23 décembre 2006

Le 1er novembre, dans un match entre équipes de juniors à Onex, un joueur de 15 ans est démoli à coups de pieds, alors qu'il était à terre, sous les yeux de son père par un joueur onésien. "Mais pourquoi ? le football, ce n'est pas la guerre..." gémit le père dans "La Tribune de Genève" du 3 novembre.
... non, c'est pas la guerre. Juste une parodie.

21 décembre 2006

"Il ne faut pas que la fête (de l'Eurofoot) se réduise au stade de la Praille", déclare le député radical et organisateur des à côtés de l'Euro2008, Frederic Hohl (Le Temps du 2 novembre)...
... ben non, faut pas, y'a pas de raison que les supporters bourrés, les ultras et les hooligans ne fassent pas profiter un peu le reste de la Ville de leur présence. D'ailleurs, le député-organisateur précise que des spectacles "déambuleront dans les rues de Genève". Sur le même parcours que ceux du G8 ? Avec les mêmes flics allemands autour ?

19 décembre 2006

Un émir qatari, le cheikh Mohammed Ben Hamad Al-Thani a acheté pour 2,4 millions de dollars le ballon utilisé lors de la finale du Mondial (Le Monde du 8 novembre).
... d'où une nouvelle expression arabe : con comme un émir.

16 décembre 2006

Appel au peuple

Chères forces vives de la Nation, de la République, du sport populaire et du socialisme élitiste,

Comme vous le savez certainement, la Suisse (et l'Autriche) seront les prochains et heureux organisateurs de l'EuroFoot 2008.

Comme si les milliards de bénéfices engendrés par l'UEFA, les organisateurs, les sponsors et consorts ne suffisaient pas, la Confédération suisse (donc nous) devra débourser la modeste somme d'au moins 200 millions de francs suisses pour assurer la sécurité de nos chers amis hooligans européens. Contribution risquant fort d'être une fois de plus revue à la hausse, puisqu'au départ des accords pourtant signés, le devis annoncé était de "seulement" une dizaine de millions de francs.

Malgré la situation actuelle des finances genevoises et des "mesures d'économies" (social, éducation, santé, comme d'hab...) prévues ces prochaines années, le canton de Genève devra vraisemblablement participer à hauteur de 20 millions, selon une première estimation officielle, pour l'organisation de seulement 3 matchs au stade la Praille.

Devant la frilosité de nos partis politiques, de gauche comme de droite, et surtout pour donner à la population genevoise le droit de se prononcer démocratiquement sur ce détournement de fonds publics, un groupe de citoyenNEs, a décidé de lancer prochainement un référendum. Les mêmes (à quelques défections pusillanimes près) qui avaient déjà permis à la Ville de Genève de faire de substantielles économies, puisque le référendum qu'ils avaient proposé en 2004 "contre un nouveau crédit de 2,5 millions au stade de la Praille", avait abouti triomphalement en remportant près de 75% des suffrages.

Prochainement (la date précise dépend de celle du vote par le Grand Conseil de la loi accordant les crédits en cause), par la tenue de stands dans la rue, 8'000 signatures devront être obtenues en 40 jours. Autant vous dire que la tâche s'annonce, comme toujours, joyeuse mais laborieuse. Donc, si vous désirez rejoindre une équipe jeune (admettons) et dynamique (pas le choix) et soutenir cette exaltante aventure citoyenne, merci de nous contacter (ou de contacter le comité à eurofrique2008@gmail.com) dès que possible par courriel

Pour que vous puissiez apprécier par vous-mêmes les véritables enjeux de ce référendum et ainsi sceller votre engagement, je vous conseille vivement de regarder l'excellent "Temps Présent" qui avait consacré une véritable enquête de détective sur cette affaire, et qui est toujours disponible au visionnement sur le site de la TSR, ici: http://www.tsr.ch/tsr/index.html?siteSect=370501&sid=6676668&cKey=1147941687000

Pour les plus énervéEs d'entre vous, vous pourrez également parfaire votre agacement en lisant "La débroussailleuse" (on la reçoit en s'inscrivant sur <http://groups.yahoo.com/group/lapraille>)

Précisions importantes:- Il ne s'agit pas de rester des journées entières sous la pluie battante et dans le froid hivernal. Même si votre disponibilité se limite à quelques heures par semaine, c'est largement suffisant pour venir participer aux stands. - Si vous ne pouvez pas tenir de stands, vous pouvez tout de même nous apporter un colossal soutien en faisant signer le référendum auprès de vos parentEs, amiEs, connaissances!

Merci de votre amicale attention et surtout... restons groupés.

PS: N'hésitez pas à faire suivre ce courriel auprès de vos contacts...

14 décembre 2006

FLIK (et Frik)

"On est très, très en retard dans les questions de sécurité" liées à l'Euro 2008, s'inquiète le vice-président de la Fédération suisse des fonctionnaires de police, Olivier Prevosto (Tribune de Genève, 18 novembre)...
... pour les organisateurs du machin, c'est pas bien grave, la sécurité ils s'en foutent, c'est la Confédération, les cantons et les communes qui paient. Avant, pendant et après l'Euro 2008.

"Il est hors de question que les militaires (mobilisés pour l'Eurofoot) soient en contact avec la population civile", assure le Conseiller aux Etats (PS, Vaud) Michel Béguelin (La Tribune du 4 novembre).
... c'est eux qui sentent le pâté ou nous qui sommes contagieux ?

