06 avril 2011

Fonds de tiroir

Le Conseil d'Etat a versé 1,6 million de francs au Genève-Servette Hockey en puisant dans des fonds de la Loterie Romande, qui exclut toute aide à une société anonyme. Or le GSHC est précisément une société anonyme. Qui a donc reçu, au titre de « soutien très spécial », une aide puisée dans un fonds que le canton n'avait pas le droit d'utiliser pour cela. C'est une douce manie, d'ailleurs, du canton, de procéder ainsi dès qu'il s'agit de sport : la fondation du Stade de Genève avait déjà bénéficié des largesses du Conseil d'Etat, qui avait cette fois puisé dans le fonds d'équipement cantonal pour éviter de demander au Grand Conseil un crédit qui aurait été attaqué par référendum. Donc voilà, maintenant qu'on a arrosé le foot et le hockey, on attend l'arrosage de la pétanque, du polo, du tennis de table et du hornuss. Tant qu'à faire. Faut juste trouver le fonds dans lequel puiser sans y être autorisé...

Le Tsar du foot-pognon, Sepp Blatter, président de la Fédération internationale du foot, la FIFA, se représente pour un quatrième mandat (après avoir promis qu'il n'en ferait que deux) , au prétexte qu'il n'a pas « fini sa mission » (laquelle ? plonger encore un peu plus le foot dans le mercantilisme ?), mais un candidat sérieux se présente contre lui : la Quatari Mohammed Bin Hammam, président de la Confédération asiatique de football. Sa première élection, en 1998, Blatter l'avait gagnée grâce à l'achat de votes., et en 2007, plus de concurrent du tout... Mais cette fois, il risque de perdre son trône : bin Hammam est un homme du sérail, qui fait campagne en proposant de créer une commission de « transparence » pour lutter contre la corruption, fléau dont Blatter n'est peut-être pas l'adversaire le plus résolu. Dans une élection normale, démocratique le Quatari aurait toute ses chances. Mais la FIFA fonctionne selon le principe « un pays - une voix ». Ce qui fait peser Antigua (1000 licenciés) du même poids que le Brésil ou l'Italie et leurs millions de licenciés. Une procédure idéale pour s'acheter son élection. Bref, un système qui ressemble tout à fait à ce que la FIFA a réussi à faire du football professionnel : un souk.

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