03 mars 2007

Eurobeaufs

Les à-côtés festifs de l'Eurofoot se précisent (si on peut dire) : Mark Muller a annoncé, confirmé ou évoqué, en vrac, l'installation d'un corral (une Fans Zone) sur la plaine de Plainpalais, une draille de la gare à Plainpalais, voire de Plainpalais à la Praille, des écrans géants à Plainpalais, au Bout-du-Monde et à la Praille, un camping au Bout-du-Monde. Mais pour tout ça, il a pas les sous (du moins officiellement), Muller. Et il craint comme la peste le référendum, Muller. Et il va donc essayer de les trouver en contournement les droits démocratiques, Muller.
A Plainpalais, où les riverains de la Plaine se souviennent du calvaire endurée lors du Mondial de foot, on se prépare au pire. L'organisateur de la fetabeaufs, Frédéric Hohl, député radical (qui votera probablement en tant que député les millions dont il aura besoin en tant qu'organisateur), noie le poisson et dit qu'il "comprend les craintes ds riverains", mais explique qu'à Genève aucun endroit ne peut accueillir jusqu'à 100'000 personnes (jusqu'à présent il prétendait être capable d'en accueillir 80'000, c'est comme pour le coût de l'organisation de l'Euro pour les collectivités publiques : c'est surinflationniste). Et Hohl de s'engager à rencontrer régulièrement les habitants. Pour leur distribuer du Lexomil et des boules Quies ?

Une rencontre entre les habitants du quartier prochainement sinistré (les riverains de la Plaine, quoi) et des représentants de la Municipalité (notamment Manuel Tornare, Véronique Purro, une Conseillère municipale membre de la Commission des pétition) et des organisateurs de l'Eurobeaufs a eu lieu fin décembre. But de l'exercice : noyer le poisson. Genre "on vous comprend très bien, les habitants, mais la plaine est un lieu de fête, et la fête ça fait du bruit, et d'ailleurs du bruit y'en a aussi ailleurs, et la fêete du foot, on peut pas l'organiser ailleurs" etc. etc.
Arguments massues (entre autres) : on ne peut pas organiser l'Eurobeaufs à la patinoire, elle est trop petite. On peut pas non plus l'organiser au Bout du Monde, la nappe phréatique nme le supporterait pas. Au Stade de la Praille, alors ? Non, la pelouse est fragile. La question de savoir s'il faut l'organiser où que ce soit n'a bien sûr pas à être posée.
Bref, ce qui attend les malheureux indigènes de Plainpalais, ce sont plusieurs semaines invivables. Du bruit avant les matches, pendant les matches, et encore plus après. Et quand il n'y aura pas de matches, on organisera des concerts (de musique à beaufs, pas de grégorien).
L'UEFA "offre" à chaque ville organisatrice, et pour la population locale, 700 ou 750 billets par match se déroulant sur son sol. Sur le total des billets qui seront vendus, c'est une paille : 290'000 billets (soit moins du tiers du total des places disponibles) seront mis en vente sur internet en mars prochain. Chaque internaute pourra réserver jusqu'à 4 billets (bonjour le marché noir) pour un seul match par jour. Les billets seront plus chers que lors de l'Euro2004, mais moins chers que lors du Mondial 2006, assure-t-on à l'UEFA. Dont on connaît la sincérité et le souci de la vérité des chiffres.

Selon un sondage par internet effectué (sans confection d'un échantillon représentatif) par "20minutes.ch", auprès d'un nombre indéterminé d'internautes, ceux-ci se divisent, en gros, en trois tiers à propos de l'Eurofoot : un petit tiers n'y trouve aucun intérêt, un gros tiers ira au match, un autre gros tiers les regardera à la télé. Avec le quatrième tiers qui est parfaitement allergique à ce machin, on aura complété l'ensemble en usant de la même arithmétique que celle dont usait le Conseil fédéral quand il annonçait que les collectivités publiques n'aurait que 10 millions à payer pour organiser la part helvétique de l'Eurofoot.

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