08 décembre 2006

"Le moteur de l'UEFA, c'est la passion qu'engendre le football" (Philippe Margraff, directeur du marketing au sein de l'UEFA, Le Temps, 17 novembre)...
Et çui kadit que le moteur de l'UEFA était le pognon, c'est rien qu'un menteur, voilà. Le pognon, c'est pas le moteur de l'UEFA. C'est juste le carburant. Et ça en consomme beaucoup, du carburant, l'UEFA.
Mais sans payer, vu que le carburant, il est piqué aux collectivités publiques.

29 novembre 2006

Petite chronique des beautés du foot

Dans la chronique des beautés du foot, quelques petites notules roboratives :

- à Chiasso, le 9 septembre, des supporters du Servette (ceux de la "section Grenat")envahissent le stade avant même le début du match et s'en prennent aux supporters du FC Chiasso. Bilan, plusieurs blessés (dont deux Chiassesi hospitalisés, l'un grièvement). Il s'avère que les affrontements ont été prémédités par les supporters servettiens, le site de la "section grenat" (www.section-grenat.ch) invitant ses membres à "bien avoir en tête la relation unissant les rossoblu (Chiasso) aux consanguins valaisans" (les ennemis héréditaires des "grenats"). En revanche, on ne trouve aucune invite comparable sur les sites des supporters chiassesi (www.redside.ch) ou sédunois (www.ultra-sion.ch). La police genevoise a annoncé qu'elle connaissait, avant la rencontre, l'identité de deux hooligans avérés et de cinquante supporters potentiellement dangereux. Un supporter témoigne dans Le Matin : certains "ultras" boivent "3 litres de bière chacun avant un match"). Il y a cinq groupes de supporters du Servette, regroupant environ 200 personnes, dont un groupe ouvertement raciste, les "Geneva Boys" (ceux qui poussent des cris de singe dès qu'il y a un joueur africain dans l'équipe adverse)Quant aux membres de la "section Grenat" le principal groupe de supporters, leur justification des affrontements est d'une simplicité enfantine : "c'est les autres qui ont commencé", "ils ont rien fait qu'à nous insulter". Comme disait l'autre : "qu'est-ce qu'un stade ? une grande cour de récréation d'école primaire". Mais alors, très, très primaire.

- à Pietermaritzburg (Afrique du sud), le 10 septembre, un footballeur a été poignardé et tué en plein match par le coéquipier qu'il avait été appelé à remplacer;

- à Zurich, le 16 septembre, 18 supporters du FC Zurich sont arrêtés avant un match contre Thoune. 4 d'entre eux, qui avaient molesté des policiers le 19 août lors d'un match entre le FC Zurich et Grasshopers sont condamnés à quelques jours de prison avec sursis.

- le 14 octobre, à à Lucerne (match Lucerne-Sion) et Winterthur (match Wintherthur-Servette), des bagarres entre supporters, et entre supporters et policiers (qui ont du faire usage de balles en caoutchouc) ont eu lieu, faisant deux blessés (une femme et son enfant) à Lucerne.

- le 24 septembre, le joueur argentin du FC Nantes Mauro Cetto est expulsé pour avoir insulté la mère du gardien de l'OM, Carrasso; quelques jours auparavant, c'est le joueur de l'AC Milan Patrick Vieira qui était exclu pour trois matches après avoir insulté l'arbitre. "Un match sans insulte, c'est inimaginable", reconnaît l'auteur d'une étude sur l'insulte dans l'univers politique, Matthew Legget, qui explique cet facette de la beauté du sport, école de civilité : "qu'elle agisse dans le registre sexuel ou raciste, le but (de l'insulte) est de (pousser l'adversaire à la faute pour obtenir) un coup franc, un penalty ou une expulsion". En Suisse, le joueur du FC Lucerne, Yao Aziawonou confirme la généralisation de l'insulte entre joueurs : "on me traite de sale Noir presque chaque semaine" (Le Temps du 25 octobre), et l'entraîneur des juniors du Servette la généralisation du crachat : "Il y a dix ans, personne ne crachait sur un terrain. Maintenant, ils s'y sont tous mis, même dans les vestiaires".

- en France, et après son désormais illustrissime coup de boule à Materrazzi, Zinedine Zidane a été élu personnalité la plus admirée des Français et le tube de l'été vite bricolé à partir de l'épisode, la "danse du coup de boule", a été vendu à 500'000 exemplaires et est toujours 5ème au "top" des ventes. La marque "Coup de tête en métal" a été déposée à l'Office chinois des brevets et devrait orner d'un logo explicite cuaussures, drapeaux et canettes de bière. De son côté, le président de la FIFA, l'illustre Blatter, surfant (lourdement) sur la vague médiatique, veut organiser une "réconciliation" à grand spectacle entre Zidane et Materazzi. Il évoque la possibilité de le faire sur lîle de Robben, en Afrique du Sud, où Nelson Mandela et d'autres militants anti-apartheid ont été détenus pendant des années. Il y a une idée intéressante, là : on pourrait organiser l'Eurofoot à Champ Dollon en réduisant les matches à des affrontements entre deux joueurs, et en substituant le coup de boule final aux tirs aux buts.

