30 décembre 2013

Stade de la Praille : on débranche ou on s'acharne ? Exit ou les soins intensifs ?

Dans ses dernières heures de Conseiller d'Etat, Charles Beer a allumé un pétard : le Stade (de la Praille) doit être «rénové ou rasé» (ou vendu), et si on choisit de le rénover, le canton doit cracher (une fois de plus) au bassinet. Cela fait onze ans que ce stade a été inauguré, et onze ans que les collectivités publiques balancent des millions dans ce trou financier, sans jamais, évidemment, parvenir à le combler, puisqu'il est impossible qu'un stade de 30'000 places dans un canton de 500'000 habitants puisse couvrir ses coûts de fonctionnement, d'entretien, et à plus forte raison de rénovation.  Aujourd'hui, pour cet équipement surdimensionné, pas terminé et mal entretenu, pour ce grand malade, inguérissable, on devrait faire appel à qui ? à Exit, enfin, ou aux soins intensifs, une fois de plus ? 
On débranche, ou on s'acharne ?


Du destin des mammouths et du prix de leur fourrage

Selon un audit de l'Académie internationale des sciences et techniques du sport (voui, ça existe...) de Lausanne, se basant sur une étude comandée par la Fondation du Stade de Genève (qui prêche pour sa paroisse) et des propositions émises par le Servette FC (qui prêche pour la sienne, et avait commencé par réclamer carrément 25 millions) et son cabinet d'architecte (qui voit venir un mandat), il faudrait 5,6 millions de francs pour remettre en état (minimum) le stade de la Praille, et 1,1 million par an (pendant combien de temps ? cinquante ans ?) pour l'entretenir. On les croit sur parole. On ne doute pas de leur objectivité. Non, non, non. Et on en vient tout de suite à la question : qui va payer ? Réponse du Conseiller d'Etat (sortant depuis quelques heures) Charles Beer : le canton. Ou alors, le stade, on le démolit. Ou on le vend. On s'en débarrasse d'une façon ou d'une autre, quoi. Et là, on est d'accord. Parce pour le reste...

Prenant connaissance des propositions de Charles Beer (5,6 millions pour des travaux urgents, 1,1 million par an pour l'entretien), nous nous sommes souvenus de ce film américain des années '80, « un jour sans fin », dont le héros ne cesse de revivre la même journée, du réveil au coucher, sans jamais pouvoir rien en changer. Depuis que le stade a été inauguré, ses gestionnaires et leurs relais politiques nous chantent la même chanson : « ce stade existe, il faut l'assumer ». Oui, ce stade existe, mais jamais les Genevois ne l'ont voulu -il existe parce qu'on le leur a imposé. Pourquoi devraient-ils le payer pendant cinquante ans ? La proposition de Charles Beer satisfait le président de la Fondation du stade (qui n'a pas les moyens d'entretenir le stade, ni de le rénover) et le président du FC Servette (qui exploite l'enceinte, sans arriver à payer son loyer). « ça couvre les travaux urgents », explique Hugh Quennec : refaire la pelouse, installer un chauffage antigel, changer les portes d'entrée et les tourniquets, rénover le système d'éclairage, adapter la « zone VIP » et le système d'affichage publicitaires. Pour l'essentiel, des exigences de la Swiss Football League pour que le Servette puisse jouer en Super League (tout ça à prononcer en anglozurichois) à partir de la saison 2014-2015. Mais c'est quoi, cette Swiss Football League qui pose des exigences à satisfaire par des collectivités publiques ? Une instance officielle ? Un tribunal ? Une administration publique ? Rien de tout cela : une association privée. Qui n'a aucun droit, aucune compétence, aucun pouvoir sur un canton ou une commune, sinon ceux que la complaisance de ces collectivités manifestent à l'égard des coupoles du sport professionnel, de ses associations, ligues, fédérations, comités... et sponsors.
Et la Tribune de Genève de brandir comme argument une comparaison absurde entre le coût de la rénovation du stade et ceux, par exemple, de la rénovation du Grand Théâtre ou du Musée d'Art et d'Histoire, ou du Cycle d'Orientation du Renard, comme si un institution qui produit de la culture, de l'éducation ou quelque contenu que ce soit, et qui, dans le cas du Grand Théâtre, emploie 300 personnes pour emplir sa salle à 80 % de ses capacités, en moyenne annuelle et tous spectacles et concerts confondus, pouvait être comparée à un lieu dont 80 % des places restent inoccupées, qui n'emploie personne et ne produit rien lui-même...

