16 mai 2007

Eurodimat

EURODIMAT
Les organisateurs de l'Euro annonce une "audience cumulée" de "près de dix milliards de téléspectateurs". Vous nous direz que dix milliards de téléspectateurs sur une planète peuplée, nourrissons et grabataires compris, de sept milliards d'invididus humains, dont la moitié n'a pas la télé, ça fait beaucoup, mais "audience cumulée", ça veut dire que chaque téléspectateur est compté autant de fois qu'il suit un match (ce qui permet de faire grimper les tarifs de pub) Et que s'il en suit douze, il est compté douze fois. Probable aussi qu'on compte comme téléspectateurs les chiens, les chats, les poissons rouges, les hamsters et les canaris à portée de vue de la télé. Un peu contraints, certes, comme téléspectateurs, mais a priori pas plus décérébrés que les humains vautrés devant le match.

La SSR a acheté les droits de diffusion exclusive de tous les matches de l'Euro2008 pour la Suisse. Elle n'a pas communiqué le montant de cette transaction. En France, TF1 et M6 se partageront les retransmissions.

En attendant, une grosse moitié (51 %) des Suisses interrogés par sondage (Demoscope) en janvier se "réjouissent" de l'Eurofoot et une petite moitié s'en foutent (44 %) ou y sont allergiques (3 %). Et quand on cause pognon, 44 % des personnes interrogées trouvent que l'utilisation des fonds publics pour l'"événement" est justifiée, 43 % s'y opposent. Et en mars, selon un autre sondage (Isopublic), 71 % des personnes interrogées soutiennent l'entraîneur de l'équipe nationale de foot, Köbi Kuhn, 53 % pensent que la Suisse atteindra les quarts de finales (autrement dit : sera dans les huit meilleurs équipes européennes), alors que 17 % ne la voient pas passer même le premier tour (heureusement qu'elle est qualifiée d'office en tant que
co-organisatrice), et que 2 % la voient championne d'Europe. Sur un échantillon représentatif pour un sondage de cette importance (incontestable), 2 %, ça correspond en gros aux joueurs de l'équipe nationale et à leurs remplaçants. Pour un échantillon plus large, on peut y ajouter les entraîneurs et les soigneurs. D'ailleurs, l'entraîneur, Koebi Kuhn, assure que "Gagner l'Euro, c'est un rêve qui peut devenir réalité". Transformer le stade de la Praille en plantation de chanvre écologique aussi. "On veut gagner, contre n'importe qui", poursuit Kuhn. Contre le Lichtenstein, Andorre, Saint-Marin ou le Vatican (à condition sur les joueurs soient en soutanes), c'est possible, en effet. Face à des adversaires plus sérieux, le doute place : "ça n'est pas parce que la Suisse n'a jamais gagné contre l'Allemagne depuis 50 ans qu'on ne veut pas remporter le prochain match (le 7 février) à Düsseldorf". Match que la Suisse a perdu. Et quand elle fait une tournée d'entraînement en mars en Floride, elle réussit à ne pas perdre contre la Jamaïque (la ganja doit y être pour quelque chose), mais elle échoue devant la Colombie (ça doit être la faute à la coke).

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