25 novembre 2006

FLIK (et Frik)

Le canton de Genève a demandé des renforts policiers aux autres cantons, à la France et à l'Allemagne en prévision du service d'ordre pour l'Eurofoot 2008. On nous refait le même coup que pour le G8. Spoerri est partie, les conneries continuent. C'est ce qu'on appelle la continuité de l'Etat.
En tous cas, les polices s'inquiètent : la base de données "deuxième génération" du système Schengen cafouille, et ses problèmes techniques pourraient retarder son introduction, ce qui serait "catastrophique" selon les polices européennes, car cela empêcherait la Suisse et l'Autriche d'avoir accès à des informations importantes sur les supporters violents et autres hooligans (voire les terroristes ou supposés tels, soupçonnés de tenter quelque chose pendant l'Euromachin).
Le 13 septembre, le Conseil fédéral a donné son feu vert à la mise à disposition de quinze bataillons et huit compagnies (jusqu'à 15'000 soldats) du 2 au 28 juin, pour assurer la sécurité de l'Eurofoot (protection et surveillance de bâtiments, soutien aux garde-frontières, surveillance de l'espace aérien, escorte de personnes protégées par des véhicules blindés etc...). Cette mobilisation d'effectifs, à disposition des villes et cantons hôtes, s'accompagnera d'une mobilisation de matériels de communication et de radars, et l'armée pourrait engager des hélicoptères Puma équipés de caméras à infrarouge et des drones de reconnaissance. On est soulagés : les bombes à fragmentation ne sont pas prévues. Le Conseiller fédéral Samuel Schmid déclare cependant qu'il vaut mieux que ce soit la police et non l'armée qui s'occupe de l'encadrement des supporters". La Fédération des fonctionnaires de police, quant à elle, a des doutes : elle relève que la police n'a pas les compétences nécessaires pour traiter les données obtenues par les zélicos et les drones de l'armée.
Mark Muller, lui, est tout content, cette mobilisation de l'armée fédérale pour la sécurité d'une manifestation organisée par l'UEFA le ravit : le Conseil fédéral "prend en compte nos soucis". En compte, c'est le mot. Et d'ajouter : "Nous n'espérons pas devoir utiliser des drones ou des hélicoptères. Cependant, nous savons que nous pourrions en faire usage". Contre qui ? les joueurs, le public, les supporters, les hooligans ou les référendaires ?
Le président du comité suisse d'organisation de l'Euromachin est optimiste : "l'exaltation suscitée auprès des supporters helvétiques est déjà un gage de succès". Si on y ajoute l'exaltation des supporters des autres pays, et celle des hooligans, on va friser le triomphe. Surtout auprès des vendeurs de bibine, des vitriers, de la police, de la justice et de l'armée.
Un lecteur du Temps compare judicieusement (dans un courrier de lecteur paru le 19 septembre) deux chiffres évoqués par le même journal cinq jours avant : l'OTAN a envoyé 20'000 soldats en Afghanistan, la Suisse en mobilise 15'000 pour assurer la sécurité de l'Eurofoot. Chacun ses priorités, quoi.

21 novembre 2006

FRIK (et flik)

A Bâle, l'exécutif a annoncé un budget de 18 millions pour couvrir le coût d'un projet de "boulevards des fans" de 3,2 kilomètres de long. A Genève, en revanche, le délégué cantonal au sport, Michael Kleiner, est prudent : "nous n'avançons encore aucun chiffre" (Le Temps du 30 septembre), et l'organisateur des festivités annexes à l'Eurofoot, Frederic Hohl, l'est tout autant : "on est encore en négociation avec l'UEFA". Mais Hohl annonce que les grands écrans de Plainpalais ou du Bout du Monde coûteront, à eux seuls, entre 700'000 francs et un million l'unité. A Genève Tourisme, le responsable de l'Eurofoot, Beat Dreier, est lui aussi très prudent (la menace d'un référendum ne serait-elle pas pour quelque chose dans toute cette prudence ?) et souligne "que de nombreux paramètres doivent être pris en compte dans le calcul du budget, tel que les transports, la sécurité, le marketing etc..." et que donc les investissements restent "à définir".
Rappelons (en passant) que le budget annuel de l'UEFA est de l'ordre du milliard dans les années sans championnat d'Europe, et du double dans les années avec championnat d'Europe. Et que c'est cette association milliardaire qui attend des caisses publiques qu'elles financent la sécurité et les à-côtés festifs de l'Eurofoot... et se contente de dire (ou plutôt de faire croire, en le faisant dire au directeur de l'Eurofoot pour la Suisse, Christian Mutschler) qu'elle "se propose même de participer financièrement". On admire le "même"....
Rappelons (toujours en passant) que les seuls frais d'engagement de la seule police neuchâteloise pour le seul club de Xamax a coûté 365'000 balles au canton -dont le ministre des Finances, le socialiste Jean Studer, estime que "ce n'est pas à la collectivité de payer une telle facture" (20 Minutes du 14 septembre). Message transmis aux socialistes genevois et au ministre genevois (et Vert) des Finances, lorsqu'il s'agira de se prononcer sur une facture 30 fois supérieure pour l'Eurofoot.

