19 juillet 2009

Fonds de tiroir

EUROGHETTOS
Durant l'Euro2008, les quartiers autour des stades accueillant les matches en Suisse ont été interdits au trafic automobile privé, hors celui des habitants du coin. C'est le seul aspect positif de la foire à blaireaux. C'était d'ailleurs une exigence de l'UEFA. Les autorités cantonales entendaient éviter un trafic indésirable de véhicules en quête de places de parc. Le problème, c'est que ce trafic s'est reporté dans les quartiers avoisinants.

EUROMARCHE (NOIR)
Alors que les organisateurs et les politiciens locaux pressaient les Genevois et voises de faire le meilleur accueil possible aux foules de spectateurs et supporters venus assister aux matches (ou à leur retransmission sur écrans géants), moins de 2000 places sur les 30'000 disponibles par matches à la Praille étaient disponibles pour ces mêmes Genevois et voises. 2000 places desquels il fallait encore déduire les places réservées aux notables, invités et autres sponsors : la "grande fête populaire" se faisait sur invitation. Ou par le marché noir : mi-décembre, des billets pour les matches de l'Euro étaient mis en vente sur le site internet eBay pour des prix atteignant sept fois le prix officiel -mais les matches "genevois" n'avaient pas la cote. Féroce gardienne de ses petits profits, l'UEFA a annoncé que les petits malins se livrant à ce petit commerce pouvaient être amendés jusqu'à 5000 euros (mais amendés par qui ?)...

A Genève, l'absence de petits cadeaux a entretenu l'inimitié entre la Ville et le canton, que la première accusait d'accaparer les billets de faveur (240 par match, soit 40 billets gratuits et 200 billets payants, mais réservés) pour l'Euro2008 à la Praille. Comme ça n'est pas la Ville mais le canton de Genève qui était hôte officiel du machin (contrairement à ce qui était le cas à Berne et Zurich), le canton décidait tout seul l'usage de ses billets. Les parlementaires et les clubs de foot se sont vus "offrir la possibilité d'acheter" un billet payant (c'est joli, comme expression : "offrir la possibilité d'acheter"...); quant aux billets gratuits, la "Tribune de Genève" (du 3 avril) annonçait que les Conseillers d'Êtat en feraient ce qu'ils voudraient. D'où une grosse jalousie des Conseillers administratifs de la Ville, puisque celle-ci aller claquer au moins un million et demi pour une manifestation dont elle supportait les nuisances, et qu'elle paierat pour la mobilisation des pompiers et de la voirie et la mise à disposition de la Plaine de Plainpalais...
Les villes hôtes avaient droit en tout et ensemble à 750 places par match. A Genève, chaque club de foot n'avait droit qu'à deux billets... payants. Et, princièrement, le canton et la "Tribune de GenèveW" mettaient au concours 100 places, pour l'un ou l'autre des trois matches "genevois".

Pendant que le supporter de base ramait, et claque son pognon, pour essayer (sans, le plus souvent, y arriver) d'obtenir une place dans un stade pour un match de l'Euro, des milliers de places restaient vides, jusqu'à 8000 lors d'un seul match à Bâle, soit en gros le quart du stade. Parce que les sponsors, qui avaient leur lot de places gratuites, n'en faisaient rien.

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