Cela fait onze ans que le mammouth de la Praille barrit pour son fourrage, et onze ans que le canton, la Ville de Genève, la Ville de Lancy, se renvoient le ballot pour savoir qui va payer la nourriture du monstre. Sur lequel, notons-le (une fois de plus) au passage le bon peuple des citoyens contribuables n'a jamais pu se prononcer -sauf une fois, et seulement en Ville, lorsqu'il a refusé à trois contre un d'accorder un prêt (à fonds perdus) à la Fondation du Mammouth. Alors on en est désolés pour les amis des paléobestiaux, mais le destin de ce mammouth comme de tous ses congénères est de finir gelé dans le permafrost, pas d'être enfourragé ad vitam aeternam par les collectivités publiques : c'est soixante ans, la durée de vie d'un stade comme celui de la Praille. On en a tiré onze. En reste cinquante. C'est long, un demi-siècle, à passer à pomper dans les caisses cantonale et municipales pour entretenir la fiction de l'utilité de l'animal.

« Qu'on dise clairement, une fois pour routes, qu'on ne veut plus du Stade, et à ce moment-là, vendons-le ou rasons-le », résume Charles Beer, pour qui sa proposition de faire payer le canton n'a précisément comme alternative que la vente ou la démolition du stade. Chiche ? On démolit ? On vend ?  Pour une fois qu'on prône une privatisation, la droite ne va tout de même pas nous le reprocher... Après tout, ce stade, c'est surtout elle qui en voulait, quitte à laisser des élus de gauche se débrouiller avec... Il est vrai qu'elle ne propose de privatiser que ce qui est rentable, pas ce qui ne rapporte que des emmerdements.
« Socialiser les pertes, privatiser les bénéfices » ?  Et si, pour une fois, on inversait le prédicat ?

19 décembre 2013

A propos des grand'messes sportives

Panem, circenses et pecunia

Des stades surdimentionnés construits en des temps records et à des coûts maximaux, des aéroports qui ne seront utiles que le temps des jeux du cirque, les droits des travailleurs et des habitants écrasés sous les pelleteuses et noyés dans le béton, la répression policière, le matraquage propagandiste : c'est la réalité de l'organisation des grand'messes « sportives » qui vont se dérouler ces prochains mois, des Jeux Olympiques d'hiver de Sotchi au Mondial de foot brésilien. Il paraît que la France entière était, ou devrait être (en tout cas a-t-elle été sommée de l'être) après que son équipe de foot ait gagné son ticket pour le festival mondial de balle au pied qui se tiendra au Brésil. Il paraît qu'il devrait en être de même pour la Suisse. Il paraît surtout qu'il serait inconvenant de s'interroger, comme le fait un ouvrage qui vient de sortir*, et comme le fera un débat qui se tiendra autour de cet ouvrage**, sur ce qui « se cache derrière l'organisation des grands événements sportifs», qui y gagne, et qui en fait les frais... Donc, forcément, antisportifs primaires comme on est, puisqu'il ne faut pas s'interroger, on s'interroge...

* « La Coupe est pleine », CETIM, Genève, 2013 (on peut le commander au CETIM www.cetim.ch


Soudain, l'été dernier...

Soudain, l'été dernier, dans toutes les villes du Brésil, des centaines de milliers de personnes (au total, dans toutes les manifs, des millions de personnes) descendaient dans la rue pour clamer leur indignation face à la comparaison des moyens gigantesques consacrés par les pouvoirs publics à l'organisation et aux infrastructures de la Coupe du Monde de foot, avec les moyens dérisoires dont disposent les services publics les plus essentiels, et la situation calamiteuse des écoles, du logement et des structures sanitaires du pays. A Sotchi, où vont se dérouler dans deux mois les Jeux Olympiques d'hover, il est vrai qu'on n'a pas eu connaissance de manifestations comparables -le régime de Poutine ayant il est vrai une conception plus... disons plus restreinte des libertés politiques que le régime du Parti des Tracvailleurs brésilien...
Mais au Brésil comme en Russie, pour le Mondial de foot comme pour les JO d'hiver, on vide les caisses publiques pour complaire aux coupoles du sport-business, le FIFA et le CIO, deux associations dont les décisions, les statuts et les intérêts prennent subitement force de lois et de constitutions nationales.

Au nom du « sport », au  Brésil comme en Russie, comme en Chine hier, le rouleau compresseur passe sur les sites des compétitions sportives, et les quartiers populaires des villes-hôtes : destructions d'immeubles, voire de quartiers entiers, expulsions d'habitants, expropriations arbitraires, opérations foncières spéculatives arasent l'habitat pour les jeux du cirque. Quant aux infrastructures, elles sont édifiées par des travailleurs sous payés, soumis à des cadences infernales. Le tout sur fond de corruption galopante. Et finalement, ce sont des zones de non-droit qui sont constituées pendant toute la période des compétitions, où les lois du pays ne s'appliquent pas, mais où règnent les volontés de la FIFA, du CIO et des sponsors. Quant à ce qui se passe une fois les compétitions terminées : les villes se retrouvent avec des équipements totalement surdimensionnés et des dettes colossales.
A Genève d'ailleurs, et toutes proportions gardées, on ne fait guère mieux : combien de dizaines de millions de francs les collectivités publiques genevoises, qui crient famine et à qui la droite veut imposer des régimes minceurs et des réductions de prestations, ont-elles balancés dans le trou financier du Stade de la Praille ? Et combien de dizaines de millions de francs les partisans du resserrement des budgets publics attendent de ces mêmes budgets (y compris de celui de la Ville de Genève, qu'ils attaquent à la hache) pour financer une nouvelle patinoire ?