La Fédération internationale de foot (FIFA) examine (avec une attention dont on ne se permettra pas de douter qu'elle est scrupuleuse) un rapport que l'AFP qualifie d'"accablant" (Le Courrier du 14 septembre) sur les tripatouillages financiers de l'un de ses vice-présidents, Jack Warner, et son fils, suspectés de s'être remplis les poches en revendant des billets pour le Mondial 2006, billets obtenus grâce au statut du père, et revendus par le fils, par l'agence de voyage qu'il dirige. Le bénéfice indu dépasserait le million de FS.
Un autre responsable de la FIFA, le président de la Fédération sud-américaine (Conmebol), Nicolàs Leoz, aurait de son côté touché l'équivalent de 200'000 FS de pots-de-vin, via une société liée à une autre société, en faillite, l'ISMM, qui détenait les droits marketing de la Coupe du monde -et dont la faillite avait creusé un trou dans les finances (limpides) de la FIFA.
Le Conseiller d'Etat Mark Muller, partisan du subventionnement public des festivités annexes à l'Eurofoot 2008 (comme l'ensemble du Conseil d'Etat, d'ailleurs, Verts et socialistes compris, le Conseil d'Etat in corpore ayant en effet adhéré au Comité des beaufs "Vivement l'Euro 2008"), s'est fracturé la clavicule gauche en jouant au foot contre des politiciens de gauche.
Y'a une justice, même dans le sport.

19 novembre 2006

FRIK ET FLIK

Les deux mascottes officielles de l'Euro2008 ont été présentées le 27 septembre et baptisées le 10 octobre. Ceux qui les verront (à supposer que qui que ce soit en Europe puisse y échapper) se demanderont à quoi ont bien servi les six mois de travail et les 4000 heures consacrées par la Warner (les producteurs de dessins animés) à accoucher des deux bestioles tartignolles. Leurs noms devaient être choisis entre trois propositions (toutes basées sur des diminutifs allemands) par les internautes et les clients de Mac Donald. Score final : 36,3 % des suffrages pour "Trix et Flix", 33,7 % pour "Flitz et Bitz", 30 % pour Zagi et Zigi. C'est donc "Trix et Flix" qui gagnent.

Le président de l'Association suisse de football déclare : "Je suis persuadé que ces deux mascottes contribueront à créer l'ambiance. Elles symbolisent parfaitement (l'Autriche et la Suisse) et l'événement" (Tribune de Genève du 28 septembre)... ouais... sauf que pour symboliser "parfaitement" l'événement, il n'aurait pas fallu les baptiser "Trix" et "Flix", mais "Fric" et "Flic"...

16 novembre 2006

L'Euro2008 "sera le plus beau tournoi de l'histoire", prédit le directeur de l'Euromachin pour l'Autriche, Christian Schmölzer (Le Temps du 7 octobre)
... le plus beau tournoi de poker menteur, certainement...
Le président du Comité suisse d'organisation de l'Eurofoot, Martin Kallen (un apparatchik de l'UEFA), ne craint en effet pas d'affirmer qu'au plan commercial, son comité est prêt "à 70-80 %", au niveau des concepts et des stratégies à 80 %, et pour l'aspect "opérationnel, infrastructurel (...) à 30-40 %". Y'a que pour payer qu'ils ne sont à pas prêts. Mais alors, à au moins 100 % pas prêts.

13 novembre 2006

J'aimerais construire (à Genève) la tour la plus haute d'Europe, plastronne (dans "Le Matin" du 15 octobre) le Conseiller d'Etat Mark Muller...
... construis-la dans le stade , on lancera pas de référendum, c'est promis...

06 novembre 2006

Le Conseiller d'Etat Mark Muller est tout content de la mobilisation de 15'000 hommes de l'armée fédérale pour la sécurité de l'Eurofoot. Et d'ajouter : "Nous n'espérons pas devoir utiliser des drones ou des hélicoptères. Cependant, nous savons que nous pourrions en faire usage" (Le Temps du 14 setembre) ...
Faire usage d'hélicoptères et de drones contre qui ? les joueurs, le public, les supporters, les hooligans ou les référendaires ?

03 novembre 2006

Frik et flik

Rappelant que les seuls frais d'engagement de la seule police neuchâteloise pour le seul club de Xamax a coûté 365'000 balles au canton de Neuchâtel, le ministre neuchâtelois des Finances, le socialiste Jean Studer, estime que "ce n'est pas à la collectivité de payer une telle facture" (20 Minutes du 14 septembre).
Message transmis aux socialistes genevois et au ministre genevois (et Vert) des Finances, lorsqu'il s'agira de se prononcer sur une facture 30 fois supérieure pour l'Eurofoot.

01 novembre 2006

Poker menteur

L'Euro2008 "sera le plus beau tournoi de l'histoire", prédit le directeur de l'Euromachin pour l'Autriche, Christian Schmölzer (Le Temps du 7 octobre)
... le plus beau tournoi de poker menteur, certainement...

Le directeur suisse du même machin, Christian Mutschler, n'est pas en reste, et enfonce résolument une porte ouverte : " L'Euro 08 sera un événement unique" (Tribune de Genève du 15 septembre).

Ben oui. Comme l'Euro 04, comme l'Euro 2000, comme les précédents...

Quant au président du Comité suisse d'organisation, Martin Kallen, il déclare tout aussi judicieusement que "l'exaltation suscitée auprès des supporters helvétiques est déjà un gage de succès" (Tribune de Genève du 26 septembre)...
... la preuve : toutes les polices cantonales, et 15'000 troufions, pourraient être mobiléisées pour tenter d'éviter que l'"exaltation" des supporters (suisses ou autres) fasse encore plus de dégats matériels que de dégats intellectuels. Et c'est pas peu dire.

