13 juin 2008

Marche turque

Que nos camarades kurdes, arméniens ou grecs nous pardonnent, mais il convient de remercier l'équipe de foot turque d'avoir contribué à nous faire économiser des jours supplémentaires de chauvinisme crétinisant, de drapeaux suisses aux fenêtres, sur les bagnoles, les écharpes, les cravates, les T-shirt, les chapeaux… Et notre plaisir est redoublé lorsque nous lisons et entendons les commentaires sanglotants des media qui nous sommaient depuis des semaines de participer à la " grande fête du foot "…

09 juin 2008

PROTESTONS CONTRE L'OUVERTURE DES MAGASINS LE SOIR ET LE WEEK-END PENDANT L'EUROFOOT

PROTESTONS CONTRE L'OUVERTURE DES MAGASINS LE SOIR ET LE WEEK-END PENDANT L'EUROFOOT

Rassemblement
DIMANCHE 15 JUIN, 11 heures, place des 22-Cantons

07 juin 2008

Main basse sur la ville privatisée

Les matches de l'Eurofoot se joueront dans des villes " hôtes " de Suisse et d'Autriche que leurs autorités, les autorités de leurs cantons et provinces et les autorités de leurs deux pays ont littéralement " louées ", à défaut sans doute de pouvoir les vendre, à l'UEFA, à ses sponsors, et aux " mandataires " plus ou moins prébendiers choisis pour " animer " les villes hôtes (et toutes les autres, grâce par exemple aux " UBS Arena " ayant métastasé dans toutes les principales villes de Suisse). Mais cette privatisation de l'espace public est particulière : alors qu'habituellement, on privatise pour en retirer de l'argent, pour l'Eurofoot ce sont les collectivités publiques qui ont ont payé pour l'être. Et payé cher. Le brave comte de Sacher-Masoch n'a pas fait à Genève des émules que chez les banquiers privés : chez les responsables politiques aussi. Mais eux survivront.

Hôte-toi de là que j'y mette mon sponsor
Ce que rend visible l'Eurofoot à Genève (puisque nous y sommes), c'est la perfection d'un processus à l'œuvre depuis l'avènement du " sport-pognon " : ce règne du marketing, du petit et du gros commerce de tout ce qui peut se commercer (légalement ou non), aboutit logiquement à la privatisation de tous les espaces publics disponibles jusqu'à la ville elle-même, devenue marchandise. Dans les espaces publics gardés par des polices privées après avoir été vendus aux organisateurs des jeux du cirque et à leurs sponsors, on ne choisit pas la bière que l'on boit, on ne porte pas un vêtement à l'effigie d'une marque concurrente de celle du sponsor. Et pour que cette privatisation se fasse, se maintienne et puisse se répéter, pour que la ville puisse être vendue, il faut lui donner l'image que l'acheteur souhaite : on la purgera donc de ses mendiants, de ses marginaux, de ses dealers, de ses lieux culturels alternatifs. Ainsi se dessine des modèles de villes, d'habitants, d'activités. Le modèle de la ville, c'est Disneyland. Le modèle d'habitant, c'est le consommateur ne cherchant pas à consommer autre chose que ce qu'on lui offre. Le modèle d'activité, c'est le centre commercial. Et tout cela se fait avec au minimum l'accord, et souvent la participation active et revendicatrice, des autorités élues. " L'ambition souvent fait accepter les fonctions les plus basses : c'est ainsi qu'on grimpe dans la même posture que l'on rampe" disait Jonathan Swift. Rien n'a changé -sinon que l'on ne grimpe plus que dans les loges VIP, dans la même posture que l'on rampe devant l'UEFA.

04 juin 2008

Prébendes

Frédéric Hohl est député (radical) au Grand Conseil. Frédéric Hohl est mandataire du canton pour l'organisation des à-côtés de l'Eurofoot, en plus d'être producteur de la Revue genevoise, ancien président des Fêtes de Genève, ancien directeur d'exploitation d'Expo02. Frédéric Hohl est patron de la société NEPSA, qui a conclu avec le canton, dont Frédéric Hohl est législateur, un contrat assurant à la société de Frédéric Hohl, la moitié des bénéfices éventuels tirés de la "Fan Zone" de Plainpalais, de celle du Bout-du-Monde, du "Fan club 08"... Mais Frédéric Hohl a sous-traité une partie de son mandat à d'autres mandataires, qui se trouvent être des sociétés logées à la même adresse que la sienne, et/ou appartenant à des amis ou des collaborateurs : la société Skynight de Christian Kupferschmid s'occupe de la technique, la société DPO (de Christian Kupferschmid aussi,) de la sécurité, la société APSA de Patrick Abegg (co-administrateur avec Hohl et Kupferschmid de CPF Genève Organisation, qui détient la moitié de DPO) de la restauration, GL Events des tentes et pavillons ... Ce petit montage lui permet de court-circuiter l'accord passé avec le canton : par la facturation de prestations fournies par ses sociétés proches de sa propre société, il réduit comptablement ses bébéfices, et dont la part qu'il doit en reverser à l'Etat, tout en encaissant les subventions de l'Etat (votées par le Grand Conseil dont il est membre) et en bénéficiant de la gratuité de services cantonaux et municipaux. Hohl a reçu 1,67 million de francs de subventions diverses, dont 800'000 francs de l'Etat. La plaine de Plainpalais lui a été mise gratuitement à disposition par la Ville, qui se chargera de la Voirie, l'Etat assurant la sécurité et les transports, et payant le gravier répandu sur la plaine. Mais les 40 emplacements loués à des restaurateurs et entreprises diverses l'ont été par Hohl, et à son profit, à raison d'au moins 36'000 francs l'emplacement. La société APSA aura l'exclusivité de la vente des bières (5 francs la petite cannette), dont les bénéfices ne reviendront à l'Etat qu'à raison de 15 %, au lieu de 50 % que Hohl aurait du reverser si sa société n'avait pas sous-.traité le marché. Frédéric Hohl se défend : les accusations portées contre lui relèvent de la "cabale politique". Même si tel était le cas, à qui la faute ? Quand on accumule les casquettes, faut pas s'étonner d'avoir la migraine. En tant que député, Hohl aurait du avoir l'élégance de ne même pas prendre part au concours lancé par le canton pour l'organisation des "animations extra-sportives" de l'Eurofoot.
Il est vrai que parler d'élégance à propos de l'Eurofoot est à peu près aussi pertinent qu'évoquer les droits humains à propos des JO de Pekin.