20 septembre 2008

Procès de Marc Roger : Le Bouc-émissaire en son enclos

Or donc, le procès du bouc-émissaire de la faillite du Servette, de celle de la société d'exploitation du stade, de la sous-occupation endémique dudit stade et de la relégation du Servette en ligue folklorique, s'est ouvert le 1er septembre devant le Correctionnelle. Outre le Parquet, pas moins de quinze avocats veulent la tête de Roro (et de Roro tout seul), au nom d'une vingtaine de joueurs qui, comme quelques notables locaux (Luscher, Carrard), jouent les andouilles et plaident la connerie : " on savait pas ", " on a été trompés ", " on n'a rien compris ".. Crédible ? Peu importe : quand on a un bouc-émissaire, on ne cherche plus de responsables..

Roro et les cloches
Selon ses accusateurs, Marc Roger aurait donc, tout seul avec ses petites mains, sa petite pelle et son petit seau, creusé dans le FC Servette un trou de 17 millions entre l'été 2004 et le début 2005. Il aurait fait preuve d'une " ambition démesurée et hasardeuse sur l'avenir du club " (il n'était pas le seul), se serait montré beaucoup trop optimiste sur le sponsoring et sur le nombre de spectateurs attirables dans le stade (est-ce qu'on pourrait nous rappeler le nom de tous les vendeurs de savonnettes qui nous assuraient qu'un stade de 30'000 places, c'était ce dont Genève avait besoin ?). Roro risque sept ans de gnouf (il en a déjà fait presque deux en préventive). Ceux qui lui ont refilé Servette, et ceux qui ont imposé à Genève un stade inutile et bouffeur de millions, ne risquent en revanche rien du tout. Sauf le ridicule, qui ne tue plus personne depuis longtemps. Surtout politiquement. Ce sont eux, pourtant, qui ont creusé l'essentiel du trou et laissé à Roger, pour un franc symbolique, un club en état de faillite. Mais ceux-là, les Luscher et les Carrard affirment hautement leur incompétence : " on s'est fait avoir par le Marseillais, putaing cong ! ". Une fois le procès terminé, et Roro condamné d'avance (on ne va jusqu'en Espagne rechercher un bouc-émissaire pour le relâcher ensuite dans la nature), il se passera quoi ? Rien que de très rituel. On ne prend pas forcément les mêmes, mais on recommence les mêmes conneries : main dans la main pour " sauver le Servette et le stade ", alors que c'est au Servette de se sauver tout seul et que le stade n'est pas sauvable, Manu et Mediamark sonnent le branle-bas. Mais quitte à donner dans la sonnerie, c'est le glas qui devrait s'imposer.

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