Les gouvernements des pays-hôtes sont totalement complices de cette situation ravageuse. Mais pas seulement eux : nos gouvernements aussi, d'autant, s'agissant de la Suisse, que les faîtières du sport professionnel, à commencer par le Comité International Olympique, coulent des jours fiscalement et politiquement heureux sur les rivages de nos lacs. Et puis, en deça des gouvernants, il y a les gouvernés : l'entreprise de production de profits délirants à partir des grandes manifestations sportives se double d'une opération,  plus réussie encore, de crétinisation de masse -il ne sera besoin, pour le vérifier, que de contempler la régression collective des foules lors du Mondial de foot : du darwinisme à l'envers, le retour au chaînon manquant...

Quant à la vieille antienne du « sport école de fraternité et de respect », de grâce, qu'on cesse de nous la réchauffer à chaques jeux du stade... à la fin du match qualifiant leur pays pour le Mondial, joueurs et supporters croates ont entonné des chants oustachis c'est-à-dire, pour être clair : des chants fascistes.... « Les Dieux du Stade » de Leni Riefenstahl, il est vrai, est un film nazi...

27 octobre 2013

Fonds de tiroir

Ouverte en 1958, la patinoire genevoise des Vernets est à bout de souffle. Depuis six ans, les collectivités publiques (la Ville de Genève, essentiellement) ont consacré plus de vingt  millions à la maintenir à peu près en état (son dernier lifting a coûté 7,5 millions), mais elle ne remplit plus les exigences catégoriques de la Ligue Nationale de hockey, qui exige (de quel droit, au juste) que ces exigences soient respectés d'ici à la saison 2015-2016 : l'éclairage et l'affichage doivent être remplacés, la salle des media déplacée, les bancs de pénalités et les vestiaires agrandis... il faudrait mettre 15 à 20 millions pour satisfaire ces exigences. Ou 30 millions pour construire une nouvelle patinoire. Qui va les mettre, ces millions ? Le club résident, le Servette Hockey Club, ne veut évidemment pas payer. Et s'adresse aux collectivités publiques. Sur lesquelles attendent les « partenaires privés ». Le canton, lui renvoie tout financement à 2018, la Ville de Lancy n'a pas les moyens de payer, la Ville de Genève a déjà payé (et le projet de nouvelle patinoire n'est pas implanté en Ville...). Voila. Les mendiants du sport font la manche pendant que les collectivités publiques rabotent tous leurs budgets, et on se dit qu'on est assez bien partis pour être témoinf d'un «feuilleton patinoire» ressemblant comme deux cristaux de glace au feuilleton du Stade de Genève...

On se sert un grand verre de Champagne pour saluer le refus par les Zurichois (de la Ville), même à une courte majorité, du projet de nouveau stade de foot de 19'000 places, pour 216 millions, à l'emplacement du défunt stade du Hardturm. Y'a des votes, comme ça, qui vous consolent de la victoire des saucisses à Lüscher... et vous inspirent pour le sort à réserver à l'étron de la Praille.

Bonne question du «  Temps » de samedi  : «Combien de morts sont-ils acceptables pour assurer le plein succès d'une Coupe du monde de football ? »... à Qatar, où doit avoir lieu en 2022 la Coupe du Monde de football, on fait travailler dur les ouvriers, par des températures jusqu'à 50°, sur les chantiers des infrastructures nécessaires à la fête à neuneu. On les fait même travailler si dur, les ouvriers (immigrants, les ouvriers : pas fous, les qataris ne font pas ce genre de boulots...), qu'il en meure un à deux par jour. Rien qu'en juillet, 32 ouvriers népalais sont morts, 119 depuis le début de l'année -les Népalais forment l'un des gros contingents des travailleurs immigrants exploités (salaires de misères, conditions d'hygiène scandaleuses, absence de droits syndicaux et même de droit du travail...) pour le Mondial de foot). Avec 80 Indiens, morts aussi depuis le début de l'année, plus de 200 ouvriers d'autres pays. A raison d'un à deux ouvriers morts par jour jusqu'en 2022, on en sera à 4000  le jour du premier match. La coupole du foot-pognon international, la FIFA, s'inquiète. Pas de la santé ou de la vie des ouvriers qui construisent les stades, mais du confort des joueurs et du public. Elle envisage donc de déplacer la coupe en hiver mais la fédération anglaise de foot s'y oppose, elle a son championnat à vendre pendant cette période et elle en attend 3,5 milliards pour la saison; opposition également du Comité international olympique, qui ne veut pas de concurrence avec les Jeux d'hiver qui lui rapportent deux milliards; opposition aussi de la chaîne télé américaine Fox Sports, qui ne veut pas d'une concurrence entre le foot à la mondiale et le foot américain. Pour les travaux, qui vont continuer toute l'année pendant encore huit ans, elle dit rien, la FIFA. Les ouvriers vont donc continuer à bosser en plein été qatari. Et à tomber comme des mouches. Le foot ressemble de plus en plus à l'armée : on savait déjà qu'il rendait con et que le fric qui y circule puait. On sait désormais qu'il tue aussi...