30 octobre 2006

Le Conseiller municipal radical de Lancy Gilles Augsburger, l'un des opposants à la Maison de la Danse à Lancy, explique qu'il s'y est opposé parce "qu'il manque toujours 12 millions" pour payer le stade de la Praille, et conclut : "Qu'on les trouve avant de lancer d'autres projets" (Le Temps du 24 octobre)...
... faire payer à la Maison de la Danse l'imbécilité constitutive du stade, c'est lumineux comme raisonnement politique...

10 octobre 2006

Pont comme la lune ?


On se calme.....
.....et on attend.


repiqué de http://pello.romandie.com/ (Ciao Piero)

On se calme.....
.....et on attend.

L'entraîneur adjoint de notre équipe nationale de football, Michel Pont, à l'accent carougeois bien vertébré, est un homme qui sait ce qu'il se veut. Il a d'ores et déjà annoncé qu'il était candidat à la succession de Köbi Kuhn alors que la compétition européenne ne se déroulera qu'en 2008. Outre l'expression d'un manque de courtoisie crasse vis-à-vis du mentor actuel de notre Nati, cela dénote la très haute opinion qu'il se fait de lui-même pour ne pas dire un ego démesuré.
En plus de cette autoproclamation satisfaite, il y ajoute un singulier mépris pour ceux qui auraient le culot de s'interroger sur le coût de l'Euro 2008 que l'Etat de Genève aura à prendre en charge pour l'organisation de cet événement. Il dénonce les empêcheurs de dribbler en rond, qui sans vouloir mettre à mal le lien confédéral, trouveraient saumâtre que l'addition pût dépasser les 5 mo, voire approcher les 10 mo. S'il a une vision claire (et encore) de l'orientation tactique que doit pratiquer notre Nati, il est en revanche légèrement oublieux du fait que nous vivons en démocratie et qu'il appartiendra au Grand Conseil de se prononcer sur la facture et éventuellement au peuple en cas de referendum.
Que lui et ses amis du comité de soutien à l'Euro 2008 (l'indémodable et sympathique Alain Morisod et Jean-Luc Bidaud le choriste pleurnichard) prennent patience et cessent de faire inutilement monter la pression au risque d'une contre attaque ponctuée d'une reprise de volée qui pourrait se révéler fatale au score final.

20 septembre 2006


Le fameux "coup de boule" de Zidane à Materazzi, en finale de la Coupe du Monde de foot, a rendu Zizou encore plus populaire qu'avant auprès des Français. Au "Top 50" IFOP-Journal du dimanche des personnalités préférées des Français, Zidane cartonne en tête, progresse de 17 points par rapport à l'enquête précédente, et se retrouve le préféré des hommes comme des femmes, de la gauche comme de la droite, et de deux tiers des 15-24 ans. Un véritable triomphe. Salué par les politiques (Chirac trouve le "coup de boule" compréhensible, Ségolène Royal salue la capacité du héros à défendre "farouchement les valeurs auxquelles il tient, en particulier le respect dû à sa soeur"), Zidane l'est aussi par ses sponsors. Adidas a créé un site internet pour le soutenir, Danone envisage de l'élire dans son Conseil d'administration.
Comme quoi les sportifs gagnent toujours à faire travailler leur tête.

19 septembre 2006

On s'envoie en l'air avec ce qu'on peut


"Vivement l'Euro 2008", le comité créé pour soutenir le pompage des caisses publiques pour l'Euro 2008, veut "prolonger la vibration du Mondial" ("Le Temps" du 6 septembre).
... y'a plus de piles dans le vibromasseur ?

18 septembre 2006

Amen


"Il faut penser à l'immense communion qui, comme en juin dernier durant le Mondial en Allemagne, sous-tendra la manifestation", déclare l'entraîneur adjoint de l'équipe suisse, Michel Pont ("Le Temps" du 6 septembre) Pour défendre le pompage des fonds publics pour abreuver l'Eurofoot 2008...
... on ne sait pas trop à quoi peut ressembler une communion qui "sous-tend" une manifestation sportive, ni quel goût peut y avoir l'hostie, le pain et le vin, mais on se dit que, décidément, avec la progression de l'analphabétisme religieux (et de l'intégrisme qui va avec), on a les communions qu'on mérite.

16 septembre 2006

LA PRAILLE, MORNE PLAINE

Alain Morisod, a trouvé à l'Euro2008 une utilité fondamentale "faire connaître un stade sous-utilisé".
... Rassure-toi Alain, le stade de la Praille est plus que connu, il est même carrément célèbre : au titre de l'un des plus formidables exemples de gabegie financière, de gaspillage des ressources publiques et d'incompétence politique de ces cinquante dernières années à Genève. Et on n'est pas sûr que ce trou gagne encore à être connu.
Même bibliquement parlant.


Match international à la Praille, le 14 août (Sion-Ried) : 7500 spectateurs. Le stade est donc aux trois quarts vide.
Autre match international à la Praille le 7 septembre (Suisse-Costa Rica) : 12'000 spectateurs. Le stade est donc vide à 60 %.
Pour remplir les stades lors des matches "amicaux" et de "préparation" de l'équipe suisse, avant l'Eurofoot, puisque comme le constate "Le Temps" (du 2 septembre) ces matches "ne mobilisent pas les foules", les organisateurs, toujours futés dans l'amélioration des procédures de racket, ont trouvé un truc : les détenteurs d'un billet pour une rencontre dont presque tout le monde se contrefout (genre Suisse-Costa-Rica) seront prioritaires pour en obtenir un pour une rencontre plus courue (genre Suisse-Brésil). Commentaire d'un supporter : "je trouve spécial de forcer quelqu'un à aller voir un match pour être sûr de pouvoir assister au suivant".
Bof... c'est pas plus spécial que de demander à la majorité de la population qui n'en a rien à secouer de l'Eurofoot de payer (via les caisses publiques) pour la minorité qui s'y intéresse.

