit ? »... parce qu'organiser des JO, c'est voir
grand? ne serait-ce pas plutôt voir gros ? Faudrait voir à pas
confondre la grandeur et l'obésité...
26 mars 2013
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