21 novembre 2006

FRIK (et flik)

A Bâle, l'exécutif a annoncé un budget de 18 millions pour couvrir le coût d'un projet de "boulevards des fans" de 3,2 kilomètres de long. A Genève, en revanche, le délégué cantonal au sport, Michael Kleiner, est prudent : "nous n'avançons encore aucun chiffre" (Le Temps du 30 septembre), et l'organisateur des festivités annexes à l'Eurofoot, Frederic Hohl, l'est tout autant : "on est encore en négociation avec l'UEFA". Mais Hohl annonce que les grands écrans de Plainpalais ou du Bout du Monde coûteront, à eux seuls, entre 700'000 francs et un million l'unité. A Genève Tourisme, le responsable de l'Eurofoot, Beat Dreier, est lui aussi très prudent (la menace d'un référendum ne serait-elle pas pour quelque chose dans toute cette prudence ?) et souligne "que de nombreux paramètres doivent être pris en compte dans le calcul du budget, tel que les transports, la sécurité, le marketing etc..." et que donc les investissements restent "à définir".
Rappelons (en passant) que le budget annuel de l'UEFA est de l'ordre du milliard dans les années sans championnat d'Europe, et du double dans les années avec championnat d'Europe. Et que c'est cette association milliardaire qui attend des caisses publiques qu'elles financent la sécurité et les à-côtés festifs de l'Eurofoot... et se contente de dire (ou plutôt de faire croire, en le faisant dire au directeur de l'Eurofoot pour la Suisse, Christian Mutschler) qu'elle "se propose même de participer financièrement". On admire le "même"....
Rappelons (toujours en passant) que les seuls frais d'engagement de la seule police neuchâteloise pour le seul club de Xamax a coûté 365'000 balles au canton -dont le ministre des Finances, le socialiste Jean Studer, estime que "ce n'est pas à la collectivité de payer une telle facture" (20 Minutes du 14 septembre). Message transmis aux socialistes genevois et au ministre genevois (et Vert) des Finances, lorsqu'il s'agira de se prononcer sur une facture 30 fois supérieure pour l'Eurofoot.

La Fédération internationale de foot (FIFA) examine (avec une attention dont on ne se permettra pas de douter qu'elle est scrupuleuse) un rapport que l'AFP qualifie d'"accablant" (Le Courrier du 14 septembre) sur les tripatouillages financiers de l'un de ses vice-présidents, Jack Warner, et son fils, suspectés de s'être remplis les poches en revendant des billets pour le Mondial 2006, billets obtenus grâce au statut du père, et revendus par le fils, par l'agence de voyage qu'il dirige. Le bénéfice indu dépasserait le million de FS.
Un autre responsable de la FIFA, le président de la Fédération sud-américaine (Conmebol), Nicolàs Leoz, aurait de son côté touché l'équivalent de 200'000 FS de pots-de-vin, via une société liée à une autre société, en faillite, l'ISMM, qui détenait les droits marketing de la Coupe du monde -et dont la faillite avait creusé un trou dans les finances (limpides) de la FIFA.
Le Conseiller d'Etat Mark Muller, partisan du subventionnement public des festivités annexes à l'Eurofoot 2008 (comme l'ensemble du Conseil d'Etat, d'ailleurs, Verts et socialistes compris, le Conseil d'Etat in corpore ayant en effet adhéré au Comité des beaufs "Vivement l'Euro 2008"), s'est fracturé la clavicule gauche en jouant au foot contre des politiciens de gauche.
Y'a une justice, même dans le sport.

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