02 octobre 2009

Acharnement thérapeutique

Une subvention pour la Fondation du Stade de la Praille ?

Cet automne, vraisemblablement entre l'élection du Grand Conseil et celle du Conseil d'Etat, le Grand Conseil (l'actuel, sans doute) se prononcera sur une nouvelle proposition de ponction des caisses publiques pour alimenter celles de la fondation privée du stade de Genève. Deux propositions sont en concurrence : celle de la majorité de droite (sans l'UDC, qui s'oppose à tout financement public de la fondation), qui accorde 700'000 francs à la fondation pour lui éviter la faillite, et celle des socialistes et des verts, qui limitent l'aumône à 500'000 francs (pour tenter d'éviter un référendum). Par rapport aux neuf millions sur quatre ans que l'inénarrable Mark Muller demandait initialement, on est certes devenu, enfin, un peu raisonnable dans ce dossier foireux, mais on s'obstine toujours à pratiquer à l'égard d'une fondation privée au bord de la faillite un acharnement thérapeutique absurde, auquel on ne saurait répondre, charitablement, qu'en faisant appel à Exit ou Dignitas. La fondation est au bord de la faillite ? Faisons-lui faire un grand pas en avant...

Les millions de la casserole
Après le racket, le chapardage ; après le pompage de dizaine de millions, le goutte-à-goutte de centaine de milliers de francs… on est apparemment devenus modestes, ou prudents, mais la méthode reste la même : utiliser les caisses publiques pour remplir celles de la fondation du stade. D'autant qu'à la subvention proposée s'ajoutent quelques autres cadeaux publics : le report du remboursement des dettes de la fondation à l'égard de la Ville de Lancy, et le règlement par l'Etat à la place de la fondation de la rente de superficie de 325'000 francs due aux CFF. Ce qui fait qu'au bout du compte, si la proposition de la majorité de la commission des finances du Grand Conseil était acceptée, le cadeau à la fondation dépasserait le million. C'est-à-dire la limite au-delà de laquelle le Comité de citoyennes et citoyens contre tout financement public du stade lancera un référendum. Et ce ne sont pas les " conditions " qu'on fait mine de poser à la fondation pour lui accorder une subvention qui nous dissuaderont de le lancer : la fondation est hors d'état de respecter ces conditions (un nouveau contrat de prestations, un business plan, un " certain dynamisme commercial " et la découverte miraculeuse d'autres " solutions d'assainissement à long terme ", tous engagements qui ne valent pas mieux que ceux pris par la fondation depuis bientôt une décennie, et qu'elle n'a jamais été capable de tenir). Un référendum permettrait certainement (si la subvention est de 700'00 francs) ou peut-être (si elle est de 500'000 francs) aux citoyennes et aux citoyens du canton, et pour la première fois (ceux de la Ville se sont déjà prononcés, et clairement), de dire ce qu'ils pensent de ce morne feuilleton. Et probablement d'en dire qu'il convient d'y mettre fin, et que la seule " solution d'assainissement à long terme " de la Fondation du du stade de la Praille est son abandon pure et simple, total et définitif par les collectivités publiques. On ne va tout de même pas traîner cette casserole pendant encore quarante ans...

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