03 octobre 2007

Fonds de corbeille

Avant le match du 20 septembre entre Sion et Galatasaray (Turquie), à la Praille, la police a rappelé "les règles élémentaires de bonne conduite" : pas d'alcool, pas d'armes, pas de propos racistes. "Elementaires", en effet, ces règles.
Le problème n'est pas qu'on les rappelle. Le problème, c'est qu'il faille les rappeler.

"Je veux mettre mes compétences et mon enthousiasme au service de notre canton", proclame fièrement le candidat libéral au Conseil national Christian Luscher, dans un pavé publicitaire...
Christian Luscher ayant précédemment mis ses compétences et son enthousiasme au service du FC Servette, qu'il a présidé avant de le remettre à Marc Roger, on peut déjà annoncer la mise en vente du canton, ou on attend le retour de Roro à Champ-Dollon ?

On ne comptera pas sur la presse romande pour une critique de l'Euro 2008 : les" huit principaux quotidiens régionaux romands" (La Tribune de Genève, 24 Heures, L'Express, l'Impartial, la Nouvelliste, la Liberté, le Journal du Jura et le Quotidien Jurassien -merci pour le Temps et le Courrier) mettent leurs "forces en commun" pour servir la soupe à l'Euro2008, proclamé carrément "plus important événement sportif du siècle organisé en Suisse" ("Tribune de Genève" du 22 août)
Ce siècle n'ayant que six ans, on admirera la prescience du pool de supporters pour les 93 années à venir après l'Euro.

Le directeur du stade de la Praille, Olivier Carnozzola, admettant que "le football ne suffit pas à faire fonctionner le stade" (c'est en effet le moins qu'on puisse dire), ajoute que "cela ne nous a pas posé de problème de conscience d'accorder la tenue (d'un salon de l'érotisme" à la Praille, du 28 au 30 septembre ("Le Matin bleu" du 12 septembre)
Il a raison, le directeur : les promoteurs du stade ayant déjà entubé tout le monde, un salon de l'érotisme (ou de ce qui en tient lieu dans le monde de la marchandise) n'y pose "aucun problème".
Sauf que plutôt qu'un stade, et quitte à se faire baiser, c'est un bordel qu'on aurait dû construire à la Praille : ça aurait coûté moins cher et ça aurait été plus souvent plein.

"On ne peut plus tolérer que les pouvoirs publics versent l'argent du contribuable à une manifestation sportive sans avoir des garanties sérieuses qu'il n'y aura pas de triche, donc de dopage", déclare (sérieusement ?) le Conseiller d'Etat Mark Muller dans "Le Matin dimanche" du 5 août...
... Faut dire que MM parle du Tour de Romandie. Pas de l'Eurofoot. A quoi les pouvoirs publics ont décidé d'attribuer des million s d'"argent du contribuable" sans "garantie sérieuse qu'il n'y aura pas de triche, donc de dopage".
L'éthique sportive de Muller et de ses comparses, c'est celle du deux poids, deux mesures. On fait la fine bouche devant le cyclisme, on raque pour le foot business.

Quant au président de l'UEFA, Michel Platini, il joue carrément les andouilles : "Je ne crois pas à un dopage organisé dans notre sport" ("Tribune de Genève" du 7 juin).
C'est le même genre de déclarations qu'on entendait dans le cyclisme professionnel il y a une dizaine d'années.

Le maire socialiste de Bieenne, Hans Stöckli, se dit persuadé que la construction d'un nouveau stade et d'une nouvelle patnoire "accroîtront la motivation pour le sport et déboucheront sur des promotions" des équipes locales de foot et de hockey en ligues supérieures.
Les belles promesses rendent les fous (de foot) joyeux : à Genève, le FC Servette n'avait pas plutôt posé ses crampons sur le nouveau stade qu'il chutait en ligue inférieure. Il y marine toujours.

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