15 septembre 2006

VIVEMENT L'EURÔT 2008

"Il s'agit de prolonger la fièvre du football" ressentie en Allemagne durant la Coupe du monde"
(Jean-Philippe Rapp, journaliste, toujours lors de la présentation de "Vivement l'Euro 2008", "La Tribune de Genève" du 6 septembre)
... et si on essayait de faire tomber la fièvre plutôt que la prolonger ?


Or donc, un comité ("Vivement l'Euro 2008") a été créé à l'initiative de l'entraîneur adjoint de l'équipe suisse de foot, Michel Pont, pour soutenir le pompage des finances publiques lors de l'Euro2008 à Genève. "Il s'agit de prolonger la fièvre du football, la passion du sport et le potentiel festif (...) ressentis en Allemagne durant la Coupe du monde", explique l'ancien journaliste de télé Jean-Philippe Rapp. Plus trivialement, il s'agit de faire avaler au bon peuple le coût de l'Euromachin pour Genève (au moins 18 millions, qui seront puisés dans les caisses publiques au moment où au prétexte de leur vacuité, on supprime les allocations de vêtements aux "plus pauvres d'entre les pauvres".

14 septembre 2006

EURÔT 2008

"C'est un rêve de voir l'Euro à Genève. Une partie de mon coeur est dans cette ville"
(Johann Vogel, footballeur, lors de la présentation du comité "Vivement l'Euro 2008"... on a eu du pot, on a eu un bout du coeur, pas du cerveau...

La cheffe de la police genevoise annonce benoîtement qu'elle a officiellement déjà demandé l'aide des différentes polices cantonales et de polices étrangères ("notamment" allemande et française) pour faire face à l'Eurofoot 2008. "La police genevoise ne possède pas des forces nécessaires suffisantes" pour assurer l'ordre pendant la "fête du foot". On se retrouve donc dans la même situation que lors du G8, de joyeuse mémoire.
On ne sait pas si l'Euro 2008 sera la "fête du foot" promise, mais grâce à la police allemande, on pourra toujours en faire une fête de la bière.
Ce qui devrait plaire au comité formé (sous le nom "Vivement l'Euro 2008") pour apporter son soutien à la compétition (qui n'en a pas besoin), à l'organisation de matches à genève (ils sont prévus) et surtout au pompage des finances publiques pour compenser la pingrerie de la milliardaire UEFA, organisatrice de la sauterie.

13 septembre 2006

SUBVENTIONNER LE FOOTBALL-FRIC ? NON MERCI !



"Euro 2008 ne doit pas rimer avec G8" (Frédéric Hohl, député radical, "Tribune de Genève" du 5 septembre)...
et on fait comment pour éviter que "deux mille huit" rime avec "huit" ? On repousse l'eurofoot d'un an ou on adopte le calendrier républicain ?

SUBVENTIONNER LE FOOTBALL-FRIC ? NON MERCI !
(on reprend ici le papier de René Ecuyer dans "Gauchebdo" du 1er septembre)

EURO 2008 : TROP SALÉE LA FACTURE !
Pour trois matchs prévus à Genève, Berne veut "taxer" le canton de 10 à 20 millions

Jouer au foot. Ils sont des millions et des millions de gosses, de jeunes et moins jeunes de par le monde à pratiquer ce sport, qui est vraiment à la portée de tous, de toutes car même les filles s'en mêlent dans la cour d'école, sur la rue, sur le terrain. L'avantage du football sur bien d'autres sports d'équipe, c'est que tout le monde a sa place dans l'équipe, que l'on soit petit ou grand, costaud ou fluet. Le basket, par exemple, si l'on a pas 1m90 au garrot, on n'a pas sa place dans l'équipe. Et le rugby : 1m85, 110 kilos, 11 sewcondes aux 100m. Et taillé comme une bête.
C'est ce football-là qu'on encourage et le Service des sports de la ville de Genève, sous la responsabilité d'André Hediger, fait le maximum pour mettre à disposition de la population les installations et les terrains, organise et sponsorise des tournois. Le rêve de nos petits, c'est qu'un jour ils soient appelés à jouer dans une grande équipe, mais... autant prendre un billet de loterie !

