10 janvier 2011

Fonds de tiroirs

Après le choix de la Russie pour organiser le Mondial de foot en 2018, les experts s'inquiètent, en découvrant que la Russie, putain que c'est grand ! Les compétitions devraient se dérouler dans des stades allant de celui de Kaliningrad à l'Oural, soit une distance de 3000 kilomètres, dans un pays où, nous assure-t-on, la vitesse moyenne des trains ne dépasse pas 75 kilomètres à l'heure et mettraient donc deux jours et six heures pour aller d'un stade à l'autre. Bon, et alors ? Ils auraient pu faire mieux, les Russes : programmer des matches en Sibérie. Une demi-finale à Irkoutsk, juste avant une finale à Moscou, ça aurait de la gueule, non ? Pour le coup, les joueurs n'auraient pas besoin de faire semblant de tomber dans les seize mètres pour arracher frauduleusement un pénalty, vu que dans les seize mètres, ils n'y parviendraient jamais. L'autre choix de la FIFA pour organiser le Mondial de foot, celui de 2022, au Qatar, a aussi suscité des commentaires aigre-doux, notamment sur la nécessité de prévoir des stades climatisés vu qu'à l'époque où se tiendra la compétition, il fait autour 50 degrés à l'ombre dans ce joli pays. En tout cas, si jamais l'équipe de Suisse est sélectionnée pour ce bain de soleil sur le sable, elle n'aura pas besoin de se chercher des excuses quand elle se fera lourder aux éliminatoires : faisait trop chaud.

Le Servette FC bombe le torse. Pas à cause de ses résultats en championnat, non. A cause de la fréquentation du stade : 7400 spectateurs par match, en moyenne, dans un stade de 30'000 places « C'est la cinquième affluence du pays, toutes ligues confondues », claironne le vice-président du SFC. Ouais, ça nous fait surtout un stade aux trois quarts vide.

Le choix de la FIFA, de la Russie et du Qatar pour organiser les Mondiaux de foot de 2018 et 22, aura fait une tripotée de people et de politiciens malheureux : Bill Clinton, venu soutenir la candidatures des USA, le prince William, Danid Beckham et le Premier ministre Caremeron, venus soutenir celle de la Grande-Bretagne, Elle MacPherson, pour l'Australie... Des fois, ça fait du bien par où ça passe, la Schadenfreude...

Plus de 33.000 amateurs de football ont assisté à la mi-décembre au Pirée, en Grèce, à un « Match contre la pauvreté » auquel participaient notamment des joueurs comme Ronaldo, Zinédine Zidane et Didier Drogba -mais le communiqué de l'ONU qui nous annonce le bouleversifiante nouvelle ne nous dit pas dans quelle équipe (celle des riches ou celle des pauvres ?) ils jouaient. Ni même si dans ce « Match contre la pauvreté » participait une équipe de pauvres. Dans un match organisé en Grèce, en ce moment, ça ne devrait pas être impossible à former, une équipe de pauvres. « A travers ce match, nous espérons faire savoir au monde que nous sommes avec (les pauvres)», a déclaré Zinédine Zidane. ça leur fait une belle jambe, aux pauvres. Quant à Ronaldo, il s'est dit « impressionné que le stade soit plein ». Nous, on vous dira pas ce qui nous impressionne le plus dans cette histoire, ça serait pas poli. Oh non, pas poli du tout.

Mark Muller s'obstine : il veut les Jeux Olympitres d'Hiver 2022, ou 2026, pour Genève. Tout en faisant mine de soutenir, et de faire soutenir par le Conseil d'Etat auprès du CIO, la candidature d'Annecy pour les JO d'hiver de 2018, candidature qui, si elle était retenue, renverrait celle de Genève aux calendes grecques. Mais comme la candidature d'Annecy est plombée à la fois par la contestation locale et le départ de son directeur, ça coûte rien de la soutenir, dès lors qu'on fait le pari qu'elle sera rejetée et qu'on pourra présenter celle de Genève pour les olympiades suivantes. Pourtant, les contestations à Annecy, c'est rien à côté de celles qui naîtront à Genève si le projet mullero-jobinesque de faire de Genève une station de sport d'hiver devait prendre réellement de l'étoffe. Parce que chez nous, mon bon Monsieur, contrairement au pays d'à côté, ce genre de projets finit toujours par être soumis au peuple. Et peut en plus faire l'objet de plus de recours qu'il y a de compétitions spécifiques au JO d'hiver. Ou d'été. Ou des deux en même temps. Bref, on risque de bien se marrer.