23 septembre 2013

Fonds de tiroir

Le 22 septembre, les Zurichois et choises (celles et ceux de la Ville, c'est un vote municipal) se prononceront, pour la troisième fois en dix ans, et la deuxième fois s'agissant du stade du Hardturm, sur la construction d'un stade de football. Le projet soumis au vote est en fait celui, remanié pour être rendu acceptable, qui avait été refusé. Ia donc été repris, expurgé de ses éléments annexes (commerces, hôtels) pour n'être plus qu'un projet de stade de foot. Avec tout de même des logements au-dessus du stade, ce qui a justifié le soutien que le PS a apporté au projet -alors que le PLR le combat. Faut aimer, habiter au-dessus d'un stade... Le Hardturm était un stade privé, dont le Grasshoper club était résident (alors que l'équipe rivale, le FC Zurich, était résidente d'un stade public, le Letzigrund). Les deux stades montrant des signes de vieillesse, les « décideurs » ont donc décidé de les remplacer. Chose faite pour le Letzigrund, à faire pour le Hardturm. Le 22 septembre, 1er jour du calendrier républicain, la ville votera donc sur un crédit de 220 millions, pour un stade de 19'000 places, plus, histoire sans doute d'appâter le client, un crédit de 103 millions pour 160 appartements à loyer modéré. Le Conseil municipal a accepté les deux crédits, un référendum a été lancé, soutenu par les verts libéraux et l'ancien maire socialiste Elmar Lederberger, qui considèrent que la construction d'un deuxième stade après celle du Letzigrund encore neuf, ne se justifie guère, et qu'on ne voit pas pourquoi ce sont les caisses publiques qui devraient être mises à contribution alors que les clubs, les deux clubs d'« élite » de Zurich, le FC et le GC, seraien co-résidents du stade en ne participant pas d'un fifrelin à l'opération. Ils ont de la chance, les Zurichois, de pouvoir voter sur le projet d'un nouveau stade, alors qu'à Genève, tout a été fait (et tout sera encore fait) pour qu'ils ne puissent pas en faire autant...

03 juillet 2013

Fonds de tiroir

Dimanche prochain, on vote en Suisse sur des enjeux politiques importants (le droit d'asile, l'élection populaire du gouvernement)... et à Zurich, sur le moyen de contenir les débordements des supporters sportifs et hooligans, les premiers refusant évidemment d'être assimilés aux seconds. L'objet soumis au vote est l'adhésion de Zurich à un concordat intercantonal sur le hooliganisme, adopté par les directrices et directeurs cantonaux de Justice et Police, mais refusé à Bâle, et auquel le canton de Zurich devrait lui aussi adhérer. Ce concordat prévoit l'interdiction de l'alcool dans les stades et autour lors des matches « à risque » (ce qui ne devrait plus concerner Servette...), la vérification des identités, la possibilités de fouilles corporelles etc... Les référendaires considèrent par exemple que l'interdiction de l'alcool « punirait une masse pacifiste » sans garantie de résultat. Parce que la « masse pacifiste » en question ne conçoit pas d'assister à un match sans bibine ? A l'exception des Verts et de la gauche alternative, tous les partis zurichois prônent l'acceptation du concordat, auquel les deux clubs « phares » de Grasshoper et de Zurich se gardent bien de s'opposer (Grasshoper le soutient même), malgré la grogne de leurs supporters. Voila, c'était une petite bouffée d'air frais (quoique légèrement alcoolisé) dans le débat politique -et rien de tel que les supporters sportifs pour nous la fournir...

06 avril 2013

Quand le trou de la Praille engloutit le Servette : Le stade maudit...




Que faire d'un stade que la Fondation qui le gère qualifie elle-même d'enceinte « le plus souvent vide et tristement silencieuse » ? S'agissant du Stade de la Praille, c'est la question qui se pose (et que nous posons) depuis sa construction (à laquelle, rappelons-le au passage, nous étions tout de même quelques uns à nous opposer). Une réponse a été suggérée par une équipe française, Evian-Thonon-Gaillard (ETG), qui joue (encore) en division d'élite, qui n'a, elle, pas de stade digne de ce nom, et qui depuis la proclamation de l'existence de la « Grande Genève », se sent, logiquement, chez elle à Genève. Ce qui nous fait une équipe sans stade et un stade sans public, qui auraient bien voulu convoler afin de remplir le stade vide par les supporters de l'équipe sans stade. L'équipe française a donc demandé à la coupole du foot européen (l'UEFA) et à son président, Michel Platini, d'être autorisée à jouer à la Praille. Ce que l'UEFA avait déjà refusé en 2010. Et qu'elle a donc nouveau refusé. 


