06 avril 2007

Bonnes feuilles

"Nous mettons des paires d'yeux à disposition des sponsors" : Ainsi le "stratège du marketing" du club anlgais FC Chelsea, cité par Le Temps (du 8 mars) résume-t-il la fonction des clubs de foot professionnel.
... Au moins, c'est franc : le foot n'est plus un sport, mais un support de pub. Et une pompe à fric.

Les supporters suisses ne sont pas contents : avec la méthode d'attribution des places pour les matches de l'Euro220, "même si on réussit à avoir un billet, on sera dispersé dans le stade, ce qui cassera l'ambiance", geint (dans Le Matin du 26 février) le vice-président du fan club "Swiss Active Movement".
Ben pourquoi que ça casserait l'ambiance ? y'a qu'à taper sur son voisin... avec un peu de pot, ça tombera sur un étranger.

"Trente mille fans de foot sur la plaine de Plainpalais hurlant pendant une bonne partie du mois de juin 2008 devant leurs fenêtres, mégaconcerts et prime; on ne peut pas vraiment en vouloir aux habitants du quartier de ne pas s'enthousiasmer pour l'Euro2008", reconnaît la footolâtre Tribune de Genève (du 9 février), dans un édito pourtant titré "Euro2008 : genève marque un point".
... un point dans la gueule, sans doute.

Après la mort d'un policier sicilien tué dans des affrontements entre supporters des équipes de foot de Catane et Palerme, le 2 février, le président de la Ligue italienne de foot, Antonio Matarese, a eu les mots qu'il faut (La Tribune de Genève du 6 février) : "Malheureusement, les morts font partie du système. Ils sont inévitables. Le foot est une des industries les plus importantes d'Italie et elle a besoin de continuer à fonctionner".
... ben ouais, c'est comme la Mafia : les morts font partie du système, et il fonctionne

Les affrontements siciliens ont suscité le même commentaire, au mot près, des présidents de la fédération internationale et de la fédération européenne de foot, Sepp Blatter et Michel Platini : "La violence n 'a pas sa place dans le football" (Le Matin dimanche du 4 février)...
On ne sait pas lequel des deux présidents est le perroquet de l'autre, mais on se dit que pour déclarer que "la violence n'a pas sa place dans le football", aucun des deux n'a la télévision, ni ne lit la presse.

Forte parole du philosophe valaisan Christian Constantin (dans Le Matin Dimanche du 4 février) "Le sport permet de parler un langage universel, de communiquer avec les jeunes autrement que par le vice".
... Ouais : le langage universel, c'est le beuglement des slogans racistes, et la communication "autrement que par le vice", c'est à coup de tatanes dans les joyeuses.

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