21 février 2007

Euroracket

La méthode utilisée pour boucher le trou de la Praille en puisant dans les fonds publics présage de celle qui sera utilisée pour payer les frais annexes de l'organisation à Genève de trois matches de l'Eurofoot, en 2008 : tout faire pour contourner les droits populaires, user de n'importe quelle méthode, même légale, pour empêcher le lancement d'un référendum. Le Conseiller d'Etat Mark Muller annonce qu'un budget devra passer devant le Grand Conseil "cette année", mais minimise les chiffres : "en tenant compte de l'investissement de l'UEFA et, aussi, de celui de la Confédération, on arrivera à une somme nettement inférieure" aux vingt millions déjà annoncés, et même inférieure à 10 millions. Finalement, Muller annonce un montant de moins de neuf millions, inscrit au budget de l'Etat pour éviter le référendum (on ne peut pas lancer un référendum contre un budget). Et peu importe si ces crédits n'auront avec les dépenses prévues qu'un rapport symbolique. Le but, clairement exprimé par Mark Muller, c'est "d'éviter le lancement d'un référendum", en présentant la demande de crédits "de manière raisonnable". En clair : on proposera au Grand Conseil une dépense de moins de neuf millions, inscrite au budget général. Comme ce crédit ne couvrira pas les dépenses, mais que ceux qui les présenteront le savent déjà, on ajoutera ensuite ce qui manque, en contournant le Grand Conseil et le peuple, en puisant dans des fonds ou des dépenses de fonctionnement, ou en représentant, la bouche en coeur, des crédits supplémentaires le plus tard possible C'est exactement ce qui a été fait au niveau fédéral : on a fait voter un budget de 10 millions aux Chambres fédérales, pour annoncer quelques moins plus tard qu'en fait c'est de 200 millions dont a besoin. On se réjouit.

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