 Le Servette FC n'est pas seulement menacé de relégation en ligue B (voui, on sait, ça s'appelle plus comme ça, mais on s'en fout) : il est aussi perclu de dettes, dont celle représentée par le « loyer » en retard que réclame la Fondation du Stade de Genève -à quoi s'ajoute le « défaut d'entretien » de cette infrastructure mégalomaniaque, dont le coût d'entretien contribue à plomber les finances de l'équipe résidente, qui n'en ont vraiment pas besoin. En clair : le Stade de Genève est un gouffre financier, qui menace d'engloutir le SFC (en plus de la centaine de millions de francs de fonds publics qu'il a déja consumée), au bénéfice tout relatif d'un contrat d'exploitation du stade, contrat dont on se demande qui il désigne comme exploitant et qui y est exploité.
La question qui se pose toujours à propos de ce stade, et à laquelle personne n'a jamais été foutu de répondre, est : plutôt que construire un équipement lourd et coûteux sans savoir si on en a l'utilité, pour se demander une fois qu'il est construit à quoi on va bien pouvoir l'utiliser, comment le remplir et à qui le fourguer, est-ce qu'il n'aurait pas été plus intelligent de se demander avant de le construire si on en avait besoin ? Faute d'avoir été capable de répondre à cette question, la Grande, la moyenne et la petite Genève s'en posent maintenant une autre: comment se débarrasser de ce machin ? Questions auxquelles on en ajoutera une nouvelle : la fonction de la « Grande Genève » est-elle de trouver une utilité aux machins dont la petite Genève ne sait pas quoi faire ? Le regretté Mark Muller avait un jour affirmé que « personne (ou presque) ne souhaite enterrer le stade ». L'enterrer, non, par respect pour la nappe phréatique. Mais le vendre pour un franc ou un euro symboliques, le découper, le cramer, le laisser pourrir sur pieds, oui. Après tout, sa durée de vie est estimée à cinquante ans, on en a déjà tiré dix (puisque le stade a été inauguré en 2003), il ne nous en reste donc que quarante à tirer, compte non tenu d'une possible libération conditionnelle (tremblement de terre, tsunami, carbonation du béton...)
Il se trouve que la Ville a réussi à se désengager partiellement de ce foutoir, un peu contrainte par un référendum que nous fûmes quelques uns à lancer contre un prêt que le Conseil administratif et le Conseil municipal voulaient accorder à la Fondation du Stade, et que les électrices et électeurs de la Ville ont refusé à une majorité de trois contre un, d'accorder. La Ville reste représentée au Conseil de la Fondation, mais on n'attend fort heureusement d'elle pas plus de soutien que cela au monument d'inutilité présomptueuse qui trône à la Praille. La Ville de Genève ne se retrouve donc pas, ou plus, dans la situation de celle de Lancy, qui sait que les prêts qu'elle a consenti à la Fondation ne seront jamais remboursés. Est-ce vraiment le moment pour nous (à supposer qu'il y ait un moment pour cela), fût-ce avec les meilleures intentions du monde, et en tenant le discours critique que tiennent les attendus d'une résolution présentée par «Ensemble à gauche», de remettre, les pieds, les mains ou la tête pensante dans l'engrenage d'un soutien à la Fondation du Stade en soutenant et en demandant à la Ville de Genève de soutenir la proposition française de faire du stade de Genève celui de Evian-Thonon-Gaillard ? La Fondation du stade est évidemment d'accord que les Chablaisiens utilise le stade, mais elle serait d'accord avec n'importe quelle proposition d'utilisation qui pourrait donner au moins l'illusion que cet équipement ait une utilité qui justifie les plus de 100 millions qu'il a coûté aux collectivités publiques.
Le président du Servette FC, Hugh Quennec, a de son côté, après avoir rejeté la responsabilité du merdier sur ses prédécesseurs (qui en avaient fait autant de leurs prédécesseurs, soit dans l'ordre chronologique : Christian Lüscher, Marc Roger, Madjid Pyshiar), annoncé un rapport sur l'état des lieux... et une demande de mise à contribution des caisses publiques. Une de plus. Le président du club se plaint qu'on lui ait fourgué un stade « ni fini, ni entretenu » qu'il se retrouve seul à devoir payer et pour lequel il faut disposer de deux millions de francs par an (sans compter les vingt millions qu'il faudrait pèour le rendre « viable »). Mais qui l'a obligé à le reprendre ? Il l'a voulu, il l'a, pour 32 ans (c'est la durée du contrat d'exploitation qui lie le club et la fondation du stade), qu'il se démerde avec. Non mais. Parce qu'on le voit venir, avec ses gros sabots et sa grosse sébile, auprès du canton (ou des villes), quémander une subvention, un prêt, une aumône... ou quelques dizaines de millions pour construire un nouveau bâtiment adjacent...
Alors quand le MCG opposé à l'utilisation d'un stade genevois par des Français, les accuse de vouloir faire « main basse sur le stade », on ne peut s'empêcher de se dire : « si au moins c'était leur intention, on pourrait s'en débarrasser en le leur fourguant »... après tout, on a bien essayé de le fourguer à un Iranien... Laissons donc, faute de pouvoir nous en débarrasser, végéter la cuvette de la Praille : telle qu'elle est, «le plus souvent vide et silencieuse», elle est un témoin de nos propres âneries, un monument absurde, mais indispensable à l'édification du bon peuple.

