19 avril 2007

Euroblabla

EUROBLABLA

Sepp Blatter n'est pas content : le président de la Fédération internationale du foot-pognon (FIFA, dans un entretien à la feuille footballistique alémanique ("Eurosoccer") dénonce l'absence de vision et d'engouement pour l'Euro2008 de la part des hautes sphères helvétiques, absence de quoi découlerait un impact négatif auprès de l'opinion publique. "Nous en sommes encore à nous disputer pour savoir qui paiera quoi", se plaint Blatter -qui a du retard : on ne dispute plus, on sait : l'UEFA et la FIFA ne paieront rien, ou presque, les collectivités publiques paieront le maximum. Dans une telle ambiance, "le public ne peut pas s'enthousiasmer", geint Blatter. Il devrait s'enthousiasmer, le public ? Et pour quoi donc ? En réalité, ce n'est pas tant le public que les milieux de l'économie qui entéressent le président de la FIFA : "le secteur du tourisme, le monde politique, economiesuisse et les instances sportives doivent unir leurs forces". Et les proxénètes, les putes et les flics, on les oublie ?
Le Conseiller d'Etat genevois Mark Muller n'est pas d'accord avec Blatter : "Sur le terrain, nous rencontrons un écho très positif", assure le libéral.
Sur quel terrain ? La Praille ? La Plaine de Plainpalais ? Et le factotum de Muller, le député radical Frédéric Hohl, responsable des manifestations annexes à l'Eurofoot, estime lui aussi que l'écho de l'événement est "plutôt exceptionnel". Et il en veut pour preuve que lors d'un sondage, un Suisse sur deux "a même déclaré s'intéresser à l'Euro". "Même", comme dit Hohl : ce qui fait un Suisse sur deux qui ne s'y intéresse pas ou y est allergique. Après tout le battage médiatique que le public a enduré à propos de l'Eurofoot, la performance est mince.

Les promoteurs de l'Eurofoot à Genève affirment que le machin va rapporter un saladier à l'économie genevoise.
A titre de comparaison, le Salon de l'auto, avec ses 750'000 visiteurs, rapporte 32 millions de recettes fiscales en représentant un produit brut de 400 millions. L'Euro2008 va attirer huit fois moins de monde à Genève, soit moins que le Salon du Livre. Et devrait donc rapporter en gros huit fois moins (allez, on vous le laisse à sept fois moins en supposant aventureusement qu'un nombre plus important de visiteurs passeront une nuit à l'hôtel pendant l'euro que pendant le Salon de l'auto). L'Euro2008 devrait donc rapporter 4,5 millions de recettes fiscales, et représenter un produit brut de 60 millions. Ce qui signifie, compte tenu de ce que les collectivités publiques devront débourser, que non seulement ce machin ne rapportera pas un rond aux caisses publiques, mais qu'il leur coûtera plusieurs millions.

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