UN MONDE INTOUCHABLE
Avec la dérive générale du football professionnel, l'image se ternit. Aujourd'hui, c'est le football-fric. Les milliardaires achètent et revendent les grands clubs comme ils achètent des entreprises avec leurs directeurs et leurs ouvriers, et exigent un rendement. Les espoirs locaux s'effacent en raison de l'achat de joueurs-vedettes, dont les prix de transfert sont proprement scandaleux. FC Sion, Lausanne-sports, Servette FC ont fait les frais de cette politique. Le football-fric conduit à toutes les dérives. En Italie, des matchs sont "arrangés". A la Coupe du monde, les passions nationalistes se déchaînent. Il n'y a aucun contrôle anti-dopage comme dans les autres sports... Ce monde est intouchable et c'est malsain.
Et c'est pour se football-là, qui nage dans de l'argent pas forcément bien propre, que la collectivité genevoise devrait y aller de 10 à 20 millions de francs pour avoir l'immense joie d'accueillir trois matchs de l'Eurofoot 2008 au stade de la Praille ? Non merci ! Gardons notre argent pour rétablir sans délai l'allocation qui était versée aux plus pauvres des plus pauvres de la République, pour les vêtements et l'abonnement aux transports publics, scandaleusement supprimée par la nouvelle majorité du Grand Conseil.
Voilà pourquoi le Comité Directeur de la section de Genève du Parti du Travail a pris une position négative, sans équivoque, à l'égard de toute demande de subventionnement pour l'Eurofoot 2008.

13 août 2006

Vers un référendum


Référendum il y aura donc si le crédit alloué à l'organisation de l'Eurofoot à Genève dépasse le million. Et opposition il y aura, de toutes façons, à ce que le budget cantonal, conçu dans la douleur, soit ponctionné. L'Eurofoot, devrait être financé par les organisateurs : la sécurité, notamment. Et si d'aventure le refus des Genevois du racket mis au point par l'UEFA devait inciter les organisateurs de l'Eurofoot à déplacer les matches "genevois" à Berne, Bâle ou Zurich, Genève n'y perdra rien. Même si le secrétaire général de l'Association suisse de football (celle-là même qui a "promis" à l'UEFA que les joueurs de foot seront exemptés d'impôts...) dit ne pas comprendre "que Genève, avec le statut de ville internationale qui est le sien, puisse se discréditer au point de laisser filer l'événement". Admettons que l'ASF soit orfèvre en matière de discrédit, mais signalons-lui tout de même que le statut de ville internationale de Genève a bientôt cinq siècles d'existence et ne doit rien à des "événements" du genre de l'Eurofoot.

"Le football, ce n'est pas seulement taper dans un ballon"
(Joseph Blatter, président de la FIFA, "Tribune de Genève" du 4 avril)...
ben non, c'est aussi taper dans les caisses publiques.

12 août 2006

EURO 2008 : NON AU RACKET !

Après le racket, la soustraction fiscale ?

De mieux en mieux : on se souvient de la lamentable arnaque mise en scène par le Conseil fédéral pour faire avaler aux parlementaires fédéraux l'organisation en Suisse d'une partie de l'Eurofoot 2008, en présentant une facture ridiculement basse (10 millions), puis, après la décision prise, présenter un début de facture réelle 18 fois plus élevée (182 millions au printemps dernier), et taxer les villes et les cantons "hôtes" (et rackettés), dont Genève, sur la base d'un accord signé aveuglément par l'administration fédérale et l'engageant à couvrir, sans limite, tous les surcoûts liés à la sécurité des manifestations. Ces débuts étaient prometteurs, la suite tiendra ces promesses : on se retrouve aujourd'hui avec une intéressante répartition des tâches, résumée ainsi par l'éditorialiste de la "Tribune de Genève" (du 8 août) : "A l'UEFA (Union européenne de football association) le milliard de retombées financières de l'Euro 2008, aux contribuables, la facture des hooligans". Facture à la laquelle on ajoutera toutes celles liées aux opérations parallèles aux matches.
Brillante opération, qui confirme le fonctionnement remarquable de l'UEFA comme pompe à fric : une pompe aspirante d'argent public et refoulante (dans les caisses de l'UEFA, qui va retirer de colossaux bénéfices de l'organisation de l'Eurofoot, notamment en encaissant de considérables droits de télévision et de partenariat publicitaire, mais qui refuse d'assumer les coûts de sécurité des manifestations qu'elle organise, et les fait assumer par des collectivités publiques, en plus de leur laisser assumer les bastringues connexes qu'on impose aux habitants de quartiers sinistrés par leurs dommages collatéraux.
Mais l'UEFA ne s'est pas arrêtée au racket financier, elle y ajoute désormais la revendication de l'exemption fiscale. L'Association suisse de football, partenaire de l'UEFA dans l'organisation de l'Eurofoot, aurait ainsi promis à celle-ci, sans en informer ni les cantons, ni la Confédération, qu'elle n'aurait pas un sou d'impôt à payer sur les primes distribuées aux joueurs des équipes nationales dispurant des matches en Suisse. De quel droit une association privée (l'ASF) engage-t-elle ainsi les collectivités publiques suisses ? Mystère. Mystère d'autant plus épais que la promesse de l'ASF à l'UEFA est totalement contradictoire des lois fédérales et cantonales. De plus, même si elle pouvait être honorée dans le cadre légal (ce qui n'est pas le cas), elle priverait les collectivités publiques (communes, cantons, Confédération) de millions de rentrées fiscales, dans le même temps où on leur demande de sortir des millions pour garantir la sécurité des matches, et assurer les festivités annexes.
Donc, si jamais (on n'en est pas à une manipulation près) l'accord mafieux passé entre la petite famille de l'ASF et la grande famille de l'UEFA était avalé par les autorités politiques fédérales et cantonales, il en coûterait aux collectivités publiques entre 15 et 20 millions de rentrées fiscales perdues. En gros, ce que coûteraient au canton de Genève les matches de l'Eurofoot prévus à la Praille.
Comme on s'en doute, l'UEFA a sauté sur l'occasion et, sans trop se préoccuper de savoir si l'ASF était habilitée à lui faire des promesses d'exemption fiscale, et si ces promesses étaient compatibles avec la loi, est partie du principe que cette proposition allait être la règle, que les joueurs de l'Euro 2008 ne seraient pas imposés à la source sur leurs primes, et qu'ils bénéficieraient donc d'un privilège. Or les lois fédérales et cantonales sont claires : les sportifs, artistes et conférenciers domiciliés à l'étranger et se produisant en Suisse sont imposés à la source, sur toutes les sommes qu'ils perçoivent pour leurs prestations. D'autant qu'en l'occurence ces sommes leurs seraient reversées, via les fédérations nationales, par une organisation (l'UEFA) dont le siège est en Suisse.
Les administrations fiscales cantonales et fédérale ont donc confirmé à l'UEFA, en 2005, que nul ne peut se soustraire à la loi, qu'il n'y a aucune raison que les Rolling Stones soient imposés lorsqu'ils donnent un concert en Suisse et que les stars du foot européens ne le soient pas lorsqu'ils jouent un match pour lequel ils sont payés et primés. Les collectivités publiques tentent aujourd'hui d'établir un minimum de respect du principe de l'égalité devant l'impôt ? L'UEFA s'asseoit dessus. On impose à la source les nettoyeurs frontalières de l'hôpital, mais faut pas toucher aux footballeurs étrangers. Dans la plupart des pays européens, sportifs et artistes venus de l'étranger sont imposés sur le lieu de leurs prestations ? L'UEFA n'en a cure. Lors des "mondiaux" de foot de 1998 et de 2002 les primes verséles aux joueurs ont été imposées ? l'UEFA ne veut pas le savoir. Lors de l'acceptation du crédit d'organisation de l'Eurofoot, le message du Conseil fédéral précisait que les joueurs seraient imposés, et les organisateurs ne l'ont pas contesté ? l'UEFA ne veut plus s'en souvenir.
Faut-il alors s'étonner, ou s'indigner, de la dernière manipulation en date dans ce dossier pourri ? S'en étonner, sûrement pas : la tentative de soustraction fiscale est prévue dans le mode d'emploi de la pompe à fric. S'en indigner, alors ? Pourquoi pas ? Mais c'est un peu tard.