Stade de la Praille : une offre française refusée...et des perspectives en eau de boudin...

Que faire d'un stade que la Fondation qui le gère qualifie elle-même d'enceinte « le plus souvent vide et tristement silencieuse » ? S'agissant du Stade de la Praille, c'est la question qui se pose (et que nous posons) depuis sa construction (à laquelle, rappelons-le au passage, nous étions quelques uns à nous opposer). Une réponse a été suggérée par des élus français de la région genevoise et une équipe française, Evian-Thonon-Gaillard (ETG), qui joue (encore) en division d'élite, qui n'a pas de stade digne de ce nom et qui depuis la proclamation de l'existence de la « Grande Genève » se sent, logiquement, chez elle à Genève, a demandé à la coupole du foot européen (l'UEFA) et à son président, Michel Platini, d'être autorisée à jouer à la Praille. Ce que l'UEFA avait déjà refusé en 2010. Et qu'elle a donc nouveau refusé. On a donc une équipe sans stade et un stade sans public, qui voudraient convoler afin de remplir le stade vide par les supporters de l'équipe sans stade. Une jolie histoire de vases communiquants et de baignoires qui se vident et se remplissent.
Mais de vases communicants vaseux et de baignoires d'eau de boudin.


Le stade de la Praille, ou « comment s'en débarrasser ? »
Si navrante qu'elle soit, et celle du Stade de Genève l'est à souhait, une saga doit avoir une fin. Heureuse ou non, mais une fin. Or s'agissant de celle-là, la question qui se pose toujours, et à laquelle personne n'a jamais été foutu de répondre, est : « plutôt que construire un équipement lourd et coûteux sans savoir si on en a l'utilité, et se demander une fois qu'il est construit à quoi on va bien pouvoir l'utiliser et comment le remplir, et à qui le fourguer, est-ce qu'il n'aurait pas été plus intelligent de se demander avant de le construire si on en avait besoin ? », ce qui nous aurait évité de nous demander maintenant comment on va pouvoir s'en débarrasser. Questions auxquelles on ajoutera celle-ci : « la fonction de la «Grande Genève», et de l'une ou l'autre de ses communes, de l'un ou l'autre de ses parlements, ou de son gouvernement, est-elle de trouver une utilité aux machins dont la petite Genève ne sait pas quoi faire ? ». Le regretté Mark Muller avait un jour affirmé que « personne (ou presque) ne souhaite enterrer le stade ». L'enterrer, non, par respect pour la nappe phréatique. Mais le vendre, le découper, le cramer, le laisser pourrir sur pieds, oui. Après tout, sa durée de vie de ce machin est estimée à cinquante ans, on en a déjà tiré dix (le stade a été inauguré en 2003), il nous en reste quarante à tirer, compte non tenu d'une possible libération conditionnelle.

Il se trouve que, quelque peu contrainte par un référendum que nous fûmes quelques uns à lancer contre un prêt que la Ville voulait accorder à la Fondation du Stade, et que les électrices et électeurs de la Ville ont refusé à une majorité de trois contre un d'accorder, la Ville de Genève a réussi à se désengager partiellement de ce foutoir. Elle reste représentée au Conseil de la Fondation, mais on n'attend fort heureusement d'elle pas plus de soutien que cela à ce monument d'inutilité présomptueuse. La Ville de Genève ne se retrouve donc pas, ou plus, dans la situation de celle de Lancy, qui sait que les prêts qu'elle a consenti à la Fondation ne seront jamais remboursés. Est-ce vraiment le moment pour nous (à supposer qu'il y ait un moment pour cela) de remettre, fût-ce avec les meilleures intentions du monde, et en tenant un discours critique) de remettre, les pieds, les mains ou la tête pensante dans l'engrenage d'un soutien à la Fondation du Stade ? Cette fondation est évidemment d'accord que les Chablaisiens utilisent le stade, parce qu'en fait, elle serait d'accord avec n'importe quelle proposition d'utilisation qui pourrait donner au moins l'illusion que cet équipement ait une utilité qui justifie les, à la louche, 100 millions qu'il a coûté jusqu'à présent aux collectivités publiques. « Jusqu'à présent », parce que ce n'est vraisemblablement pas fini : La Fondation du Stade de Genève, propriétaire du trou du même nom, a mis en demeure le Servette FC, désormais exploitant du même trou, de lui payer 212'000 francs, soit des impayés de 2012 et la redevance annuelle de 2013. Et le club est emmerdé: l'hiver n'amène pas de recettes, le public se fait rare et l'organisation du match Brésil-Italie, match amical et exhibitionniste sans aucun enjeu mais sur lequel le club compte pour remplir le stade, coûte un saladier (rien que pour refaire la pelouse, c'est 260'000 balles). Alors le président du club se plaint qu'on lui ait fourgué un stade « ni fini, ni entretenu », qu'il se retrouve seul à devoir payer, ce pourquoi il faudrait disposer de deux millions de francs par an (sans compter les vingt millions qu'il faudrait pour le rendre « viable »). Mais qui l'a obligé à le reprendre, ce stade ? Il l'a voulu, il l'a, pour 32 ans (c'est la durée du contrat d'exploitation qui lie le club et la fondation du stade), qu'il se démerde avec. Non mais... Parce qu'on le voit venir, avec ses gros sabots et sa grosse sébile, auprès du canton (ou des villes), quémander une subvention, un prêt, une aumône...

