29 novembre 2006

Petite chronique des beautés du foot

Dans la chronique des beautés du foot, quelques petites notules roboratives :

- à Chiasso, le 9 septembre, des supporters du Servette (ceux de la "section Grenat")envahissent le stade avant même le début du match et s'en prennent aux supporters du FC Chiasso. Bilan, plusieurs blessés (dont deux Chiassesi hospitalisés, l'un grièvement). Il s'avère que les affrontements ont été prémédités par les supporters servettiens, le site de la "section grenat" (www.section-grenat.ch) invitant ses membres à "bien avoir en tête la relation unissant les rossoblu (Chiasso) aux consanguins valaisans" (les ennemis héréditaires des "grenats"). En revanche, on ne trouve aucune invite comparable sur les sites des supporters chiassesi (www.redside.ch) ou sédunois (www.ultra-sion.ch). La police genevoise a annoncé qu'elle connaissait, avant la rencontre, l'identité de deux hooligans avérés et de cinquante supporters potentiellement dangereux. Un supporter témoigne dans Le Matin : certains "ultras" boivent "3 litres de bière chacun avant un match"). Il y a cinq groupes de supporters du Servette, regroupant environ 200 personnes, dont un groupe ouvertement raciste, les "Geneva Boys" (ceux qui poussent des cris de singe dès qu'il y a un joueur africain dans l'équipe adverse)Quant aux membres de la "section Grenat" le principal groupe de supporters, leur justification des affrontements est d'une simplicité enfantine : "c'est les autres qui ont commencé", "ils ont rien fait qu'à nous insulter". Comme disait l'autre : "qu'est-ce qu'un stade ? une grande cour de récréation d'école primaire". Mais alors, très, très primaire.

- à Pietermaritzburg (Afrique du sud), le 10 septembre, un footballeur a été poignardé et tué en plein match par le coéquipier qu'il avait été appelé à remplacer;

- à Zurich, le 16 septembre, 18 supporters du FC Zurich sont arrêtés avant un match contre Thoune. 4 d'entre eux, qui avaient molesté des policiers le 19 août lors d'un match entre le FC Zurich et Grasshopers sont condamnés à quelques jours de prison avec sursis.

- le 14 octobre, à à Lucerne (match Lucerne-Sion) et Winterthur (match Wintherthur-Servette), des bagarres entre supporters, et entre supporters et policiers (qui ont du faire usage de balles en caoutchouc) ont eu lieu, faisant deux blessés (une femme et son enfant) à Lucerne.

- le 24 septembre, le joueur argentin du FC Nantes Mauro Cetto est expulsé pour avoir insulté la mère du gardien de l'OM, Carrasso; quelques jours auparavant, c'est le joueur de l'AC Milan Patrick Vieira qui était exclu pour trois matches après avoir insulté l'arbitre. "Un match sans insulte, c'est inimaginable", reconnaît l'auteur d'une étude sur l'insulte dans l'univers politique, Matthew Legget, qui explique cet facette de la beauté du sport, école de civilité : "qu'elle agisse dans le registre sexuel ou raciste, le but (de l'insulte) est de (pousser l'adversaire à la faute pour obtenir) un coup franc, un penalty ou une expulsion". En Suisse, le joueur du FC Lucerne, Yao Aziawonou confirme la généralisation de l'insulte entre joueurs : "on me traite de sale Noir presque chaque semaine" (Le Temps du 25 octobre), et l'entraîneur des juniors du Servette la généralisation du crachat : "Il y a dix ans, personne ne crachait sur un terrain. Maintenant, ils s'y sont tous mis, même dans les vestiaires".

- en France, et après son désormais illustrissime coup de boule à Materrazzi, Zinedine Zidane a été élu personnalité la plus admirée des Français et le tube de l'été vite bricolé à partir de l'épisode, la "danse du coup de boule", a été vendu à 500'000 exemplaires et est toujours 5ème au "top" des ventes. La marque "Coup de tête en métal" a été déposée à l'Office chinois des brevets et devrait orner d'un logo explicite cuaussures, drapeaux et canettes de bière. De son côté, le président de la FIFA, l'illustre Blatter, surfant (lourdement) sur la vague médiatique, veut organiser une "réconciliation" à grand spectacle entre Zidane et Materazzi. Il évoque la possibilité de le faire sur lîle de Robben, en Afrique du Sud, où Nelson Mandela et d'autres militants anti-apartheid ont été détenus pendant des années. Il y a une idée intéressante, là : on pourrait organiser l'Eurofoot à Champ Dollon en réduisant les matches à des affrontements entre deux joueurs, et en substituant le coup de boule final aux tirs aux buts.

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