Les "politiques" déjà grugés par les organisateurs de l'Eurofoot se sont, tardivement réveillés et jouent aujourd'hui les matamores, histoire de sauver ce qui peut encore l'être auprès de l'opinion publique : le Conseiller d'Etat libéral Mark Muller assure que le référendum qui sera lancé contre les crédits alloués à l'organisation de l'euro ne remettra en cause que les événements connexes, mais pas les matches, et que la "sécurité sera assurée" (aux frais des contribuables, mais pas sur un budget spécifique, ce qui permettra aux larbins de l'UEFA de contourner la sanction poulaire). Le radical Pierre Maudet fait dans le mouvement de menton et dénonce un "amateurisme complet dans la conduite des négociations" lors de l'accord signé en 2002 pour l'organisation de l'Eurofoot. Le même Maudet était de ceux qui voulaient que la Ville de Genève rallonge de 2,5 millions et demi les sommes versées dans le trou de la Praille : à amateur complet, amateur et demi... La Conseillère nationale libérale Martine Brunschwig Graf déclare quant à elle qu'il y a "une loi à respecter dans ce pays" et que ça vaut pour les lois fiscales comme pour les autres, et pour l'UEFA et l'ASF comme pour tout le monde. C'est bien de le rappeler. Le problème, c'est que l'UEFA, l'ASF et les pingouins qui ont négocié l'accord de 2002 se croient précisément au-dessus des lois -et surtout au-dessus de l'exigence de la bonne foi.

11 août 2006


Le Service genevois des espaces verts et de l'environnement (SEVE) annonce que la Ville veut "recenser les pigeons" (Le Matin Bleu du 9 août)...

Bonne idée, mais c'est déjà fait, par le fisc : c'est la liste des contribuables genevois, appelés à casquer pour l'organisation de l'Eurofoot 2008 et les beuveries annexes, après avoir été appelés à casquer pour la construction du stade de la Praille, puis pour nourrir ce mammouth, puis boucher le trou financier creusé...

"Je ne comprendrais pas que Genève, avec le statut de ville internationale qui est le sien, puisse se discréditer au point de laisser filer (l'Eurofoot)"(Pierre Gilléron, secrétaire général de l'Association suisse de football, Le Temps du 9 août)...
En matière de discrédit, l'ASF est certainement orfèvre, mais pour l'évaluation du statut international de Genève, elle fait plutôt dans la quincaillerie : ce statut ne doit pas grand chose à des exhibitions du genre de l'Eurofoot...

"L'UEFA ne doit pas manquer de bonne foi", déclare la Conseillère nationale libérale Martine Brunschwig Graf, à propos de l'exigence de l'UEFA d'exempter d'impôt les joueurs du Mondial (La Tribune de Genève du 9 août)...
Si l'UEFA avait autant de bonne foi que de culot, elle siégerait au fonds du puit de la vérité.
Le centre de transfusion sanguine de la Croix Rouge suisse annonce que la Coupe du monde de foot a eu pour effet de réduire (la canicule aidant) de 30 % le nombre des donneurs de sang ("20 minutes" du 9 août)...
... le sang était dilué dans la bière...