Mais quand le MCG opposé à l'utilisation d'un stade genevois par des Français, les accuse de vouloir faire « main basse sur le stade », on ne peut s'empêcher de se dire : « Bon sang ! si au moins c'était leur intention, aux Français, de faire main basse sur le stade ! on pourrait s'en débarrasser en le leur fourguant » ... après tout, on a bien essayé de le fourguer à un Iranien, après un Marseillais...

26 mars 2013

Brèves

Encore une révélation bouleversifiante : le monde du sport est pourri. On nous en dira tant... Une enquête d'Europol (l'Interpol européen) a révélé une énorme affaire de matches truqués par un réseau asiatiique : 380 rencontres entre 2008 et 2011 sont concernées, dont 41 en Suisse (où en 2009, on avait déjà repéré 26 matches truqués, dont un Bâle-Sofia gagné par Bâle), et on a eu de gros doutes en 2011 sur un match Lugano-Servette gagné les doigts dans le nez par Servette.... Dans la dernière enquête d'Europol, 425 arbitres, joueurs et dirigeants de clubs sont impliqués. Les enveloppes distribuées pour perdre les marches pouvaient aller jusqu'à 100'000 euros.  Pour un bénéfice somme toute assez modeste : 8 millions d'euros... Un mois de salaire d'un top manager, quoi... Conclusion de l'éditorialiste de la « Tribune de Genève » de mardi dernier : il faut « ouvrir les yeux » et admettre que «le milieu du sport n'est pas plus puritain que notre société dans son ensemble ». Sans blaaagues... même depuis que le pognon islamiste du Qatar s'y déverse en plus de celui de toutes les multinationales possibles et imaginables ? C'est à désespérer des vraies valeurs...

Que faire d'un stade que la Fondation qui le gère qualifie elle-même d'enceinte « le plus souvent vide et tristement silencieuse » ? S'agissant du Stade de Genève, à la Praille, c'est la question qui se pose (et que nous posons) depuis sa construction (à laquelle, rappelons-le au passage, nous étions opposés). Une réponse est suggérée ces jours par des élus français de la région genevoise : une équipe française, Evian-Thonon-Gaillard (ETG), qui joue (encore) en division d'élite, et qui n'a, elle, pas de stade digne de ce nom, demande à la coupole du foot européen (l'UEFA) et à son président, Michel Platini, d'être autorisée à jouer à la Praille. Ce que l'UEFA avait refusé en 2010. Mais il paraît que depuis la proclamation de l'existence de la «Grande Genève», ETG peut se sentir chez elle à Genève. On a donc une équipe sans stade et un stade sans public, qui voudraient convoler. Une jolie histoire. Mais qui sent, comme toute l''histoire du Stade de Genève, l'eau de boudin. Parce qu'enfin, la question qui se pose toujours, et à laquelle personne n'a jamais été foutu de répondre, est : « plutôt que construire un équipement lourd et coûteux sans savoir si on en a l'utilité, et se demander une fois qu'il est construit à quoi on va bien pouvoir l'utiliser et comment le remplir, est-ce qu'il n'aurait pas été plus intelligent de se demander avant de le construire si on en avait besoin ? ». Question à laquelle on ajoutera : « la fonction de la "Grande Genève" est-elle de trouver une utilité aux machins dont Genève ne sait pas quoi faire ? »... Oui, on sait, des fois, on pose des questions bêtes.

Le public du club de foot sans stade n'ira pas remplir le stade du club de foot sans public : la coupole du foot européen, l'UEFA, a refusé l'idée du club français d'Evian-Thonon-Gaillard de pouvoir jouer dans le grand et vide stade de Genève : les statuts de l'UEFA ne permettent pas de franchir comme ça une frontière pour aller jouer à la baballe. Et c'est même pas le MCG qui les a rédigés, ces statuts.

Donc, il n'y aura pas de jeuzolympiques d'hiver et divers dans les Grisons : le peuple votant n'en veut pas, à 52,7 % de majorité. Les stations huppées de Saint Moritz et de Davos ont eu beau dire « ya  » (ou « yes », vu que ça fait des lustres qu'on n'y cause plus romanche) au projet de JO d'hiver, le reste du canton les a renvoyées à leurs rêves de grandeur. Le parlement fédéral n'aura par conséquent plus à se prononcer sur la garantie de déficit d'un milliard que Ueli der Soldat mué en commis du CIO lui proposait. A la radio, ce matin, on s'interrogera : « La Suisse est-elle condamnée à voir petit ? »... parce qu'organiser des JO, c'est voir grand? ne serait-ce pas plutôt voir gros ? Faudrait voir à pas confondre la grandeur et l'obésité...

19 février 2013

Fonds de tiroir

La grosse pétuffe genevoise de l'Euro 2008 (le ballon de foot géant que des taborniaux avaient eu l'idée de faire flotter au dessus du jet-d'eau) finit son destin en sacs à main après avoir été léguée à une artisane de Corsier. Nous on voulait la crever, cette baudruche, mais elle s'est dégonflée toute seule. Et on en revoit donc des bouts sur les étals d'un marché de Corsier. Alors on prévient nos copines: la première qu'on voit avec un truc pareil, on lui cause plus... y'a quand même des limites au mauvais goût...

Les promoteurs de la candidature des Grisons à l'organisation des Jeux Olympiques d'hiver 2022 ont réduit vendredi dernier de 38 millions le budget des Jeux (s'ils se font aux Grisons, une votation populaire en décidant le 3 mars). C'est bien, mais le budget est toujours astronomique : près de 2,5 milliards de francs. Et plus de 250 millions de déficit, malgré un milliard espéré de la Confédération. Encore heureux que celle-ci ne veuille pas aller au-delà, mais  ce milliard c'est déjà dix-sept fois de plus que ce qu'elle était prête à verser au Valais pour les JO 2006, dont le budget n'était inférieur « que » de moitié à ceux des Grisons. La Commission des finances du Conseil National recommande de ne pas approuver la contribution fédérale d'un milliard tant que des réponses n'auront pas été apportées aux questions soulevées, notamment s'agissant du coût de la sécurité, des transports et de la logistique. Et elle insiste : ça sera un milliard, et pas un pfennig de plus. Et si le trou est plus profond que d'un milliard ? Les Grisons se démerderont. Qui ça, aux Grisons ? Les communes organisatrices ? Elles n'en ont pas les moyens. Le canton ? Il ne boucle déja son budget que grâce à l'aide des autres cantons. Alors qui ? L'Emir du Qatar, peut-être ? Bon, bref, si les JO d'hiver sont organisés en Suisse, ils coûteront un milliard aux caisses fédérales, plus ce qu'ils coûteront aux caisses cantonales et municipales grisonnes. C'est marrant : on nous répète ad nauseam que c'est le temps des économies, qu'il ne faut pas gaspiller l'argent public... et puis voilà, une fête à neuneu sportive est projetée et les caisses s'ouvrent comme par miracle, et un milliard de francs en sort tout frétillant. C'est beau, la magie du sport-pognon.

23 janvier 2013

Fonds de tiroir

Le 21 mars devrait se tenir au Stade de Genève un match amical Italie-Brésil dont le double patron du FC Servette et du Stade de Genève, Yougue Quennec, espère monts et merveilles. Et pognon. Et renommée. Ce pour quoi il a dû payer au moins deux millions de francs pour que ces deux illustres équipes viennent faire joujou à Piogre plutôt qu'à Manchester. Quennec assure que l'opération italo-brésilienne va rapporter des sous (billetterie, droits télé etc...). Du moins s'il arrive à remplir son stade généralement vide à au moins 75 %. Et il assure que si bénéfice il y a, il sera intégralement reversé au Servette FC. Il veut avec cette opération « montrer Genève comme une place qui compte sur la carte géographique du football », commente l'indéfectible supporter du Servette et du Stade dans la « Tribune de Genève ». Une place qui compte, en effet. Qui compte ses sous. Parce qu'on n'est pas sitôt sorti de la promotion du match amical qu'on entre dans un exercice plus commun, s'agissant du stade,  la mendicité. Il veut au moins 30, et jusqu'à 50, millions de francs pour « terminer le stade », Quennec. Ah bon, il est pas encore terminé ce machin, qui a déjà coûté dans les 180 millions ? Et il va les trouver où, ces dizaines de millions, Yougue Quennec ? Allez, un petit effort, devinez, c'est pas difficile... « entre le secteur public et le secteur privé ». Surtout, sans doute, « entre le secteur public et le secteur public ». Auprès des communes et du canton, donc. On se disait aussi, que les bonnes habitudes n'allaient pas se perdre... En ce cas, les nôtres non plus : toute dépense publique de plus d'un million pour le trou de la Praille sera frappée d'un référendum. Nous, on dit ça comme ça, hein, au cas où...